Blessures et accidents en salle : l’escalade est-il un sport dangereux ?

accidents-escalade-salle-assurage
L’hiver est bel et bien là. Et avec lui, un plus grand nombre de séances faites en salle. Mais les salles sont-elles vraiment sécurit’ ? Y a t-il des statistiques précises sur les blessures et les accidents qui surviennent dans ces lieux de pratique ? En d’autres termes, l’escalade est-il un sport dangereux, si on la compare à d’autres activités physiques ?

Les blessures et accidents en indoor sont, en définitive, plutôt rares. C’est en tout cas ce que suggère une étude menée en Allemagne par le Dr Volker Schöffl. Les résultats de l’étude, menée sur près d’un demi-million de visiteurs dans une salle de Stuttgart, ont été publiés en 2013, dans la revue Wilderness Environmental Medicine.

On y apprend que sur une période de cinq ans (de 2007 à 2011), 30 blessures sont survenues dans cette salle, la plupart pouvant être considérées comme mineures. Et il n’y en a eu aucune de mortelle à déplorer. Ceci se traduit par un taux de 0,02 blessure pour 1 000 heures d’escalade. Ce qui reste bien inférieur aux taux observés chez les rugbymans, les skieurs ou même les surfeurs (13 pour 1000). Ce chiffre est d’ailleurs similaire aux études précédentes menées sur l’escalade.

escalade-salle-accidentologie-statistiques

“L’escalade, et en particulier l’escalade en salle, est un sport très sécurit’”, a déclaré Volker Schoffl, professeur agrégé de chirurgie orthopédique à Bamberg. “C’est un sport qui peut être pratiqué aussi bien par les enfants que par les séniors”. Volker Schoffl, qui est également le médecin de l’Équipe d’Allemagne d’escalade, espère que les résultats aideront à dissiper la perception de ce sport comme activité à réserver aux “drogués de l’adrénaline”.

L’étude et ses enseignements

L’âge, le sexe et le temps passés à grimper ont été enregistrés par voie électronique. Environ les deux tiers des grimpeurs étaient des hommes. Et les âges allaient de 8 à 80 ans. Le temps moyen d’escalade était de 2 heures 47 minutes. Au cours de la période d’observation, il y a eu 22 blessures et accidents parmi les grimpeurs masculins et huit parmi les grimpeurs féminins. Le plus souvent, les accidents en voie étaient dus à des erreurs commises lors de l’assurage (retours au sol). Et en bloc à de mauvaises réceptions sur les tapis (principalement des entorses de la cheville).

accidents-salle-escalade

Plus de la moitié des blessures et accidents ont été comptabilisées parmi les grimpeurs intermédiaires, environ 17 % parmi les débutants, 20 % parmi les experts et 10 % parmi les grimpeurs professionnels. La moitié des blessures étaient modérément sévères. 13 étaient sévères mais ne mettaient pas la vie en danger. Deux en revanche comprenaient des fractures multiples et des lésions abdominales.

D’un point de vue purement statistique, l’escalade s’avère plus sûre que le badminton ou les sports de combat. Cependant, et comme le précise Volker Schoffl, “le risque de décès est toujours présent dans cette activité”. La vigilance sur la sécurité, que ce soit pour les gérants des salles ou pour les pratiquants eux-mêmes, doit donc toujours être de mise…

La sécurité avant tout, quelques règles de bon sens !

  • En bloc, ne stationnez pas sur les tapis et prenez garde aux grimpeurs qui sont au-dessus de vous
  • Parez votre partenaire
  • En voie, pratiquez le double check avec votre assureur (nœud d’encordement et bon positionnement du dispositif d’assurage)
  • Faites un nœud d’arrêt au bout de la corde
  • Ne sautez pas de dégaines
  • Parez votre grimpeur tant qu’il n’a pas mousquetonné le premier point
  • Donnez juste le mou nécessaire !
  • Soyez attentif et concentré à l’assurage !

Enfin, et pour limiter la survenue de blessures comptabilisées comme bénignes dans l’étude mais bien invalidantes pour la pratique (ruptures de poulie, ténosynovites, etc), échauffez-vous et hydratez-vous tout au long de votre séance !

Vous aimerez aussi...

4 réponses

  1. Max dit :

    Assurez court votre grimpeur tant qu’il n’a pas mousquetonné le deuxième point (Moins de risque de retour au sol)

  2. BEnjamin dit :

    Pourquoi ne pas mentionner l’étude de l’accidentologie de la FFME qui est surement plus complète car faites au niveau nationale que cette étude allemande faite sur une seule salle certes bien fréquentée ?

  3. quentin dit :

    super article, merci à tous , c’esrt du lourd

    quentin

  1. 20 janvier 2017

    […] dangereux pour la santé ?”. C’est la question qui nous est parvenue hier, suite à la publication de l’article sur l’accidentologie dans les salles […]

  2. 6 février 2018

    […] l’accroissement des pratiquants, dans une activité à risques comme la nôtre, est le nombre d’accidents : Les études statistiques élargies sont assez rares, et sont souvent le fait d’organes […]

  3. 8 février 2018

    […] est directement en lien avec deux facteurs humains, l’inattention et l’inexpérience. Si les accidents en salle à corde monopolisent les débats, car les conséquences sont souvent plus graves, les accidents en […]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.