Ténosynovite, une pathologie classique chez le grimpeur

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La ténosynovite est une inflammation de la gaine synoviale, avec ou sans kyste. C’est une pathologie courante chez le grimpeur. Elle est parfois confondue avec la rupture de poulie, car également d’apparition brutale, avec une douleur similaire, localisée à la base du doigt. Explications.

“Les conditions extrêmes de travail de la main et des doigts, mais surtout la répétition de gestes identiques, sont source d’une pathologie de microtraumatismes et de surcharge assez spécifique de la main du grimpeur”. C’est ce que nous explique le Pr François Moutet, chirurgien spécialiste de la main au CHU de Grenoble. Les lésions les plus fréquentes sont les ténosynovites des fléchisseurs et les ruptures de poulie. Or ces deux pathologies sont souvent confondues.

Ténosynovite des fléchisseurs des doigts : état des lieux

Dans le cas de la ténosynovite, c’est la membrane qui entoure le tendon, la gaine synoviale, qui est enflammée. Avec ou sans kystes ténosynoviaux (petites collections de liquide synovial contenues dans une poche et faisant issue au travers des poulies ou le long des tendons des poulies), la ténosynovite est source de douleurs, de limitation de la flexion et de sensation d’empâtement des doigts. Un kyste persistant après 30 à 45 jours d’arrêt de l’escalade doit être examiné par un praticien averti. Sa position souvent gênante aux plis de flexion des doigts pourra pousser à son ablation chirurgicale.

Facteurs déclenchant la survenue d’une ténosynovite

Le surmenage est la cause première de la survenue d’une ténosynovite, en particulier la répétition d’un même geste, avec tous les microtraumatismes qui y sont liés. Des petits chocs ou frottements répétés peuvent induire un dysfonctionnement de la gaine synoviale et du système de lubrification. Il se produit alors une friction entre le tendon et la gaine synoviale, entraînant une inflammation et un gonflement de la gaine, avec ou sans kyste.

Localisations

Dans une ténosynovite, c’est le glissement entre le tendon et la gaine qui se fait mal et le grimpeur perçoit alors une sensation de crépitation ou de frottement à la base du doigt. Le plus souvent la douleur est localisée au niveau de la phalange P1. Elle peut s’accompagner d’une rougeur ou d’un gonflement. Parfois, elle irradie dans la paume de la main, et même jusque dans l’avant-bras.

Traitement et prise en charge

Dès l’apparition de la douleur, l’arrêt de l’escalade doit être immédiat. Le glaçage, plusieurs fois par jour, est recommandé. Les glaçons sont placés dans un linge humide (jamais à même la peau) et l’application ne doit pas dépasser 20 minutes (idéalement 10 à 15 minutes, décomposées en période de 6-7 minutes). Le doigt pourra éventuellement être mis au repos par syndactylisation au doigt voisin.

La ténosynovite de surchage doit céder au repos mais cela peut parfois être long et nécessiter des explorations pour en connaître l’origine exacte qui n’est pas forcément que mécanique. Les infiltrations sont vivement déconseillées sauf très rares exceptions. En effet, à base de corticoïdes, si elles sont faites en intra-tendineux, elles risquent de léser définitivement le tendon.

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2 réponses

  1. MATTON Christian dit :

    Je pense que c’est ce que j’ai. Très bon article, pourriez-vous mettre un shéma (tendon – gaine – poulie – synovie….) pour visualiser mieux ? Quelle rééducation ? quels type d’étirement en dehors du glaçage ?
    On en réclame d’autres articles comme celui-ci, des mises à jour.
    Exxellent.

  1. 2 mai 2017

    […] première ligne, avec au hit parade des lésions les plus invalidantes, la rupture de poulie et la ténosynovite, qui peuvent entraîner des mois d’arrêt, plus ou moins faciles à […]

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