Chaussons d’escalade : comment choisir la bonne pointure ?
Beaucoup de grimpeurs se martyrisent les pieds dans des chaussons très serrés, parfois deux à trois pointures sous leur pointure de ville. S’il est bien sûr souhaitable d’opter pour des chaussons bien ajustés, pour plus de précision et de meilleures sensations, rien ne vous oblige à céder à un quelconque rituel masochiste…
En escalade, on a coutume de conseiller de prendre ses chaussons très ajustés. Un pied qui flotte dans le chausson, ou qui se vrille à la poussée, n’est en effet pas le meilleur allié pour garder confiance en ses appuis. Cela dit, les gains de performance sont inversement proportionnels au confort et passé un certain stade, la douleur dément l’équation “chaussons serrés = efficacité” !
En fait, comme en toute chose, il faut savoir raison garder. Hématomes sous les ongles, cors aux pieds, ongles incarnés, hallux valgus : voici quelques unes des joyeusetés qui vous attendent à la longue si vous optez pour des pointures trop petites. Non seulement vos pieds vont rapetisser à la manière des chinoises, mais ils vont avoir plus de chances de se déformer. Et en plus, vous ne serez pas forcément meilleur sur le rocher !
Le juste choix
Pour éviter ce genre de déboires, le choix de la bonne pointure est capital. Et pour ce faire, seul un essayage méticuleux en magasin pourra vous renseigner. Une fois enfilé, votre chausson doit épouser parfaitement votre pied et presque se faire oublier. Vous ne devez ressentir aucun vide d’air, ni sous la voute plantaire, ni au niveau du talon.
Les orteils sont généralement en position légèrement recroquevillée, afin de leur donner plus de puissance. Ce placement peu orthodoxe ne doit pas inquiéter. Attention toutefois, aucun point de pression douloureux ne doit se faire sentir à l’essayage. Grimper n’est pas une torture !
Les référentiels de pointure sont très variables d’une marque de chausson à une autre et correspondent peu aux pointures de ville. Rien ne remplace donc l’essayage !
Déterminer son type de pied
La première chose à prendre en considération est la forme de votre pied. Il existe trois formes de pieds :
- le pied égyptien où le gros orteil est l’orteil le plus avancé. Cela représente 63% de la population.
- le pied grec : c’est le deuxième orteil qui est le plus avancé. Cela représente 31% de la population.
- le pied romain ou pied carré : les quatre premiers orteils sont tous de la même longueur, le cinquième restant le plus petit. Cela représente 6% de la population.
Partant de là, vous pourrez opter pour le modèle le plus adapté, sachant qu’un chausson droit conviendra mieux à un pied grec, alors qu’un chausson asymétrique (avec une pointe décentrée, axée sur le gros orteil) sera un plus adapté aux pieds égyptiens et romains. À retenir : si la forme du chausson ne convient pas à la forme de votre pied, ce n’est pas en prenant plus petit que vous pourrez remédier à ce problème…
La question de la largeur
Une deuxième chose importante à analyser pour le choix de la pointure, c’est la largeur du pied, qui bien souvent va jouer dans l’adaptation du modèle à votre anatomie. Sachez que les lacets sont les modèles qui permettent d’ajuster le plus précisément le chausson au pied (idéal quand on a le pied très fin). Avec un velcro ou une ballerine, la latitude de serrage sera bien moindre, même si à l’usage ces modèles s’avèrent bien commodes au quotidien, pour retirer ses chaussons entre chaque voie.
Définir l’utilisation
Est-ce un chausson destiné aux grandes voies ? Un chausson pour grimper au jour le jour à la salle ? Un chausson pour faire des croix en falaise ? En bloc ? Selon l’usage majoritaire, la pointure pourra être plus ou moins ajustée. Pensez aussi aux pieds qui gonflent l’été, avec la chaleur ! Selon la période de l’année où vous les achetez et pensez les utiliser, une demie pointure de battement peut ne pas être superflue…
Conseil : essayez toujours vos chaussons en fin d’après-midi, vous aurez une indication plus juste des possibilités de gonflement de vos pieds !
Regarder les matériaux
Attention, certains modèles ont tendance à se détendre. C’est le cas des modèles en cuir, dont il faudra anticiper la déformation et l’adaptation à la morphologie de votre pied. En revanche, les modèles en synthétique bougent moins, tout comme les modèles pourvus d’une doublure. Inutile donc de prendre trois pointures en dessous si le chausson n’est pas censé évoluer…
De la même manière, les chaussons rigides, équipés d’un intercalaire et d’une semelle à la gomme peu déformable, vont en toute logique moins bouger que des chaussons plus souples, avec une gomme tendre. Ces éléments influent donc également sur le choix de la pointure. À taille équivalente, des chaussons rigides, pris très ajustés, seront plus inconfortables que des chaussons souples.
En bref
L’idéal est donc toujours d’essayer votre futur chausson en magasin et d’opter pour un modèle bien adapté à la forme de votre pied. Pensez au confort. Laissez tomber les modes ou l’attrait pour telle ou telle marque. Ne choisissez pas un modèle en fonction de ce que porte Chris Sharma ou toute autre star de la varappe. Seule doit compter la parfaite adéquation de votre pied avec le chausson !
En savoir plus
Voir ici un autre article consacré au choix des chaussons :
Raides ou souples : comment bien choisir ses chaussons ?
Et là une petite piqûre de rappel sur la pose des pieds :
4 trucs pour améliorer la pose des pieds
Enfin sous la houlette de Pietro Dal Pra, La Sportiva a produit une séries de vidéos consacrées au choix des chaussons, voir ici l’opus dédié au choix de la pointure (pour ceux qui comprennent l’anglais ou l’italien)
J’ai le pied egypto-romain (2 premiers orteils de la même longueur) et j’ai remarqué que les chaussons LaSportiva me correspondent assez bien, contrairement au Five-ten qui me sont assez inconfortables… après j’ai pas essayé les gamme complètes non plus.
Très bon article et je suis tout à fait d’accord que la première question à se poser est « quelle est la forme de mon pied ? » pour ensuite s’orienter vers des chaussons qui correspondent (asymétriques ou non). Par contre vous ne parlez pas du tout de la cambrure du chausson. Est-ce que c’est un facteur qu’il faut prendre en compte selon vous?
Bonsoir,
J’ai le pied égyptien, pourriez-vous m’indiquer des marques et des adresses spécialisées dans la chaussure asymétrique j’ai beau fouiller Google je ne trouve pas … je vous remercie à l’avance (et mes pieds aussi, ça fait des années que je me bats avec des chaussures non adaptées)
Anne
Bonjour Anne
merci pour votre commentaire. Il est vrai que beaucoup de modèles de chaussons favorisent par leur forme un appui sur le pouce. Cependant, chez la plupart des fabricants, il y a des modèles plus accès sur le deuxième doigt. La liste serait donc très longue à faire 😉 Le mieux est sans doute pour vous de vous faire conseiller directement par un bon vendeur, dans un magasin spécialisé escalade. Bonnes fêtes à vous
Bonjour,
Je me suis orienté vers le modèle La Sportiva Skwama pour essayer autre chose et changer de mes paires successives de Phytons adorés. Pour l’exemple, j’ai 2 paire de Pythons avec moi, une en 40 1/2 pour grimper tout confort et qui, avec le temps, sont devenus de véritables pantoufles (je peux les garder plus d’une heure aux pieds) et une en 39 pour maximiser les sensations et la précision du toucher de pied dans des voies plus exigeantes pour moi (dans le 7). Je chausse du 42. Est-ce le Skwama se comporte de la même manière en terme de déformation avec le temps et si jeux privilégier la performance, dois-je m’orienter sur un 39 bien serré (voir un peu douloureux les premières séances) ?
Merci pour vos conseils (surtout Laurence qui a testé les versions homme et femme mais, hélas, sans préciser son choix de pointure 😉 ).
Bonjour Guillaume merci pour votre commentaire.
Alors en skwama, nous prenons la même taille qu’en Python. Dans le temps, il nous semble que le skwama bouge à peu près comme le pyhton. Donc oui, je partirais sur 39 (pour préciser, j’ai un pied plutôt large, 265 mm de long – je suis donc entre 41 et 42. Je suis en 38,5 en skwama – je n’utilise pas les pythons, trop étroits pour moi).