Escalade : maximisez vos performances !
Vous trouvez que la “vraie vie” vous bouffe trop de temps pour grimper et mener à bien tous vos projets en escalade ? Qu’elle impacte vos performances ? Vous jonglez entre impératifs professionnels, longs trajets et vie de famille ? Rassurez-vous : avec un peu de discipline et une bonne organisation, mêmes les grimpeurs très pris par leur travail et très impliqués dans leur vie personnelle arrivent à maintenir un bon niveau, voire à progresser !
C’est le cas du grimpeur canadien Luke Zimmerman, qui non seulement travaille à plein temps mais élève aussi des deux petits garçons, des jumeaux. Il vous donne ses dix trucs pour être efficace aussi bien en escalade qu’à l’entraînement et maximiser vos performances. Un témoignage bien utile en ces temps de rentrée…
“Il y a deux ans, ma femme a donné naissance à deux garçons, des jumeaux. Mon temps libre a totalement fondu. Quand je regarde en arrière, à l’époque où je ne faisais que travailler, avec tous les guillemets que l’on peut mettre à cette expression car mon job est très prenant, eh bien ça me fait presque penser à des vacances. Je pouvais grimper le soir, et parfois me faire une petite séance le matin avant d’aller au travail. Tous mes week-ends étaient consacrés à l’escalade et mes 40 heures de travail hebdomadaires me suffisaient pleinement pour récupérer de mes séances de grimpe.
Aujourd’hui, mon temps d’escalade est compté. Malgré tout, en m’organisant correctement, je me maintiens à un bon niveau de performances, tout en étant le mari et le père que je souhaite être pour ma famille. En fait, je grimpe même mieux qu’avant. Tout se passe comme si avoir peu de temps libre m’avait ouvert les yeux et aidé à être plus efficace dans ma pratique. Voici les dix principes que j’ai mis en œuvre pour maximiser mes performances et avoir une chance d’enchaîner mes projets, malgré le peu de temps disponible. J’espère qu’ils pourront vous aider :
1. Choisissez des projets près de la maison
Simplifiez-vous la vie, c’est la voie de la performance. Choisir un projet dans un secteur d’escalade proche de chez vous est la chose la plus intelligente que vous pouvez faire. Vous pourrez ainsi l’essayer plus souvent, en tout cas vous n’aurez pas trop à rouler pour aller l’essayer, si vous avez ponctuellement une demie journée de libre.
2. Apprenez à grimper seul
Quand on a peu de temps disponible, essayer de se coordonner avec un partenaire d’escalade, c’est souvent la croix et la bannière. Apprenez à fonctionner seul et choisissez vos projets en fonction de cette nouvelle donnée. Si vous êtes bloqueur, choisissez un passage pas trop haut ni trop expo, proche du parking et munissez-vous d’une bonne quantité de pads. Si vous êtes falaisiste, choisissez une ligne dans laquelle vous pourrez facilement installer une stat’, pour la travailler seul dans un premier temps, avec un système d’auto-assurage.
3. Chérissez votre poutre
S’entraîner à la poutre est de loin le moyen le plus efficace de développer la force doigts spécifique à l’escalade et améliorer ses perfomances. Et même avec seulement 30 à 45 minutes de temps libre, vous pouvez faire une séance payante.
4. Entraînez-vous à la maison
Une petite installation à la maison, avec poutre et pan Güllich, voire idéalement avec un petit panneau à 45° dans le garage, permettent de s’entraîner dès qu’un créneau de temps, même fugace, se libère. Vous ne perdez pas de temps dans les transports en commun ou les embouteillages pour rejoindre la salle. Si vous avez peu de place, optez déjà pour la poutre, pour les raisons évoquées ci-dessus.
5. Faites le point
Maintenant, c’est le moment de vous demander ce que vous voulez vraiment. Vous grimpez pour le fun ? L’escalade est un moyen de rencontrer du monde ? Passer un bon moment de détente et de convivialité à la salle suffit amplement à votre bonheur ? Se faire plaisir sans prise de tête est plus important que faire des croix ? Alors, no problemo. Soyez honnête avec vous-même et profitez de cette forme de pratique ! Mais si au fond, ce n’est pas ce que vous voulez et que vous êtes frustrés de ne pas progresser ou de ne pas grimper à votre meilleur niveau, il est temps regarder les choses en face. Quand vous avez peu de temps à consacrer à l’escalade, chaque minute compte.
6. Entraînez-vous spécifiquement pour votre objectif
Pour tirer au mieux parti du peu de temps disponible, il est important de déterminer des objectifs clairs et de s’y consacrer à fond. Écrivez vos objectifs et entraînez-vous spécifiquement pour les atteindre. Si vous voulez enchaîner un bloc dur que vous avez repéré, ne perdez pas votre temps à travailler la continuité. Oubliez le travail long. Analysez juste ce qui vous manque et mettez le paquet là-dessus. Les performances suivront !
7. Devenez un oiseau de nuit
Si votre temps libre est très minuté la journée, pourquoi ne pas empiéter sur la nuit ? Vous seriez surpris de voir comment on peut en tirer avantage. Certes, cela demande un peu de logistique au niveau éclairage mais le jeu en vaut la chandelle, avec des conditions de températures souvent plus favorables à la croix, en tout cas l’été !
8. Soyez stratégique
Un des aspects vraiment chouettes avec l’escalade, c’est qu’il y a plein de façons d’accroître ses chances de réussite : avoir une bonne peau, être bien reposé, trouver la bonne méthode, avoir des bonnes conditions météo… Toutes ces petites choses font la différence. Passez en revue tous les détails et ne laissez rien au hasard. Soyez intelligent et stratégique dans votre escalade. S’il fait 28° et que votre peau est broutée, n’allez pas essayer une énième fois votre projet, même si vous êtes tout près de le faire. Faites quelque chose de constructif, comme vous entraîner spécifiquement à la maison au mouvement qui vous pose le plus problème dans la voie. Quand vous êtes proche d’enchaîner quelque chose à votre limite, attendez les bonnes conditions et mettez toutes les chances de votre côté.
9. Standardisez votre échauffement
Si vous avez peu de temps pour grimper et faites des séances très courtes, standardiser l’échauffement est la clef, afin d’éviter les blessures et être rapidement prêt à forcer. Trouvez-vous une routine d’échauffement, reproductible quelque soit le lieu et tenez-vous y.
10. Soyez persévérant
Le dernier point est sans doute le plus important, car ce n’est pas seulement une astuce mais une véritable philosophie que chaque grimpeur en quête de performance devrait faire sienne. C’est tout simple : investissez-vous et essayez encore et encore. Vous voulez faire une voie dure, eh bien essayez-la, même si vous n’avez le temps que pour un essai à l’arrache dans la séance. Et la prochaine fois, lorsque vous aurez un peu plus de temps, retournez-y. Et ainsi de suite, même si vous échouez. Si vous n’avez pas la possibilité d’y aller pour l’instant, entraînez-vous, avec toujours cette ligne en tête. Faites de la poutre ou tout ce qui peut vous rapprocher de votre objectif. Imaginez comme un tout petit filet d’eau peut à terme fissurer un bloc de rocher. À force de persistance. Envisagez l’escalade de cette manière et tout le reste suivra !
Merci encore une fois 🙂 !
Plein de bonnes idées, et une des phrases (« standardiser l’échauffement est la clef ») m’amène à une question : Comment on s’échauffe pour toutes ces séances à la maison (poutre, tractions/blocages à la barre, …) ?
Fred
Bonjour Fred
et merci pour votre commentaire. Voici le lien vers un précédent article et une vidéo sur l’échauffement :
https://lafabriqueverticale.com/echauffement-si-vous-vous-mettiez-au-russe/
Je suis un boulet, j’avais lu cet article mais sans regarder la vidéo…
Merci (de la patience) !
tiens tiens ça me rappelle qq un et certainement beaucoup se reconnaissent ….
je rajouterai 2 choses à ce témoignage
d’une part la vie n’est pas une constante et en particulier en fonction de l’age des enfants et bien la relativité du temps disponible aussi .. et on doit donc s’adapter pour essayer de maintenir le niveau
et d’autre part même si la frustration est toujours un peu là, le mot clef que je n’arrive pas personnellement à finaliser c’est cette notion d’objectif avec les contraintes associées
bref à 46 ans un gros objectif est plutôt difficile à tenir mais je me rassure par des petits moments de plaisir entre grimpeurs sympathiques , clin d’oeil à laurence et olivier !!