Le marché des salles d’escalade en France en 2024
Au cours des deux dernières années, la pratique de l’escalade en salle a connu une progression considérable. Le bloc est devenu hype. Actuellement, on compte près de 300 salles privées en France. Ce contexte porteur va-t-il durer ? Quels leviers tirent la croissance vers le haut ? Décryptage avec deux experts du secteur, Damien Jacquart, de l’Union Sport & Cycle et Ghislain Brillet président de l’Union des salles d’escalade (UDSE), le principal syndicat de la branche.
Cela fait une quinzaine d’années que l’on voit, partout en France, fleurir des salles d’escalade. Mais clairement le mouvement s’accélère. Et le potentiel de développement du secteur semble encore important. Comme l’explique Damien Jacquart de l’Union Sport & cycle, une entité incontournable du monde du sport, “ L’escalade tourne depuis 5 ans sur une moyenne de +10% d’ouverture de salles chaque année”. Si on fait un tour d’horizon global, on constate que le marché des loisirs sportifs marchands est en croissance moyenne de 2% par an.
Cela représente environ 7000 établissements en France. 7000 établissements tous sports confondus bien sûr. C’est-à-dire en comptant les patinoires, les salles de fitness, de futsal, de padel, d’escalade, etc… Toutefois, parmi toutes ces activités, certaines tirent plus nettement leur épingle du jeu. Ainsi, “deux activités sont en croissance à 2 chiffres depuis plusieurs années”, précise Damien Jacquart. Il s’agit du padel et de l’escalade.
Salles d’escalade : les tendances du moment
Cette croissance devrait se poursuivre en 2024 et infuser dans des villes de taille moyenne. C’est ce qu’on observe déjà avec l’ouverture de nouvelles salles à Vannes, Mont de marsan, Granville ou Blois… Damien Jacquart fait un autre constat, la tendance à “l’ouverture massive de salles de bloc au détriment de salles hybrides ou de salles typées voies”. Par exemple, il n’y a eu aucune ouverture de salles de ce type en 2023. Hormis sur du fun climbing.
Il faut dire que les salles de bloc sont plus rapidement rentables. Tout d’abord, la mise de départ est moins importante en termes d’investissement. Ensuite, ce concept simplifie la vie des porteurs de projet dans la recherche du local. Puisqu’il nécessite moins de hauteur sous plafond. Enfin, l’étude de marché ne peut que souligner une appétence toute particulière des jeunes CSP+ urbains pour cette forme de pratique. Ceci augure d’une fréquentation immanquablement au rendez-vous par la suite.
Certes les années COVID, marquées en 2020 et en 2021 par des épisodes de confinement et des fermetures administratives, ont ralenti la croissance du secteur. Clairement, elles ont rendu les banques plus frileuses vis-à-vis du financement des projets. Toutefois, l’année 2022 a signé le retour à une dynamique de croissance spectaculaire pour les entreprises du secteur. Ainsi, au premier trimestre 2023, le chiffre d’affaires des salles d’escalade indoor affichait une hausse de 17 à 18 % par rapport à l’année précédente. Un record !
Bilan 2023 et perspectives 2024
Depuis 2 ans et la reprise post-covid, les enseignes d’escalade génèrent une intense activité. Cette progression continue s’est toutefois stabilisée depuis la rentrée de septembre. Pour 2024, comme l’explique Damien Jacquart, le secteur se veut d’ailleurs prudent. On se projette plutôt sur une stabilisation du marché.
“En effet, dans un contexte économique qui se tend, les mois de janvier et février 2024 pourraient annoncer les prémices d’une possible baisse de fréquentation. En particulier suite à une année 2023 historique pour le secteur. Néanmoins pas de quoi inquiéter globalement les dirigeants de salles. Ils devraient continuer à bénéficier de l’attractivité de l’escalade qui s’est installée sur la durée.”
Un bilan en trompe l’œil
Selon Damien Jacquart, “malgré une conjoncture 2023 positive (50% des dirigeants d’escalade mentionnent avoir eu une activité supérieure aux attentes), le secteur peine à absorber les fortes charges qu’il subit. Et qui n’ont fait que se renforcer sur l’année 2023. Ainsi 30% des dirigeants mentionnent que cette évolution notable des recettes n’est pas toujours suffisante pour couvrir leurs charges quotidiennes”.
“En complément de l’augmentation continue du coût de l’énergie, 2023 aura été marquée par une forte évolution des salaires dans le secteur. Deux éléments qui vont continuer à évoluer et tendre le résultat économique du secteur. Et qui s’additionnent aux remboursements des PGE toujours actifs”. Parmi les principaux défis des exploitants en 2023 et en 2024, l’embauche de personnels qualifiés et la hausse des coûts de l’énergie reviennent régulièrement lors des entretiens avec les professionnels du secteur.
Un contexte favorable pour monter des salles d’escalade ?
“Le nombre de salles consacrées à la grimpe a triplé ces quinze dernières années”, explique Ghislain Brillet, président de l’Union des salles d’escalade (UDSE), syndicat majoritaire de la profession. Le bloc ayant le vent en poupe, il peut être tentant de se lancer dans l’aventure. Ce saut entreprenarial est toutefois plus difficile pour un indépendant que pour un réseau ayant déjà pignon sur rue.
Il peut sembler un peu plus facile de lever des fonds aujourd’hui, explique Ghislain Brillet, notamment auprès d’investisseurs qui voient d’un bon œil les Jeux olympiques et la participation des athlètes français. “Quand vous cherchez à investir, vous cherchez la sécurité. Et la médiatisation est un facteur rassurant. Ainsi, Climbing District, une enseigne qui a ouvert 5 salles en 2 ans grâce à une première levée de fond, vient de faire une nouvelle levée de fonds de plus de 10 millions d’euros”.
“Par contre, nuance-t-il, pour un emprunt classique auprès de sa banque, tout est devenu plus compliqué. Les taux ont augmenté. Mais surtout l’apport demandé dépasse aujourd’hui les 20-25 %. Disposer d’un tel apport pour emprunter entre 1 et 2 millions et rembourser cet emprunt initial en six ans n’est pas chose facile. La création d’une nouvelle salle d’escalade coûte beaucoup plus cher aujourd’hui qu’avant”. Une analyse que confirme Damien Jacquart de l’Union Sport & cycle. “En effet, près de 60% des dirigeants mentionnent avoir des difficultés à financer leurs projets actuellement.
Photos Climbing District et Climb Up
Je pratique l escalade en bloc depuis 1 an , et c 1 sport vraiment hyper varié physiquement et mentalement , je vais à la salle du Mans , 4 fois par semaine et je ne me lasse jamais il y a toujours 1 nouveaux objectifs .
Je trouve que cette activité est devenue trop chère, , en moyenne 17euros pour une séance avec des chansons de plus en plus chère.
Je suis passionné de l Escalade est je trouve bien dommage .