Test Patagonia MicroPuff Jacket : chaleur et légèreté
Patagonia vient de sortir une veste encore plus légère et encore plus compressible que la classique Nano Puff. La MicroPuff Jacket : une véritable machine à awards ! La Fabrique verticale, qui a eu l’occasion de la voir lors des salons OutDoor et ISPO 2018, a halluciné de sa légèreté. Et a donc eu envie de la tester en escalade, sur le terrain. Alors, résultat des courses ?
Plutôt duvet ou plutôt synthétique ? Depuis toujours, le débat fait rage parmi les grimpeurs qui sortent l’hiver en extérieur. Quelle veste prendre pour se couvrir entre les essais ou pour parer/assurer ? Quels vêtements utiliser pour grimper dehors ? Généralement, le duvet est jugé plus efficace contre le froid. Mais il est moins compactable. Et il engonce un peu. De plus, il perd ses propriétés isolantes en cas de pluie…
La solution miracle ?
Grimper dans le froid et gérer l’habillement l’hiver ne sont pas choses aisées. Voir quelques conseils ici. Finalement, avec les années, nous sommes arrivés à ce constat. Pour les phases d’assurage ou de parade, le mieux est de prévoir un bon arsenal de vêtements chauds (doudoune, coupe-vent, bonnet, écharpe, gants, chaussettes chaudes…). Et d’empiler les couches en veillant à ne pas être trop serré, pour ne pas entraver la circulation.
Puis, lors des phases d’escalade, faire comme les oignons. Enlever des épaisseurs. Au final, pour grimper, on ne conserve qu’une à deux couches qui n’entravent pas les mouvements. Par exemple un baselayer à manches longues + un tee-shirt et/ou un gilet sans manches. Ou s’il fait vraiment froid, la même chose avec une couche supplémentaire très légère et bien chaude, type Nano Puff Hoody, pour comparer avec un autre produit Patagonia. Qui sera alors utilisé en couche externe.
Les produits testés et les conditions du test
Pour le test de la nouvelle MicroPuff de Patagonia, nous nous sommes donc procurés deux vestes, en version Jacket, c’est-à-dire sans la capuche. Nous les avons testé dehors, en bloc et en falaise. Mais aussi lors de sorties en ski de rando et même lors de sessions de bloc en altitude, près de la station de ski d’Asco, en Haute-Corse. Dans la neige, parce qu’on est des grands malades 😉
Pour l’instant, nous ne l’avons pas encore essayé en grandes voies. La météo ayant été très changeante et capricieuse ce printemps, même en Corse… Nous vous tiendrons au courant, bien sûr, d’ici l’été, quand nous serons retournés aligner les longueurs. En attendant, nous avons juste vérifié que le vêtement pouvait facilement se porter avec un harnais. Et que le confort n’en pâtissait pas.
Poids et compacité
La première impression quand on enfile la veste, c’est son incroyable légèreté. Seulement 235g ! À titre de comparaison, la Nano Puff Hoody, qui ne pèse déjà quasiment rien, accuse un tiers de poids en plus sur la balance. Bref, avec la MicroPuff de Patagonia, on ne se sent pas lesté dans les essais 😉
Et ça en fait un vêtement idéal pour les grandes voies (compactable, léger, facile à transporter). Il faudra donc vraiment pouvoir l’essayer dans ce cas de figure. Car du côté rangement, la MicroPuff de Patagonia est vraiment bluffante. La veste se replie facilement et à l’arrivée, on a un tout petit encombrement. La poche gauche sert de sac de rangement et dispose d’une attache pour mousqueton renforcée. Idéal pour clipper la veste au harnais (et l’enfiler au relais en cas de vent).
La conception de la nouvelle MicroPuff, en synthétique, est d’ailleurs un atout majeur en terme de compressibilité. L’ensemble se comprime très facilement et ne perd pas ses qualités d’isolation au passage. On peut évidemment aussi compacter une veste en duvet, mais on risque d’endommager les plumes dans le processus, perdre du gonflant et donc à terme de la chaleur. Et ça n’occupe pas vraiment le même volume…
La coupe
Patagonia a bien réussi son coup avec la MicroPuff. Bien ajustée, elle permet une bonne amplitude de mouvements, tout en autorisant un baselayer un peu épais dessous. Et éventuellement une polaire si besoin. On n’est jamais gêné dans les mouvements. J’ai été un peu surprise au départ par la forme, assez longue de la veste. Elle descend assez bas, alors que la taille des manches est impeccable. En fait, ça s’est révélée être plutôt un avantage. Car ça tient bien chaud. Et esthétiquement, ce n’est pas choquant.
Chaleur/Confort
La veste possède deux poches chauffe mains zippées, généreuses, alignées sur les coutures pour gagner du poids. La veste s’ouvre par une fermeture éclair frontale, avec un rabat anti-tempête intérieur. La glissière est confortable au niveau du menton, quand on ferme complètement la veste. Les poignets et les bas du vêtement sont élastiqués pour retenir la chaleur. Ça fonctionne globalement bien. Jusque là, vous me direz, rien de révolutionnaire. Mais la fonctionnalité est au rendez-vous.
Du côté innovation, la MicroPuff de Patagonia bénéficie de la technologie PlumaFill, un matelassage dernier cri qui renforce l’isolation en maximisant le gonflant. Sur le papier, la veste est donc annoncée comme aussi chaude qu’une doudoune. Car la structure interne est la même que celle d’un duvet. Seul le matériau change, puisqu’on est sur du synthétique.
Cela dit, même si la veste est agréable à porter, quelqu’un de frileux ressentira une toute petite différence en terme d’isolation. Avec une sensation de chaleur plus marquée avec une doudoune. Bref, ce qu’on gagne en légèreté et en compacité, on le perd un tout petit peu en pouvoir isolant. Ce qui nous fait dire que la Micro Puff de Patagonia sera parfaite en mi saison, ou en grandes voies l’été. En tout cas, plus en couche intermédiaire qu’en couche externe !
Comportement sous la bruine
Un des avantages du synthétique, c’est sa capacité à garder ses caractéristiques isolantes, même mouillé. Un atout de taille par rapport à une doudoune, surtout si vous grimpez dehors par météo incertaine, avec des petites ondées passagères ou quelques giboulées. À Bleau l’hiver, par exemple ou dans le Peak district 😉 En toute honnêteté, depuis que nous avons reçu les vestes, nous n’avons pas eu à gérer de journées de ce type en extérieur.
Mais le tissu utilisé, aux propriétés déperlantes, doit pouvoir encaisser une petite pluie fine sans trop broncher. D’expérience, et pour avoir utilisé par temps humide des vestes Patagonia positionnées sensiblement sur le même créneau, des Nano Puff, le résultat est assez incroyable. Ce ne sont évidemment pas des vestes de pluie mais même mouillées, on conserve une sensation de chaleur et surtout elles sèchent super vite ! Chose qu’on n’a pas avec un duvet…
Résistance au vent
Si nous n’avons pas pu tester les Patagonia MicroPuff sous la bruine, en revanche nous avons bien mis à l’épreuve leur résistance au vent. Car c’est une constante de la météo en Corse, qui peut vite transformer une belle journée ensoleillée en cauchemar frigorifique ! Le wind chill, on appelle ça 😉 Ou facteur vent, qui modifie la perception et accroît la sensation de froid.
Et sur ce créneau, les Patagonia MicroPuff Jacket ont marqué des points. Le tissu Pertex Quantum GL joue à plein son rôle de coupe-vent. Il bloque bien l’air, même par fortes rafales. Les coutures minimalistes et la conception de l’isolation, avec son système de petits cloisonnements alternés, limite les déperditions. Il permet à l’isolant de rester entièrement gonflé. Et donc globalement chaud.
Durabilité
S’agissant d’une veste ultralégère, on pourrait suspecter un léger manque de résistance à l’abrasion ou à la perforation. Généralement, avec ces tissus ultrafins, on craint toujours un peu que la confrontation avec le maquis ou le rocher corse tourne à l’avantage du biotope 😉 Alors, quid de la Patagonia MicroPuff Jacket ? Nous ne l’utilisons que depuis le mois de février. Difficile donc de tirer des conclusions réellement probantes quant à sa durabilité.
Mais nous avons grimpé en extérieur avec et l’avons testé en couche externe, bien que ce soit plutôt un vêtement à porter en couche intermédiaire. Le tissu lisse et légèrement craquant d’aspect aurait pu faire craindre le pire. Surtout au contact du rocher, dans les rétablissements en bloc par exemple. Mais nous n’avons eu aucun accroc à déplorer ! Reste à savoir si elle résistera à nos chats 😉
En bref
Prix : 250 € en version Jacket
Les moins
- Un peu moins chaud qu’une doudoune, à prix équivalent
- Le prix
Les plus
- incroyablement léger
- très compactable
- sèche vite
Bonjour , que pensez vous de la veste un an après ? J’ai envie de la prendre car elle est en promo , mais le nombre important de coutures me bloque. Avez vous des fils qui se sont rompus.
Salut Cédric
contrairement à la version antérieure qui perdait bcp de fils, cette version-là s’est plutôt bien mieux comportée. La veste a été utilisée pour grimper (très peu tout de même) et surtout en couche intermédiaire à la falaise ou en couche principale « à la maison ». Un ou deux mini-accrocs qui laissent apparaître un peu de garniture.
Sur ce type de veste, je pense que si l’usage majoritaire consiste à aller renfougner ou faire des voies en montagne, ce serait inévitable qu’il y ait des accrocs et des fils tirés : c’est un vêtement très léger, avec donc des tissus très fins.