Sean Villanueva : « J’adore l’escalade, ses challenges et ses défis ».

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Il a commencé l’escalade à 13 ans, dans une salle de Belgique. Il a ensuite évolué vers la falaise, avant de se tourner vers sa spécialité, le trad’ et l’ascension de Big walls. Rencontre avec Sean Villanueva, un grimpeur engagé !

Quel a été le point fort de ton année jusqu’à présent ?

Sean Villanueva : J’ai participé à une vidéo musicale pour Patagonia cette année. Et je me suis beaucoup amusé. C’était pour la campagne R1 que nous avons filmée à Mexico, et qui a été lancée au printemps. Aussi, j’ai fait un chouette voyage au Maroc, avec de belles escalades.

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Par ailleurs, j’ai participé à la première ascension libre en un jour de La Vida Es Silbar. Cette voie sur la face nord de l’Eiger n’est pas à prendre à la légère. Parce qu’elle est longue, que les parties dures sont vraiment difficiles, et que celles qui sont “plus faciles” sont quand même compliquées, avec beaucoup de roches friables et des grands éboulements.

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Raconte-nous, l’Eiger !

Sean Villanueva : En fait, j’étais là pour soutenir Roger Schäli dans son projet. Donc j’ai tout donné. Je n’avais rien à perdre. On s’est beaucoup amusé là-haut. Roger a très bien réalisé son ascension, et avec son énergie contagieuse, j’avais l’impression de pouvoir grimper librement. C’était une véritable aventure. Plus une grosse journée en montagne.

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Tu as toujours été impliqué dans les questions environnementales ? Ou est-ce venu au fil du temps ?

Sean Villanueva : J’ai toujours été conscient des questions environnementales. Mais l’escalade et le fait de faire partie de Patagonia m’ont encore davantage sensibilisé. En définitive, je pense que nous devrions tous nous engager.

Comment fais-tu en tant que grimpeur pour rester conscient des problèmes environnementaux ?

Sean Villanueva : En ce moment-même, je suis à Chamonix. Or on peut voir l’impact : avec beaucoup moins de glace et de neige que d’habitude en cette période de l’année. Il y a encore quelques années, on pouvait faire de l’escalade mixte ou des passages sur la neige. Mais c’est trop dangereux maintenant. En fin de compte, il y a beaucoup de voies qu’on nous déconseille de faire. Parce que les rochers s’éboulent. Il n’y a qu’à voir l’état de la Mer de glace…

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Quelles mesures prends-tu, Sean villanueva, pour réduire ton impact sur l’environnement ?

Sean Villanueva : À vrai dire, je vis très simplement. J’essaie d’éviter de prendre l’avion autant que possible. En Europe, on peut éviter les vols intérieurs. Et j’essaie de ne prendre qu’un ou deux vols internationaux par an. Je fais également attention à ce que j’achète pour réduire la consommation. En outre j’évite le plastique.

Ensuite, l’alimentation est très importante. C’est pourquoi je fais très attention à ce que je mange. Essentiellement j’essaie de manger le plus possible bio et local. Je regarde toujours d’où vient la nourriture et cela affecte ce que j’achète.

Y a-t-il quelque chose que la communauté de l’escalade fait dans son ensemble pour s’attaquer au problème ?

Sean Villanueva : Dans l’ensemble, j’essaie de diffuser toutes les campagnes environnementales soutenues par Patagonia. Ainsi nous sommes partis en Albanie, le long de la Vjosa. Nous en avons fait un film que nous avons présenté dans les festivals. C’était un super projet.

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Par ailleurs, là où vit Nico Favresse, une grande compagnie était en train de placer des lignes électriques, mais ne le faisait pas bien, cela allait avoir un énorme impact sur la vallée. Du coup j’ai communiqué et soutenu ce combat, il y a beaucoup d’escalade dans cette vallée, et beaucoup de mes amis d’escalade se sont impliqués aussi.

La communauté de l’escalade est-elle impliquée et passionnée par l’écologie ?

Sean Villanueva : Bien sûr, la communauté est en contact avec la nature, c’est notre terrain de jeu. Donc c’est important pour nous… Mais je ne dirais pas que la communauté dans sa totalité est très engagée. Hormis si c’est un problème local qui lui tient vraiment à cœur.

Mais je pense qu’il est important de communiquer au sujet de ces projets et de ces luttes. Ainsi les décisionnaires seront davantage sous pression. Finalement, chaque petit geste compte. Même si la communauté de l’escalade n’est pas totalement engagée, le simple fait de communiquer est déjà une étape. Au fond, j’espère que nous pourrons en faire plus.

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Patagonia est la première marque du secteur à confectionner toutes ses shells avec des matériaux recyclés comme la veste Ascensionist. Qu’est-ce qui en fait une bonne veste pour l’escalade ?

Sean Villanueva : En premier lieu, elle est très confortable et ne limite pas la liberté de mouvement. De plus, c’est une bonne shell qui vous protège des intempéries et des météos difficiles. À vrai dire, je ne l’ai pas testée longtemps. Mais je vais bientôt le refaire pour une démonstration. Donc je vais voir ce qu’elle donne en termes d’abrasion contre les rochers et si elle vraiment aussi résistante qu’elle en a l’air… Sur ce point, je veux pouvoir l’utiliser longtemps !

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À ton avis, Sean Villanueva, pourquoi est-ce important que Patagonia produise toutes ses shells en matériaux recyclés et dans des usines Fair Trade ?

Sean Villanueva : En ce qui me concerne, je ne suis pas obsédé par les produits. En d’autres termes, pour moi, si ça marche, ça marche. Mais à bien considérer les choses, le fait qu’il soit Fair Trade et fabriqué en matériaux recyclés est un gros plus. De plus c’est important de communiquer là-dessus pour que d’autres marques et d’autres personnes commencent aussi à trouver ces choses importantes !

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Quelles sont les pièces incontournables de Patagonia que tu as toujours dans ton équipement ? Et pourquoi ?

Sean Villanueva : À première vue, ce serait la R1. En fait, je l’emporte partout. Parce qu’elle est simple, légère, vous tient au chaud et elle existe depuis longtemps.

Sean Villanueva : quels sont tes prochains projets ?

Sean Villanueva : D’abord, je vais aller en Inde, dans l’Himalaya. Je suis actuellement à Chamonix pour faire quelques dernières ascensions et me préparer. Ensuite, en septembre, nous partons faire l’ascension du Meru Sud, un pic de 6 600 m avec une ligne de crête incroyable qui n’a jamais été réalisée. Par conséquent,  nous allons la tenter. En fait, il fera très froid et les jours seront courts. Mais c’est après la mousson. A priori, l’aventure promet d’être belle. D’autre part, ce sera un bon test de résistance à la souffrance !

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