Womens Bouldering Festival 2025 : clap de fin

Une communauté chaleureuse et accueillante s’est réunie début septembre pour le Womens Bouldering Festival 2025. Cette 8e édition à Fontainebleau fut une réussite. Les 200 participantes repartent avec une certitude : l’escalade peut être inclusive, engagée et bienveillante.
Derrière les crashs pads, au camping de Grez-sur-Loing, un drôle de rendez-vous se prépare, ce vendredi 12 septembre. Un anglais teinté d’accents divers s’échappe d’une grande tente dressée pour contrer la pluie du soir. De la Finlande à l’Espagne… Des grimpeuses, genderqueer et personnes non-binaires se retrouvent pour partager leur passion du rocher. Lors du Women’s Bouldering Festival 2025.

Une communauté “bienveillante, chaleureuse et accueillante”, résume Tiffany, grimpeuse en charge des cours de yoga matinal, non loin d’un feu où s’échappent des anecdotes alliant baudrier, assurage, chausson et cotation. Nul doute : nous sommes bien au WBF. Fondé en 2018 par l’anthropologue Zofia Reych, le festival se veut autant un espace de progression sportive qu’un lieu d’émancipation : “pousser les personnes vers le haut, montrer qu’elles peuvent et ont le droit d’oser”.

Womens Bouldering Festival : Grimper mieux
Atelier yoga, table ronde, projections… Le programme était riche. Un petit van garé à l’entrée a brassé du monde : le Worn Wear de Patagonia. À l’intérieur, Anaïs, couturière, s’affairait pour donner une seconde vie aux vêtements troués des participantes. “On repart avec nos fringues rapiécées après une bonne session de grimpe, c’est top et moins cher que racheter”, remercie une festivalière allemande, tout sourire. Un geste simple qui résume bien l’esprit du festival : pratiquer en pleine nature sans la sacrifier.

Et ça passe aussi par un peu de sensibilisation ! Ainsi, au cœur de l’événement, le bloc était encadré par des mentors comme Nolwen Berthier, Emma Twyford, Lisa Klem ou Katy, ouvreuse britannique. C’est donc à 10 heures qu’une procession de crashs pads se met en marche dans le bois humide de la capitale du rocher. En petits groupes, les participantes ont bénéficié de gestes techniques et écolo —gestion des talons, grimpe en fissure, essuyer le sable, brosser — et d’un soutien collectif.

En effet, “savoir que cinq personnes te parent dans un bloc, ça aide vraiment”, sourit Isidora, venue du Chili. “C’est génial d’avoir des conseils de pro”, glisse Dorothee Liu, étudiante berlinoise en dernière année de médecine. “J’espère toper des choses que je n’aurai jamais tenté, casser la barrière mentale des cotations”. La journée fut dense. Le petit groupe encadré par Nolwen et Emma, athlètes Patagonia, enchaîne avec énergie des blocs jusqu’à 14 heures, arrivée de la pluie.

Ode à une grimpe qui rassemble
Puis, samedi soir, la communauté se retrouvait pour conférences et projections. Malgré la pluie battante et les muscles rincés, elles ont salué d’un tonnerre d’applaudissements le film Black Women in the Outdoors. “On se doit de défier le récit établi en escalade. Je veux voir d’autres personnes comme moi sur le rocher”, affirmait la chercheuse et grimpeuse Marie Bashir, réalisatrice du documentaire. Les débats ont aussi porté sur la performance et l’écologie.

“On se focalise parfois trop sur les perfs’, au risque d’oublier l’essence de l’escalade”, souligne Tiba Vroom, devenue “grimpeuse militante par accident”. De plus, pour Nolwen Berthier, “il ne faut pas le faire pour l’ego. Mais pour quelque chose de plus grand, qu’on laissera aux prochains. On porte le flambeau d’un savoir vivre plus sain avec la nature”. Un message repris par la Française Soline Kentzel, invitant à pratiquer autrement. Alors oui. “Ayez la curiosité d’explorer autour de chez vous. Grimpez au coin de votre rue !”

Reportage de Mia Pérou
Journaliste et vidéaste, Mia Pérou est spécialisée dans la presse magazine et les longs formats outdoor. Passionnée d’escalade et plus largement d’aventures aussi bien verticales qu’horizontales, elle a collaboré avec des médias aussi variés que Ouest-France, Télérama, MK Sport ou Les Others.

Vous pourriez aimer aussi