Behind the scene : Paris 2024, le mur, les ouvertures
Les épreuves d’escalade des JO Paris 2024 auront lieu du 5 au 10 août. Mais comment se préparent les murs pour une compétition de telle ampleur ? Comment est choisi le fabricant ? Quid du montage, des ouvertures ? La Fabrique verticale vous propose de passer derrière la scène pour la dernière phase de préparatifs 😉
Ce n’est maintenant plus un secret pour personne. La liste des 68 athlètes qualifiés pour les Jeux est désormais connue. Et L’IFSC a dévoilé, il y a quelques semaines déjà, les photos des murs qui vont accueillir les épreuves d’escalade au Bourget. Leur esthétique, tout en nuances de bleu et de rose, ne nous a d’ailleurs pas laissé indifférents. Les trois murs olympiques affichent un style à la fois sexy et imposant.
C’est EP Climbing qui a été choisi comme fournisseur officiel des installations. Une aubaine pour le fabricant français basé près de Chambéry. C’était déjà le cas à Tokyo, pour l’entrée de l’escalade dans le giron olympique. Et à Berne, lors des derniers Championnats du Monde. Les instances officielles ont donc renouvelé leur confiance à EP Climbing pour Paris 2024. Sans nul doute en raison d’un savoir-faire qui s’appuie sur 40 ans de recherche et d’innovation. Ce n’est pas rien !
Paris 2024 : faites entrer les ouvreurs
En combiné, les ouvreurs des Jeux Olympiques de Paris 2024 ont déjà largement commencé leur travail. Parmi l’équipe officielle annoncée par l’IFSC, on compte le français Remi Samyn en bloc (plus Julien Gras, en soutien, en diff’) dont l’expérience en ouverture et la connaissance du niveau des grimpeurs présents sur le circuit devrait permettre d’offrir un spectacle de grande qualité et un déroulement des épreuves sans mauvaise surprise.
L’ouverture n’est pas une science exacte. Bien sûr, elle requiert un haut niveau de performance et des qualités quasi artistiques, pour que les concepts proposés fonctionnent tout en poussant les athlètes dans leurs retranchements. Sans pour autant trop les surprendre ! Bref toute une alchimie dont dépendent tant les résultats sportifs que le suspens pour les spectateurs de l’événement. Le français Jacky Godoffe qui a longtemps oeuvré en compétition ne nous démentirait pas.
Même point de vue pour Garett Gregor, un ouvreur international américain qui a été nommé chef ouvreur en bloc sur les Jeux de Paris 2024 et qui connaît très bien le mur sur lequel se déroulera les épreuves. Dans la vidéo qui suit, il partage son expérience d’ouverture sur le Titan. Il revient sur ses spécificités (angles, profils, changements), qui permettent aux ouvreurs de laisser s’exprimer tout leur potentiel créatif. Il aborde aussi la question de l’avenir de ce mur, de ses futures évolutions (potentiellement LA 2028).
Cette vidéo est riche d’informations sur le futur de l’escalade compétitive et la place des murs dans celle-ci, et en particulier du Titan. Elle s’inscrit dans une série de 6 vidéos produites par EP Climbing pour sa chaîne YouTube, faisant la part belle aux ouvreurs. Dans la 1ere vidéo de la série, la parole avait déjà été donnée à Percy Bishton, ouveur à Tokyo pour l’édition 2020 des Jeux. On a hâte de voir les prochains épisodes, qui vont être distillés tout au long du mois de Juillet 😉
Le Titan, un mur standardisé
Ce magnifique fronton de bloc, aka le fameux Titan, sera donc à nouveau de la partie à Paris. Un bel outil pour les ouvreurs, qui pourront laisser parler toute leur créativité. Le Titan mesure 4,5 mètres de haut et 20 mètres de large. Massif ! Il présente des parties verticales, des dièdres ouverts et des arêtes… Et même du dévers. Bref de quoi jouer dans tous les styles. Du plus dynamique au plus précis, pour des dalles tout en finesse et des passages en coordination bien aléatoires. Avec son Titan, EP climbing joue donc résolument dans la cour des grands.
Il faut savoir que le Titan, qui sera est utilisé par les athlètes des Jeux de Paris 2024, est un mur standardisé. Donc il est d’ores et déjà répliqué et utilisé par des grimpeurs de tous niveaux, et dans de nombreuses salles d’escalade à travers le monde. Car un tel mur, développé en collaboration avec les meilleures ouvreurs internationaux, permet de maximiser l’entraînement des athlètes.
Mais parallèlement, son installation dans des salles grand public permet à tout un chacun de s’imaginer aux JO et de se mesurer aux stars de l’escalade. Les salles et les acteurs du marché attendent d’ailleurs beaucoup des Jeux de Paris 2024, en termes de retombées. La fréquentation devrait augmenter, avec une appétence toute particulière pour le bloc. C’est pourquoi un projet est à l’étude de compétition très démocratique et en simultané dans 7 salles à travers le Monde. Affaire à suivre !
Photos © Jan Virt/ IFSC et collection EP Climbing