Contrôle du matériel : attention aux dégaines en place !
En falaise, beaucoup de grimpeurs utilisent le matériel en place sans trop se poser de question. Sans doute parce que, par habitude de la salle, ils se croient à l’abri de toute défaillance. Or selon la vétusté de ces dégaines, qui sont rarement, voire jamais contrôlées, des accidents peuvent survenir. Il convient donc de procéder à un examen attentif et systématique du matériel en place et en particulier des sangles, maillons et mousquetons qui composent ces dégaines. Petit tour d’horizon.
Bien pratiques, les dégaines en place quand on veut travailler une voie ou se lancer dans une ligne légèrement au-dessus de son niveau habituel à vue. D’une part, quand on monte la corde, on peut attraper la dégaine si on est trop limite. D’autre part, on n’a pas la pression d’aller jusqu’au relais pour récupérer son matériel. On peut s’arrêter à tout moment si c’est trop dur et laisser la voie telle qu’on l’a trouvée en arrivant…
Attention toutefois, ce matériel n’est pas contrôlé de manière systématique, comme il l’est dans votre salle préférée. Ni même changé alors qu’il en aurait pourtant bien besoin. Et lui faire une confiance aveugle n’est pas forcément une très bonne idée.
Les dégaines à demeure
C’est plutôt dans les voies dures que l’on trouve des dégaines en place. Et dans les voies surplombantes, pour faciliter la récupération des dégaines. Mais pas seulement. Parfois dans une voie de niveau plus modérée, un point peut s’avérer délicat à mousquetonner, car situé en plein crux. Une dégaine peut alors le protéger. Ou bien un bout de corde ou une sangle (aussi appelées très poétiquement “chasses d’eau”). L’idée étant de faciliter l’accès au point et d’éviter ainsi un gros vol au grimpeur.
Parfois ces dégaines sont pourvues d’un maillon au niveau du point d’ancrage, parfois non. Quoiqu’il en soit, il convient d’examiner attentivement leur état de vétusté. Car installés de manière permanente en extérieur, leur usure est plus rapide. 3 niveaux sont à observer :
1. l’état de la sangle ou de la corde
2. l’état du mousqueton du haut ou du maillon
3. l’état du mousqueton du bas
L’état de la corde ou de la sangle
Si elle est très décolorée, ce n’est pas bon signe… Cela signifie qu’elle est depuis longtemps en place. Et a été fortement exposée aux UV, surtout si au départ, elle était de couleur sombre. Si vous prévoyez de travailler cette voie, pensez à changer la sangle si les mousquetons sont ok, voire l’ensemble de la dégaine pour plus de sécurité ! Car il est probable que les mousquetons aient également pas mal travaillé…
Si la couleur de la sangle ou de la corde semblent normales à première vue, et globalement récentes, regardez tout de même qu’aucune fibre textile (ni qu’aucune couture, dans le cas d’une sangle), ne soit endommagée, en particulier par des frottements répétés contre le rocher. Même préoccupation si c’est une corde, vérifiez l’état de l’âme en la palpant !
L’état du mousqueton du haut
C’est le mousqueton qui est directement placé dans le point d’ancrage. Si ce point est une plaquette, le mousqueton est susceptible de présenter des petites entailles, préjudiciables à la résistance de la dégaine. Parfois le mousqueton du haut a pu être remplacé par un maillon rapide. Dans ce cas, l’usure devrait être moindre. Vérifiez toutefois son état général et surtout s’il est bien vissé !
Si les voies que vous fréquentez sont en bord de mer, la corrosion a pu faire son œuvre. Tout matériel présentant des points de rouille, ou un aspect feuilleté, est à mettre au rebut immédiatement. C’est vrai également des mousquetons de relais.
L’état du mousqueton du bas
C’est celui qui accueille la corde. Deux aspects sont à observer. Tout d’abord, le doigt. Ferme-t-il convenablement ? Faut-il forcer pour l’ouvrir ou le refermer ? Ensuite, la zone de frottement de la corde. Des arêtes extrêmement vives peuvent se former au fil du temps et en raison des très nombreux passages. Et des chutes répétées sur le même point.
Cette très forte usure, qui entame parfois la moitié du corps du mousqueton, est un signe de mise au rebut immédiat. Surtout si la zone d’usure n’est pas arrondie mais présente au contraire des arêtes coupantes. Suite à un accident survenu en 2012, des tests ont été effectués par la société Mammut dans une tour de chute, avec des différents mousquetons usagés.
Ils ont montré qu’une corde de 9,5 mm avec un poids de 80 kg était sectionnée dès une hauteur de chute de 2,7 m avec un facteur de chute de 1,0. Le mousqueton utilisé ne présentait pourtant pas d’arête extrêmement vive. Si le mousqueton présente de surcroît une arête très vive, de petites chutes, même de moins d’un mètre, peuvent déjà présenter des risques.
Attention aux points sur lesquels des dégaines ont été laissées à demeure ! En cas de fort vent, une dégaine qui tourne peut très facilement dévisser une plaquette d’un goujon…
Pas de réponses
[…] Parfois, pour limiter le tirage, les grimpeurs laissent des dégaines à demeure dans les voies. Si elles sont longues, c’est parfait ! Par contre, ça ne vous dispense pas de vérifier leur état de vétusté […]
[…] l’ouvreur les a placées dans le bon sens par rapport à la traversée. Et qu’elles sont en bon état ! Si c’est vous-même qui les placez dans la voie, faites toujours attention à orienter le doigt […]
[…] France. Here, a woman, who is not a climber but was a mother of one of the members of the group, accidentally assembled several quickdraws incorrectly. By attaching the rope-end carabiner to the full-strength sling with only the rubber band that is […]
[…] De plus, repérez précisément l’emplacement des ancrages. Ainsi que la présence d’éventuelles “chasses d’eau” (longues cordes qui pendent à partir d’un point). Parce que cela indique souvent la présence d’un crux d’où il est difficile de mousquetonner. Par ailleurs, checkez s’il y a déjà des dégaines en place. En passant il ne sera pas inutile d’en vérifier l’état de vétusté… […]