Covid-19 Nous avons testé le Stratos Mask
Depuis près de 6 mois, nous sommes confrontés à l’épidémie de Covid-19. Après un confinement long et douloureux pour certains, l’ouverture des vannes nous a permis de retrouver un peu de liberté et au virus de circuler à nouveau. Afin de ralentir celui-ci, la communauté scientifique est unanime : il faut se laver les mains souvent et porter un masque dès lors que la distanciation physique n’est plus permise. Grâce à cela, chacun peut se protéger et protéger les autres.
Si l’on remonte un peu en arrière, au démarrage des mesures de confinement dans les pays européens, La Sportiva, comme d’autres grandes entreprises, a œuvré à la fabrique de masques afin de faire face à la pénurie. Et elle a réfléchi à la mise au point d’un masque adapté non seulement à un usage courant mais aussi à une utilisation plus sportive. Ce masque porte le nom de Stratos Mask et nous avons pu l’essayer pour vous.
Covid-19 : port du masque obligatoire
En France, le port du masque est désormais obligatoire dans la plupart des lieux clos (commerces, lieux de travail). Il en est de même à l’extérieur, lors des regroupements impliquant une forte densité humaine, ou dans des zones urbaines à forte densité. Et clairement, ne serait-ce que lorsqu’il s’agit de faire ses courses, cette expérience est peu agréable, aussi bien sur le plan personnel que social. La respiration exige un effort supplémentaire, on transpire et se déshydrate, il y a de la buée sur les lunettes. Parler n’est pas facile et la communication avec les autres est affectée.
À première vue, les masques jetables pourraient être considérés comme une solution « satisfaisante », étant fins et légers. En réalité, d’un point de vue écologique, c’est un désastre annoncé. La faute en grande partie à l’incivilité qui, force est de le constater, n’a pas baissé dans « le monde d’après » si souvent évoqué aux heures les plus éprouvantes du confinement. Le HCSP préconise d’ailleurs de se tourner préférentiellement vers des masques réutilisables.
Les masques textiles DIY qui intègrent une couche microfibre sont satisfaisants sur le plan sanitaire et réutilisables. Ils ne sont pas cependant exempts des inconvénients évoqués plus haut. Ainsi, le Stratos Mask s’inscrit dans une catégorie de produits qui pourraient être adoptés lors d’une pratique sportive, à l’instar d’autres modèles dont les réseaux sociaux ont pu vanter les mérites.
Stratos Mask : les conditions du test
Ayant la chance de posséder une machine à coudre, nous avons opté dès le début du confinement pour des masques textiles (merci Babeth et Pierre-Arnaud). Ces masques nous ont accompagnés dans tous les moments de la vie quotidienne ou au travail lors du déconfinement. C’est aussi dans ce cadre que nous avons essayé le Stratos Mask. Comme je circule à vélo, j’ai pu comparer le masque DIY et le Stratos Mask lors d’un effort – modéré.
Enfin, pour pousser plus loin, c’est sur notre pan que s’est complété le test, au cours de sessions d’escalade.
Actuellement, le port du masque dans les salles d’escalade est obligatoire dans tous les lieux de circulation, à tous les moments où l’on ne grimpe pas. Lors des phases d’escalade, il est possible de l’ôter. Lors des sessions d’entraînement collectives des équipes de France, nous avons pu observer que les athlètes, en bloc, gardaient le masque en permanence.
Stratos Mask : conception
À l’ouverture du sachet contenant le Stratos Mask, on découvre différents éléments :
- Le masque lui-même, réalisé avec un tissu respirant 3D Mesh et du Lycra ayant reçu un traitement antibactérien Viraloff™ par Polygiene®. Cette conception offre un maximum d’hygiène mais aussi de respirabilité, lors d’efforts physiques.
- Une réserve de 30 filtres monocouches. Ces filtres répondent à la norme requise pour les masques chirurgicaux (norme EN ISO 14683:2019). C’est-à-dire qu’ils permettent de filtrer environ 99% des bactéries et virus émis par la bouche. La notice précise que vous devrez remplacer quotidiennement les filtres, voire plus fréquemment en fonction de l’intensité d’utilisation du masque.
- Enfin, on trouve une armature en matière plastique, flexible, sur laquelle vient se fixer le filtre proprement dit, et qui viendra se loger dans le masque.
Le Stratos Mask à l’usage
La première étape, après s’être évidemment lavé les mains, consiste à prélever un filtre (très fin) de la réserve fournie et de le fixer sur l’armature fournie. Cette opération, assez intuitive, requiert toutefois de la précision, du doigté et de la délicatesse. Bref, il y a un coup à prendre. Et si on n’a pas de trop gros doigts, cela peut aider !
La notice est simple et explicite. Même sans lire l’Italien ou l’Anglais, on peut se satisfaire des illustrations. On trouve en outre une vidéo de démonstration sur le site de La Sportiva.
Ultime détail : Le masque dispose d’un petit trou, situé latéralement qui permet de vérifier la bonne mise en place du filtre !
Seconde étape, l’enfilage. Celui-ci se fait d’autant plus facilement que l’armature préforme le masque qui s’ajuste assez facilement. Il suffit de saisir ensemble les deux brides, puis d’appliquer le masque sur le visage. Puis ne reste ensuite qu’à faire passer les deux brides par-dessus la tête et de régler la tension à l’aide de la petite perle coulissante. Il y a deux points d’appui : en arrière du sommet du crâne et en haut de la nuque. C’est plus agréable que les élastiques qui écartent les oreilles.
Une fois enfilé, hop on file vers la glace. Et bien le look est sympa et sobre. Le petit drapeau italien ajoute une touche stylée.
Stratos Mask au quotidien
Le Stratos Mask se révèle d’emblée agréable à porter, grâce à la douceur du lycra. Il est bien englobant et surtout, par rapport à un masque classique, il y a de l’espace devant la bouche ! Et mine de rien ceci est bien plus qu’un détail car on peut parler sans gêne.
Les parties en Lycra recouvrent bien le nez et le menton. Cela est confort, même si, au bout d’un certain temps, la pression du masque sur l’arête du nez se fait un peu sentir. J’ai pour ma part pris le parti de le monter ou descendre un tout petit peu, à intervalles réguliers, pour déplacer le point d’appui.
Côté respiration, il est clair que j’ai ressenti une différence avec mon masque textile 3 couches. Peu sensible lorsqu’on est immobile, celle-ci est flagrante dès lors qu’on se met en mouvement. L’effort consenti par les muscles respiratoires est bien moindre. Et c’est très agréable. Et clairement, en vélo par exemple, je n’ai aucunement ressenti le besoin de quitter le masque pour traverser la ville et passer d’un magasin à un autre.
En milieu clôt, quand il fait chaud et qu’on s’agite un peu, je dois convenir que les porteurs de lunettes comme moi devront toujours faire avec un peu de buée, même si le phénomène est moins accentué que sur mon masque DIY.
Grimper avec le Stratos Mask
Nous avons testé le Stratos sur le pan de la maison, dans des blocs et des circuits.
Étant donné le mode de fixation, avec les deux brides, nous n’avons relevé aucun problème de tenue. Lors des mouvements, le masque reste bien en place. Une interrogation portait sur le champ visuel. Là non plus, pas de gêne particulière. Le masque est peu volumineux et il n’est pas besoin de se désarticuler la tête pour viser les pieds !
Autre automatisme à mettre en place : manipuler le masque afin de boire entre les blocs.
Vous le savez sans doute grâce aux campagnes de sensibilisation, le bon usage d’un masque se joue aussi lorsqu’on le met et le retire. Pour enlever le masque sans le toucher, rien de plus facile : il suffit de saisir la bride la plus basse, de la faire passer par dessus la tête, puis d’ôter le masque en tenant juste la bride haute. Après avoir grignoté ou s’être hydraté, on remet le masque comme décrit plus haut. Grâce à l’armature qui le met en forme, cette manipulation est plutôt facile.
Pour ce qui est à présent de la compatibilité du Stratos Mask avec l’effort physique, l’expérience est restée positive. On respire normalement et le masque ne constitue pas un handicap. Certes dans les circuits, impossible de souffler sur les mains pour les sécher, et on transpire plus du visage, mais c’est inhérent au fait d’avoir le visage couvert et pas lié au type de masque.
Dans l’hypothèse où l’on serait conduit à grimper en voie avec le masque, il serait bien sûr nécessaire, pour ceux qui ont l’habitude de tirer le mou en prenant brièvement la corde entre les dents, de monter un peu plus par rapport aux points, afin de pouvoir moins tirer de mou, et en une fois. Ce qui – entre nous – n’est pas plus mal.
Rangement et stockage
Revenons à la vie courante : Vous remontez sur votre vélo ou dans votre voiture pour rentrer chez vous. Si vous souhaitez conserver votre masque longtemps, il va de soi que vous devrez prendre garde à ne pas trop triturer l’armature maintenant le filtre, même si celle-ci est relativement souple. Prenez donc un minimum de précautions et ne bourrez pas le masque n’importe comment dans le sac.
Stratos Mask : Le bilan
Au final, le Stratos Mask apparaît comme un accessoire très fonctionnel. Simple à manipuler, facile à mettre en place et confortable. Nous avons particulièrement apprécié que sa conception permette de bien respirer et de parler aisément, même dans des situations sportives.
Sur un plan pécunier, son usage paraît économique par rapport à d’autres solutions. Avec le kit de départ, l’usage du Stratos Mask revient à 0,63 € / filtre, puis 0,11 € / filtre à partir du moment où l’on achète les filtres seuls.
Quid de l’argument écologique ?
Le Stratos Mask est lavable et réutilisable. C’est un argument en faveur de la protection environnementale que La Sportiva n’a donc pas manqué de mettre en avant. Mais, effectivement, il y a bien une partie jetable sur ce masque. Cependant, ses dimensions ont été optimisées et au final, la quantité de matière qui sera jetée après chaque usage reste inférieure à celle requise pour la confection d’un masque chirurgical classique. Cela constitue donc un avantage par rapport à d’autres solutions.
Informations pratiques
- Vendu 19 €, le Stratos Mask est lavable et réutilisable.
- Le Stratos Mask existe en trois tailles : Enfant (S), Standard (M) et Oversize (L)
- Vous trouverez avec une réserve de 30 filtres jetables.
- Il est possible bien sûr d’acheter les filtres séparément (9,90 € pour 90 filtres)
Je détiens deux masques (un M et un L) depuis la sortie du produit. J’ai modifié la fixation sur un des deux masques pour que les sangles passe derrière l’oreille ce qui me permet le port d’un casque (vélo ou escalade) et de la manipuler à une seule main.
Pour le reste, je rejoins l’analyse de votre article. Si nous rendions le port du masque, même pendant la grimpe en contre partie de la réouverture des salles et gymnases hein ?!
Sinon, je note des frais de port plus élevés sur le site de la Sportiva (15Euros !!!!) soit plus du double de cet été, il nous faudrait un importateur en France. Avis aux intéressés !