Maillon rapide : attention au survissage !

Le Maillon Rapide permet d’assurer des connexions sécurisées dans de nombreuses situations. À l’inverse du mousqueton à fermeture automatique, le Maillon Rapide exige une fermeture manuelle de l’écrou par l’utilisateur. Cette opération, simple a priori, peut se révéler hasardeuse. C’est pourquoi La Fabrique verticale vous propose ce tuto, pour sensibiliser aux risques liés au survissage.
Voici un tuto sur un sujet d’utilité publique : la sécurité ! Ce dont on va parler, c’est un élément discret de la chaîne d’assurage, utilisé pourtant par tous ceux qui font de la falaise ou du mur : le maillon rapide. Son usage est a priori très simple. Pourtant on observe souvent des erreurs dont les conséquences peuvent s’avérer fatales. C’est pour ça qu’on a jugé bon de vous proposer cette piqure de rappel. Place aux images.
Un maillon rapide, c’est quoi ?
C’est en quelque sorte un maillon de chaîne non soudé, qui comporte un écrou afin de pouvoir le fermer. On peut l’utiliser chez soi, juste pour relier deux bouts de chaînes. Mais il sert aussi beaucoup dans l’industrie et dans des sports comme le parapente ou l’escalade.
La fonction du maillon rapide : assurer des connexions sécurisées entre deux éléments. En l’occurrence, en escalade, on trouve des maillons rapides sur certains relais en falaise pour pouvoir grimper en moulinette ou descendre en rappel. Sur les SAE, c’est lui qui va permettre de connecter les sangles de dégaines à chaque point de progression.
Maillon rapide = EPI !
On voit bien que les enjeux sont vitaux ! Les maillons rapides qu’on utilise en escalade sont donc des EPI (équipement de protection individuel). Ils répondent à des normes de fabrication et de résistance extrêmement précises… Et par conséquent doivent systématiquement porter (comme tout EPI) un marquage indiquant la certification CE et les charges à respecter.

Péguet : la marque référence pour les maillons rapides
Maillon rapide n’est pas qu’une simple appellation : c’est une marque déposée. Et le fabricant de référence est l’entreprise Péguet. C’est elle qui fournit l’immense majorité des maillons utilisés en escalade. Chaque maillon acheté, en plus du marquage dont on a parlé, doit être accompagné d’une notice d’utilisation. La mise en œuvre est stricte et c’est ce qu’on va vous montrer tout de suite !
Un maillon rapide : comment ça marche ?
La grosse différence qu’il y a entre un maillon et un mousqueton classique, c’est que le maillon exige une action de fermeture manuelle de l’écrou par l’utilisateur. Et c’est là que toute mauvaise manip’ peut conduire à de graves dangers !
Étape 1 : le vissage manuel
On commence par visser l’écrou à la main. Et ce vissage doit doit être complet ! C’est-à-dire qu’à la fin du vissage, plus aucun filet ne doit être visible.


Étape 2 : le serrage
Dès lors que la connexion doit être permanente, comme c’est le cas pour les dégaines en place sur une SAE, alors on va compléter le vissage manuel par un serrage. Mais attention ! Car serrage ne veut pas dire survissage. C’est à cette étape que beaucoup font l’erreur fatale !
Option 1 : la situation idéale
Dans l’idéal, on effectue un serrage au couple, grâce à une clé dynamométrique, pourvue d’un embout crowfoot. Pour les maillons de 8, qu’on utilise en général sur les SAE, le couple recommandé est de 3 Nm. Bref, traduit en français, cela veut dire que si on disposait d’un levier d’une longueur de 1 mètre, la pression à exercer serait de… 300 gr ! Pour un levier de 20 cm, soit grosso modo la longueur d’une clé, vous n’aurez à exercer qu’une force de 1,5 kg environ. C’est très très peu !!
Option 2 : la situation la plus courante
Si on ne dispose pas de clé dynamométrique, on peut bien-sûr serrer à la clé plate. Voici alors le repère pour éviter de survisser. À partir de la position de l’écrou à la fin du serrage manuel, il s’agit juste de rajouter 1/10ème de tour au maximum ! À aucun moment, l’écrou ne doit dépasser la butée d’arrêt ! Si elle n’est plus visible, vous êtes allés trop loin. Il faut alors jeter le maillon et le remplacer par un neuf.

Conclusion
Voilà ! Maintenant vous savez tout sur les maillons rapides. Et surtout comment maîtriser votre force ! Bien sûr, si vous avez des questions supplémentaires, mettez-les en commentaire !
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