Test Climbing Flag EPeScalade : un super outil pédagogique
Dans le cadre d’une pratique en EPS ou en club, on est parfois amené à sélectionner des prises sur le mur pour créer des passages et de nouvelles situations d’apprentissage. Jusqu’à présent, les encadrants utilisaient du scotch ou de la craie. Désormais, avec le Climbing Flag, un ruban équipé d’un système magnétique le rendant repositionnable à volonté, on a un marque-prise facile à poser et à enlever. La Fabrique verticale l’a testé. Retour sur un super outil pédagogique.
Test Climbing Flag développé par EPeScalade et distribué par EquipEPS. Pour créer de nouvelles situations d’apprentissage, il n’est pas rare que les encadrants soient amenés à marquer des prises sur le mur. L’idée ? Faire faire des éliminantes à leurs élèves. Ils peuvent aussi leur demander de créer des blocs à partir de prises déjà en place sur un pan ou sur le bas d’un mur, toujours dans l’idée de les faire évoluer dans leur pratique et de réfléchir à l’ouverture.
Ces situations pédagogiques étaient jusqu’à présent mises en place tant bien que mal. Soit à l’aide de scotch, soit à l’aide de craie. En général, ce n’était pas l’idéal. En effet selon les surfaces, le scotch ne tenait pas toujours ou la craie était peu visible. De plus, ces solutions artisanales nécessitaient ensuite un nettoyage de la structure, pour enlever toute trace de l’intervention. Et permettre à l’enseignant suivant de bénéficier d’une surface vierge.
EPeScalade, pour fluidifier l’enseignement en escalade
Heureusement l’auto-entreprise EPeScalade a eu l’idée du Climbing Flag. Ce ruban, facilement repositionnable grâce à un aimant, vient se placer sur la tête de vis, dans le trou de la prise. Une révolution dans l’enseignement de l’escalade ! En effet, grâce à ce dispositif, les élèves et/ou les encadrants peuvent désormais facilement agir et créer de nouveaux itinéraires, blocs ou voies.
C’est Eric Valls, professeur d’EPS également BE Escalade, qui l’a mis au point. Ainsi EPeScalade est née de l’envie de travailler sur l’amélioration de la motricité dans l’enseignement de l’escalade. C’était nécessaire à l’école. Mais aussi dans les salles privées où le moniteur est forcément amené à intervenir sur des prises déjà en place. Ainsi les Climbing-Flags sont parfaitement adaptés à une intervention pédagogique qu’on pourrait qualifier d’éphémère. C’est-à-dire le temps de la séance.
Le kit Climbing Flag en bref
Concrètement, le Climbing Flag est proposé par kit de 12 rubans placés sur un support en bois, le Carry-Flags, pourvu de petites encoches pouvant accueillir les aimants. Le support est lui-même doté d’un petit mousqueton. Il est ensuite facile de le clipper sur le harnais ou la poche d’un pantalon. Cela évite de le perdre au cours de la séance et permet ne pas laisser trainer les rubans au sol ou risquer de les égarer dans les tapis.
Un autre avantage du Carry-Flags pour l’enseignant est la facilité de comptage. Si au retour du matériel tous les trous sont occupés, c’est ok, on peut ranger ! Pour manipuler les rubans, surtout au moment de les remettre sur le Carry-Flags, la petite astuce est de bien les tenir par la bague de sertissage. Ainsi cela guide mieux l’aimant dans le trou.
Climbing flag : des couleurs et du sens !
Le Climbing Flag existe en 10 coloris différents. L’idée est bien sûr de différentier des groupes d’élèves et pouvoir superposer leurs ouvertures. Par ailleurs, EPeScalade propose la possibilité d’acheter les rubans par lot de 6 sans le Carry-Flags. Notamment pour se réapprovisionner. De plus, sur les rubans, on a possibilité d’écrire au marqueur, afin de distinguer les prises les unes des autres, dans une même couleur.
Par exemple, dans le cas de l’ouverture d’un bloc, on pourra facilement indiquer le départ, la zone, le top. Par ailleurs, si on utilise les rubans dans une voie, on pourra indiquer par exemple une prise bonus pour un pied, facilitant une séquence. Ou clairement identifier un point de repos ou une prise propice pour un mousquetonnage.
Enfin, comme il est équipé d’un piton en nylon, le carry-Flags peut aussi se positionner dans un trou d’insert pour en faire un outil de communication dans le groupe. On peut alors y indiquer avec un marqueur effaçable le numéro du Bloc, le prénom des ouvreurs, le thème… Ainsi, le tableau blanc situé derrière le Carry-Flags constitue la dernière petite touche “péda”, pour aller au bout de la démarche 😉
Bref, à chacun d’imaginer de nouvelles situations, de s’approprier le Climbing flag, car la modularité est vraiment au rendez-vous !
Des utilisations pédagogiques variées et enrichissantes
Une fois n’est pas coutume, La Fabrique verticale a testé un outil pédagogique. Et le fait est que le Climbing Flag apporte un vrai plus en situation d’enseignement. Par exemple, si on a une classe de 30 élèves, on peut les répartir en triplette, soit 10 sous-groupes. Et les faire travailler avec les rubans. Les possibilités sont nombreuses, depuis l’ouverture de blocs sur prises déjà en place, jusqu’à la création de voies thématiques.
Ainsi, à La Fabrique verticale, nous avons utilisé le Climbing Flag avec un groupe d’étudiants de l’Université de Corse, pratiquant l’escalade dans le cadre du SIUAPS. Ils ont ainsi pu expérimenter les possibilités offertes par le dispositif et en mesurer l’intérêt d’un point de vue pédagogique. Nous avons aussi échangé avec nos amis de la salle Bloc Session à Ajaccio, qui utilisent ces rubans dans les créneaux enfants et ont pu nous faire des retours intéressants.
Le test s’est effectué à l’échelle d’une année, avec une première version du produit qui a encore évolué depuis. Le Climbing Flag est désormais doté d’une bague en alu plus durable que les élastiques qui enserraient alors les rubans. Et l’aimant (5mm d’épaisseur, contre 3 au départ) a aussi un plus fort pouvoir magnétique. Enfin, le support Carry-Flags a des trous plus profonds pour servir de base aux aimants au moment du rangement. Dès lors, en noyant un peu plus les aimants dans le bois, ils ont moins tendance à s’attirer. Et la manipulation en est d’autant facilitée !
Climbing Flag : organiser des défis entre les élèves
Si on fait travailler les élèves en sous-groupe, une situation plutôt stimulante peut être par exemple de leur faire créer des blocs, que les autres triplettes essaieront ensuite. Il devient alors très facile d’organiser des défis entre élèves et d’accroître ainsi leur motivation. Pour l’enseignant, qui circule entre les triplettes et régule la difficulté des blocs proposés, il est également très facile de caler les passages, en déplaçant les rubans ou en ajoutant un ruban sur un pied. Voir ici une vidéo complète dédiée à la création de bloc avec Climbing Flag.
La hauteur atteinte
De même, en voie, on peut faire procéder à une forme d’auto-référencement par les élèves. Ainsi chacun peut facilement marquer sa hauteur atteinte et l’identifier depuis le sol pour chercher à la dépasser lors de l’essai suivant. L’encadrant a aussi possibilité de marquer des hauteurs qui vont constituer des objectifs à atteindre. Et ce en fonction du profil de ses élèves.
Voies ou blocs thématiques
Lorsqu’on évolue sur un mur ou un pan où on ne peut pas bouger les prises ni les tourner, l’utilisation du Climbing Flag est un vrai plus, dans la mesure où il permet de créer des blocs ou des voies thématiques en deux temps trois mouvements. L’enseignant pourra très facilement marquer les prises sélectionnées en fonction de la thématique choisie, pour faire jouer ses élèves. Voir ici une vidéo.
Tâche d’identification des positions de moindre effort
On sait qu’en voie, un facteur important de la performance est la gestion du rythme. Découper la voie en séquences, trouver des positions de moindre effort (PME) qui permettent de récupérer puis d’accélérer ensuite dans les parties plus difficiles, est un apprentissage qui ne vient pas tout seul. L’encadrant peut attirer l’attention de ses élèves sur cette notion essentielle. Il les conduit à identifier les prises les plus à même de constituer des PME (la main d’une couleur, les pieds d’une autre).
Ainsi, l’élève, en grimpant, devra trouver le placement juste au niveau de la PME, celui dans lequel il peut s’arrêter. C’est-à-dire délayer, se relâcher, respirer, anticiper la suite sans que ce soit trop couteux d’un point de vue énergétique. S’il est bien équilibré et relâché, il pourra facilement grâce au Climbing Flag marquer la prise correspondant au point de repos. L’enseignant validera ensuite ou non ce choix. Et pourra en discuter avec l’élève pour réguler le positionnement du ou des rubans.
Repérage des prises de mousquetonnages
Ce type d’exercice d’identification des positions de moindre effort est également déclinable au repérage des prises les plus adaptées pour les mousquetonnages, par exemple. Un premier passage en moulinette, corde molle, permet à l’élève, d’identifier les prises qu’il pense devoir utiliser pour mousquetonner lorsqu’il sera amené à grimper en tête. Ceci se fait très facilement grâce au support des rubans qu’il aura préalablement clippé sur le porte-matériel de son harnais.
Lors de la tentative en tête, l’élève met ensuite en œuvre son projet. Il mousquetonne les dégaines à partir des prises qu’il aura identifiées avec les rubans. C’est l’occasion pour le grimpeur et pour l’encadrant de vérifier que le projet était cohérent. C’est-à-dire que les prises choisies étaient pertinentes. Voir ici en vidéo la situation. Cela a pour effet d’aider le grimpeur à se repérer dans la voie. L’occasion aussi de faire baisser le stress lié à cette phase délicate qu’est le mousquetonnage pour tout débutant en tête.
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