“C’est morpho !” (2ème partie)
1m50, 35 kg, le moins que l’on puisse dire, c’est que Christophe Bichet n’a pas un physique ordinaire. Pourtant, avec plus de 25 blocs en 8 à son actif, et pas mal de 8c/8c+ en falaise, Christophe Bichet tire plutôt bien son épingle du jeu. Alors, comment résout-il la question morphologique ? Suite de notre dossier “c’est morpho”, avec un témoignage de taille !
« L’envergure est à la fois une donnée physique, un fait, mais c’est aussi et surtout une croyance. Il y a l’envergure psychologique (celle que l’on a en tête) et l’envergure physique (celle permise par notre corps). Bonne nouvelle : les deux peuvent s’étirer !
Certes, certaines actions, certaines voies/blocs vont me demander plus d’effort car je n’ai pas l’envergure physique (rare). D’autres seront simplement impossibles. J’entends encore bien trop souvent dire “cette voie est morpho, ce pas est morpho”…. Alors que ces messieurs/dames sont souvent plus grands, plus musclé(e)s, plus baraques que moi !
Quoi qu’il arrive, il y a un axone qui dictera le reste : la meilleure manière de ne pas y arriver, c’est de croire qu’on n’y arrivera pas.
Alors, c’est morpho ou pas ?
Je croise encore beaucoup trop de grimpeurs qui abandonnent trop rapidement sous le prétexte fallacieux et facile de “c’est morpho”… Je m’amuse aussi toujours autant à écouter d’autres personnes me dire “Chris, n’y va pas, tu n’y arriveras pas !” Une bonne injonction paradoxale négative… Rien de mieux pour que j’y aille (et souvent réalise) le passage en question ! Tss tss tss…
Le seul remède que je crois avoir eu la chance de développer est la croyance brute suivante : “Tant que je ne suis pas dedans, et que je n’ai pas essayé toutes les solutions, alors mon présupposé inconscient est que c’est possible, point.”
Se croire capable dans la tête étire le corps et éveille les forces ! Il est alors mobilisé dans ses moindres millimètres. Se penser capable rend plus grand, développe l’instinct de créativité, de survie, et permet de tenir bon. Cela fabrique du nouveau, littéralement de nouvelles méthodes et positions du corps sur la partition des prises. Se sentir étriqué n’est jamais la solution, cela limite mécaniquement les voies possibles.
Une attitude mentale positive vs “C’est morpho !”
Si j’avais un conseil, il n’y en aurait qu’un : Redevenir un enfant… et réapprendre à aller chercher des pots de confitures ou la boite de bonbons sur le haut du frigo… sur la pointe des pieds !!
Je fais souvent sourire mes comparses d’escalade. Malgré mon envergure moindre, je peux avoir certaines prises quand eux n’y parviennent pas, hihi ! Je les entends alors dire : “On ne peut plus dire qu’on peut pas y arriver parce qu’on est trop petit !”. Le secret consiste seulement à “penser possible”, et ensuite à chercher à se mettre sur la pointe des pieds, comme les enfants ! Beaucoup de grimpeurs ne s’autorisent pas à pousser sur la pointe de leur pointe ! Dommage…
Même sur la pointe des pointes, sur les ongles. Sur la pointe de vos pointes, c’est encore vous et il y a de l’énergie ! La place qu’on prend, c’est dans une certaine mesure, la place qu’on se donne. D’où l’importance de s’autoriser à être… pleinement !”
bien d’accord avec tout l’article!
par contre c’est plutôt « axiome » que « axone »:
axiome = vérité universelle à admettre
axone = extrémité d’un neurone (en gros…)
merci la fabriqueverticale pour ce site et aux intervenants! supersite!!!
le mental… le mental!!!
De plus, une petite taille permet sur certain passage d’être avantagé par rapport un un (une grande) .
Pour exemple, ma petite fille 11ans 1m35 passe les mêmes voies que moi en 5 b/5 c sans difficulté apparente bien qu’elle me rende 25 cm de moins .
Je ne lui donne pas de conseil particulier, si ce n’est qu’elle doit trouvé ses propres solutions en utilisant au mieux ses prises de pieds et la lecture de la voie .
Son seule avantage physique, est qu’elle fait de la gymnastique en compétition, elle a un » MENTAL » en Béton .
Bref je m’égare…
Bonne grimpe .
‘petite’ réflexion du matin
c’est à mon avis un gros atout de notre activité , c’est la variété
en falaise ou ailleurs, il y a tellement de possibilités que tout le monde peut prendre son pied ?
petit grand je pense que là n est pas le problème, le mental est important certes mais quand c est trop loin c’est trop loin .. par contre le facteur limitant c est le système de cotation rigide
et je rejoins laurence &co d’ailleurs, on ne parle pas de la même escalade entre un enfant de 12 ans qui passe du 7C et son père/mère qui essaye de faire la même chose
je ne dis pas que c’est plus facile mais c’est différent !
donc morpho ou pas, tout est relatif comme le disait l’homme à la langue bien pendue et il faut surtout être humble , accepter l’échec certaines fois et surtout passer à autres choses !
biz et bonne grimpe
Avec 35 kgs et 1m50, un bref calcul d’IMC donne comme réponse « famine »…
No comment.
Bonjour Dam, Christophe est atteint d’une maladie génétique rare, la maladie de Fanconi, qui a entraîné chez lui une greffe de moelle osseuse à 5 ans et de multiples récidives de cancers…
Bonjour, ce qui est valable sur du caillou ne l’est plus en salle, car même avec une âme d’enfant je ne peux pas trouver la p’tite prise en plus pour atteindre mon objectif si l’ouvreur ne l’a pas posé…A eux donc d’être vigilant et de penser mouvement et lecture plutôt que distance entre les prises. Bravo pour ces performances qui sont dignes des plus…grands ! 😉
Bonjour, autant la premiere partie de « c’est morpho » était tres intéressante, mais là c’est limite. Rédiger un article qui vise à décrédibiliser les grimpeurs qui se pleignent d’un pas ou d’une voie « morpho », donc plus de la moitier des grimpeurs… C’est pas tres tres gentil! : )
Le probleme « morpho » est un fait, utilisé pour qualifier un mouvement qui nous est rendu difficile à cause d’un bras trop court ou d’une jambe trop longue, c’est tout à fait légitime et pertinent. Malheureusement c’est vrai que certains grimpeurs s’en servent pour se trouver des excuses, mais généraliser votre façon de penser en s’appuyant sur l’exemple d’un grimpeur hors normes pour faire valoir votre opignon et clouer le bec à des milliers de grimpeurs…. Pas cool.
Je présise que je fais parti des grimpeurs qui se prennent des réflexions morpho du genre: « ouai nan mais normal que toi tu passe et pas moi, ta vus les gros bras que tu as!?@#? »
Apres il y a les gens qui ne se pleignent pas de la morpho et qui lorsqu’il rencontre une difficultée en falaise (morpho) sortent le marteau et le burin et régle leur frustration en deux trois minutes sans rien dire à personne. Perso je préfere les gens qui se pleignent 🙂 d’ailleurs un top des voies les plus sales (prises sculpté, sika, ect..) ca serait sympa?
Joyeuses fête!
Bonjour
merci pour votre commentaire. Loin de nous l’objectif de « décrédibiliser » qui que ce soit !
Lorsqu’on échoue dans un problème, quel qu’il soit, la chose la plus difficile à faire est de définir les raisons de l’échec et de faire la part des choses entre tous les facteurs qui ont concouru à ce résultat. Ce que nous disons juste, c’est que certaines raisons sont plus facilement ou plus couramment mises en avant par rapport à d’autres, car plus « visibles », et donc commodes à observer ; elles ne sont pas pour autant toujours primordiales 🙂
Très bonnes fêtes à vous
Bonjour, je suis assez d’accord avec cette réponse mais au risque de me répéter je tiens à préciser qu’elle a plus de valeur en extérieur qu’en salle où il est toujours difficile de faire léviter les prise qui sont trop loin notamment quand on travaille en statique . On peut constater qu’en coupe du monde de bloc la majorité des filles sont des petits gabarits et que les ouvreurs en tiennent compte en proposant des ouvertures qui restent très créatives et faisant appel à tout le bagage technique des compétitrices. Sur du caillou la problématique est différente. Bonnes fêtes et ne lâchez pas prise 😉
Je pense que le but de cet article est surtout de faire prendre conscience aux gens que la taille est rarement la raison qui fait qu’un passage est impossible.
Mesurant moins d’1m70, j’ai à mes débuts beaucoup botté en touche, pretextant des problèmes de taille alors que cela était seulement dut à mon inexpérience et mon manque flagrant de technique.
Être grand aide beaucoup au début c’est sur, mais je pense qu’à niveau égal la technique et le panel gestuel est plus conséquent pour un grimpeur plus petit. Il suffit de regarder les divers styles homme/femme; pour une meme voie ces dernières compensent leur différence de taille et de force par une technique bien supérieure.