Apprenez à ressentir le balan

Grimper dans le dévers demande beaucoup de gainage, surtout quand les prises de pieds sont petites et difficiles à charger. Il n’est pas rare, dès lors, de vivre cette situation fort désagréable : on ne parvient plus à garder les pieds au contact, ils “partent” (comme on dit dans le jargon des grimpeurs) et le poids des jambes entraîne inexorablement le corps dans un mouvement de balan, difficile à enrayer.

La vitesse acquise par les jambes, ainsi que l’angulation prise par le corps, font alors lâcher la préhension. On a beau chercher à continuer à agir sur la main le plus longtemps possible, si en bout de course, le corps est parti à l’horizontale façon superman (ce qu’il a fâcheusement tendance à faire si vous gainiez des pieds très loin, en toit ou dans un dévers très prononcé), la situation devient très défavorable à la tenue de la prise et demande alors beaucoup de force dans les doigts.

Dans les mouvements de balan, le centre de gravité décrit un arc de cercle autour des prises de main et s’en éloigne, avec une vitesse de rotation de plus en plus grande. Si l’on parvient à ne pas lâcher la prise en bout de course, le corps revient en sens inverse, ce qui permet le plus souvent de “recoller” les pieds. C’est plus aisément faisable si la prise est un bac, mais si c’est un plat ou une réglette, ça devient “chaud patate” !

Un exercice pour progresser

Ce mouvement de pendule peut être facilement reproduit et travaillé au pan, sur une poutre ou sur un Pan Güllich. Pour ce faire, commencez à deux mains, d’abord sur des bacs, ce qui vous aidera à bien ressentir la situation. Par la suite, à la poutre ou sur le pan Güllich, saisissez deux bonnes règles et démarrez le corps en planche, bien gainé, bras légèrement fléchis et pieds situés le plus loin possible en avant (soit sur une prise de pied si votre installation en comporte, soit sur une chaise disposée sous la poutre ou le Pan Güllich). Autre possibilité, un comparse qui vous tient les jambes et les lâche, voire les repousse, pour leur donner de la vitesse.

Enrayer le balan va alors mettre à contribution votre force dans les doigts et vous apprendre à serrer la prise à différents angles de corps. Vous ne travaillerez pas seulement la tenue de prise basique, comme ce qu’on peut faire facilement à la poutre et qui est d’ailleurs intéressant. Mais vous travaillerez de manière plus globale. Si cet exercice est trop facile pour vous, vous pouvez chercher à jeter ensuite le plus haut possible en utilisant la vitesse et l’inertie du corps.

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Les jambes jouent un rôle non négligeable dans le contrôle du balan. En les repliant derrière vous façon scorpion, vous réduisez le couple de rotation et donc l’amplitude du balan.

Vous pouvez aussi adapter cette situation sur le pan et vous orienter vers des prises plates, plus difficiles à contrôler en bout de course. Cette variante est intéressante également, et pas seulement du point de vue de la force mais aussi d’un point de vue gestuel, car elle permet de sentir les différentes manières de replier les jambes et les positions dans l’espace pour limiter le balan, au départ du mouvement et au cours de la trajectoire, une fois que les pieds ont décollé de la prise.

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