Comment serrer moins les prises
Trop serrer les prises est une erreur souvent commise par les débutants qui se crispent sur tout ce qu’ils trouvent, comme si leur vie en dépendait. Par la suite, à mesure qu’on prend confiance dans le matériel et dans son assureur, la dimension affective s’estompe quelque peu et on trouve un peu plus de relâchement dans l’effort. Quoique…
Apprendre à se relâcher et à serrer les prises juste ce qu’il faut est une étape importante dans son évolution de grimpeur, afin de gagner en efficacité. Bien souvent, les grimpeurs dépensent beaucoup plus d’énergie qu’il ne faudrait pour franchir une section et se retrouvent prématurément daubés en milieu de voie, incapables d’aller jusqu’au bout.
Leur première analyse est alors d’incriminer leur manque de résistance ou de continuité, alors que la solution ne se situe pas du côté des capacités physiques mais dans le champ de la gestuelle, sans parler de celui de l’affectif… La Fabrique Verticale vous donne quelques pistes pour améliorer tout ça et vous détendre.
Se concentrer sur ses préhensions
Plutôt que d’arquer tout ce qui se présente comme un cochon, concentrez-vous sur la saisie de vos prises. Optez dès que c’est possible pour des préhensions main ouverte, ou pour du tendu, en jouant sur la friction de la peau sur la prise. N’hésitez pas à faire “mordre les bourrelets” ! Ne vous interdisez pas l’arqué, mais faites-le seulement quand cela est nécessaire, sur les réglettes par exemple ou pour guider des mouvements sur prises distantes. Vous verrez, vous vous farcirez moins vite les avant-bras et ce sera toujours ça d’économisé !
Relâcher la main et le bras libres, plutôt que de serrer
Pensez à votre main et à votre bras libres ! La main qui serre la prise a besoin de se contracter bien évidemment, même s’il faut penser à bien doser cette contraction et à la rendre la moins forte possible. Mais la main et le bras libres, ont-ils besoin d’être en tension ? Non, bien sûr ! Quel intérêt peut-il y avoir à serrer le vide ? Question métaphysique, s’il en est, voire sujet du bac !
Pourtant, on voit souvent des grimpeurs qui gardent en permanence le même niveau de tension dans les bras. Qu’ils serrent ou non une prise… Du coup, ils délayent avec l’épaule et le bras libre pas totalement relaxés. Entraînez-vous, quand vous atteignez une bonne prise, à détendre complètement le bras libre. Détendez aussi l’ensemble du corps dans la mesure du possible. En particulier si les prises de pieds ne sont pas trop difficiles à gainer. Passez d’une main sur l’autre, en respirant calmement et profondément.
Doser la contraction
Les grimpeurs serrent trop les prises. Et en particulier les arqués. Leurs avant-bras, qui travaillent en ischémie, deviennent durs. Par conséquent, rapidement, ils ne peuvent plus tenir les prises. Ce processus, bien connu, peut être enrayé en travaillant sur le dosage des préhensions. Dans une voie connue et éventuellement en moulinette pour plus de tranquillité affective, faites l’expérience de desserrer le plus possible les doigts sur chaque prise que vous saisissez. Cherchez le point limite.
Serrer les prises ou rester relax
Vous avez remarqué comme bien souvent vous êtes crispés au moment des mousquetonnages ? Comme vous arquez à fond la prise, le bras en blocage ? Et l’instant d’après, une fois la corde passée dans la dégaine, vous vous rendez compte que vous serrez moins la prise. Soudain votre bras est tendu, vous respirez à nouveau, etc. Que se passe-t-il ? Qu’est-ce qui vous empêchait d’être aussi relâché quand vous clippiez ? Rien, bien sûr ! Si ce n’est vos représentations ! Bref, tout ce que vous imaginiez si d’aventure vous aviez dû tomber à ce moment-là… Or rien de tel ne s’est produit ! Donc, restez relax et respirez profondément. Ça va bien se passer !
Belle analyse 🙂