Conflit sous acromial et escalade : aïe, aïe, aïe, mes épaules !
Vous avez mal à l’épaule ? Comme beaucoup de grimpeurs qui ont mis les bouchées doubles à l’entraînement pendant la phase de confinement… Et qui ont développé des pathologies de surcharge. En fait, vous souffrez peut-être d’un syndrome du conflit sous acromial ! C’est-à-dire d’un frottement anormal qui apparaît entre l’acromion et la coiffe des rotateurs et qui se traduit par une réaction inflammatoire douloureuse au niveau de l’épaule. La Fabrique verticale fait le point sur cette pathologie qui n’épargne pas les grimpeurs. Loin de là !
Repères anatomiques
L’épaule est l’articulation qui relie le bras au tronc. En fait elle réunit trois os : l’os du bras (l’humérus), l’omoplate et enfin la clavicule. La tête de l’humérus vient se loger dans une petite cavité de l’omoplate qu’on appelle la glène. Et la clavicule rejoint l’extrémité de l’omoplate au niveau de l’acromion.
Articulation à la fois solide et particulièrement mobile, l’épaule permet de réaliser des mouvements de grande amplitude. Comme l’antépulsion (élévation du bras vers l’avant), la rétro-pulsion (vers l’arrière par en bas), l’abduction (élévation latérale du bras), l’adduction (rabaissement du bras suite à une abduction) et la rotation du bras sur lui-même. Bref, des mouvements qu’on retrouve très fréquemment en escalade. En particulier dans le bloc moderne.
C’est pourquoi le conflit sous acromial est probablement la source de douleur la plus fréquente de l’épaule chez le grimpeur. En particulier après 40 ans, conséquence de l’usure des tendons de la coiffe des rotateurs. En bref, la coiffe des rotateurs est l’ensemble des muscles et des tendons qui entourent la tête de l’humérus au niveau de l’articulation. Ces muscles permettent l’élévation du bras et ses diverses rotations. Mais ils participent également à la stabilité de l’épaule.
Qu’est-ce que le conflit sous acromial ?
Ainsi, dans le syndrome de conflit sous-acromial (CSA), un frottement anormal entre l’acromion et la partie supérieure de l’humérus se produit. Ce frottement est douloureux et intervient essentiellement lors d’un effort de soulèvement des épaules, c’est à dire vers 90° d’élévation antérieure ou en abduction, c’est à dire sur le côté.
Causes du conflit sous-acromial
En fait, ce frottement anormal peut avoir différentes explications. Tout d’abord, une arthrose de l’épaule qui se caractérise par une usure prématurée du cartilage, y compris chez des grimpeurs encore relativement jeunes. Ensuite une ostéophyte, communément appelée bec de perroquet, qui est une excroissance osseuse anormale pouvant accompagner l’arthrose de l’épaule.
Mais en outre, le syndrome du conflit sous-acromial peut être aussi dû à une usure des muscles abaissant l’humérus, du fait de gestes répétés. Ou encore à une simple tendinite locale, c’est-à-dire une inflammation des tendons, qui est souvent provoquée par un surmenage de cette région du corps, très sollicitée en escalade. Et en particulier en bloc !
Que faire en cas de CSA ?
Dans l’idéal, et si la douleur est très aiguë, les médecins du sport conseillent généralement de s’arrêter jusqu’à disparition des symptômes. Et ce pour éviter d’en arriver à des situations extrêmes. Comme des ruptures de la coiffe des rotateurs qui surviennent quand on persiste à solliciter l’épaule, en raison des frottements continus auxquels muscles et tendons sont soumis.
En outre, le temps du rétablissement, des mesures préventives pourront être mises en place. Elles consisteront notamment à éviter les mouvements au niveau de l’épaule pour limiter la douleur et le risque de complications. Bref, éviter toutes les positions où le conflit se produit. Que ce soit en escalade ou dans la vie courante. Par exemple il faut éviter de s’appuyer sur les mains pour se relever. Puis évidemment adapter son poste de travail.
De plus il est également fortement conseillé de se rapprocher d’un kiné. Car il pourra procéder à des séances de renforcement de l’épaule et de rééducation en dé coaptation, adaptée à cette pathologie. À cet égard, cette rééducation devra être indolore. Elle aura simplement pour but d’ouvrir l’espace sous-acromial.
Salut !
Je suis kiné et en train de préparer un intervention pour une formation toute jeune de grimpeur en falaise (axée couenne) , pour le Caf de mon village.
Du coup je ponce littéralement, votre site rubrique santé. En tant que grimpeur, j’avais déjà votre bouquin en livre de chevet.
Je vous remercie vraiment pour la qualité et le coté pointu du savoir que vous dispensez. Avec la vulgarisation et l’exigence de brièveté de contenu, il est franchement difficile de diffuser des idées claires et simples, sans être simpliste et parfois carrément aux fraises. Vous y arrivez avec brio, et vous livrez ça gratos, sur un site hyper bien. Chapeau bas et merci encore pour ce travail.
Salut Romain
merci infiniment à vous !!
On en profite pour vous souhaiter tout de bon pour l’année qui vient !
merci beaucoup Romain !
Hello, rupture de coiffe au travail et donc j’ai arrêté pour 4 mois maintenant et j’ai bien peur que ce soit long. A votre avis.. plutôt le mur que le bloc ? J’ai l’impression que le bloc sollicite bien plus les bras.
Je grimpe 5c parfois 6. En moulinette et je commençais juste à ouvrir.
Assez fit et 62 ans… Un avis ?
Salut Thierry.
Difficile de conseiller à distance. Aussi je vous donne juste un avis.
Pour ma part, je privilégierais clairement le mur par rapport au bloc. Selon moi les avantages sont multiples au regard de l’objectif qui est dans un premier temps de retrouver de la mobilité puis ensuite de retrouver des capacités de force, d’abord pour pouvoir accomplir les gestes du quotidien (TOUS les gestes), puis ensuite pour re grimper significativement.
En grimpant sur mur, vous allez d’une part pouvoir doser pus facilement les efforts consentis, d’autre part, parcourir plus de distance par séance et faire beaucoup plus de mouvements.
Bien sûr comme dit plus haut, ce n’est que mon avis qui mérite d’être confronté à celui de votre kiné. Bon courage !
Merci