Contre-performance : comment surmonter la déception ?
Au retour d’un séjour en falaise ou d’une compétition, on se sent un peu blasé lorsque l’objectif n’a pas été atteint. En cas de contre-performance, il faut savoir faire preuve de méthode pour dépasser le coup de “moins bien” passager. Et avoir confiance en l’avenir ! Mode d’emploi en quatre points.
Un indispensable examen de conscience
Il s’est passé quelque chose. Mais quoi ? La contre-performance est d’abord affaire de subjectivité. Et parfois d’impondérables. Peut-être avez-vous été victime de conditions météo particulièrement défavorables (chaleur, humidité). Peut-être avez-vous souffert d’événements imprévus (douleurs musculaires ou problèmes gastriques). Il faut savoir identifier les éléments qui ont contrarié la qualité globale de votre performance. Sans être trop complaisant avec soi-même ni se chercher de mauvaises excuses.
L’examen de conscience n’est pas facultatif pour qui souhaite surmonter la déception toujours légitime d’une compétition ou d’un séjour en falaise raté. Et ce voyage au fond de soi doit se faire dans la sérénité. Inutile de le polluer d’un sentiment de culpabilité. Gardez quand même à l’esprit que vous n’êtes pas un pro. Inutile en conséquence d’accorder une trop grande importance à ce qui doit rester de l’ordre de la péripétie à l’échelle de la pratique d’un grimpeur amateur. Apprendre de ses erreurs et surtout apprendre à mieux se connaître : voilà le double but vers lequel il faut tendre.
Contre-performance : un grimpeur avisé en vaut deux…
Sans doute avez-vous commis des erreurs. Qui n’en fait pas ? Lorsque l’examen de conscience est achevé, il convient de dresser une liste des maladresses à éviter à l’avenir. Ce mémo, vous pouvez l’écrire et l’épingler en évidence dans votre cuisine. Il pourra englober tous les éléments de votre vie de grimpeur. Inclure en conséquence les territoires souvent ignorés : la nutrition, l’hydratation, le sommeil, la récupération…
Evaluez également ce qui peut vous aider à devenir un grimpeur plus solide. La préparation physique générale, cette PPG fort logiquement à la mode, doit-elle prendre une place plus centrale dans votre préparation ? Au contraire, faut-il redonner plus de place à l’escalade, au spécifique ? Quid de l’entraînement croisé ? À vous de voir si votre programme hebdomadaire n’est pas trop chargé ou exclusivement concentré sur la seule facette de l’activité.
Ne pas confondre vitesse et précipitation
Lorsque l’on sort d’une contre-performance, il convient de se rassurer en revenant à l’essentiel, le plaisir de grimper. Une bonne manière d’évacuer la frustration est de privilégier un effort convivial. Par exemple, une belle journée en falaise entre amis ou un petit contest de bloc sans enjeux à la salle. Laissez l’envie revenir. Si ce désir n’est pas là, il est préférable de patienter. La performance attendra.
Les grimpeurs expérimentés savent qu’il est nécessaire de passer par de nombreux paliers intermédiaires avant de réussir à s’exprimer pleinement. Il est rare, pour ne pas dire exceptionnel, qu’un parcours étalé sur plusieurs années ne soit pas semé d’embûches. Ce qu’il convient de conserver à l’esprit , c’est que la notion de performance se décline toujours dans le respect d’une parfaite intégrité physique. Ne pas prendre de risque avec sa santé ! Donc, ne pas fixer la barre trop haut…
Contre-performance : repartir en campagne
La déception est digérée. L’heure revient à l’optimisme. Ou, pour le moins, à un certain apaisement. Recommencer à grimper (après la période de récupération post compétition), envisager de nouveaux objectifs et réfléchir à une préparation qui tienne compte des erreurs passées. C’est là qu’intervient le plan d’entraînement.
Avantages : un programme balisé du travail à accomplir qui laisse peu de place à l’improvisation ou aux coups de flemme. Inconvénients : une rigidité parfois pesante. Heureusement, les nouvelles approches de l’entrainement en escalade tiennent davantage compte des aléas (surcharge de travail, état de fatigue…). Elles permettent ainsi une plus grande harmonisation entre les efforts et le ressenti général de la période d’entraînement pré compétition.
En conclusion
Il n’est jamais facile de passer outre la déception d’une contre-performance. L’horizon ne peut cependant rester indéfiniment bouché. Ravaler son orgueil, avoir la modestie de repartir à l’entrainement. Souvent, les plus belles joies – et les plus belles performances en escalade – naissent aux lendemains de déconvenues. Il faut s’en convaincre et s’en remettre au plaisir de grimper pour panser les plaies les plus profondes. Un mauvais résultat est si peu de choses…