KletterRetter : sauver sa peau !
Mains abîmées ? Peau irritée après de longues séances à comprimer des volumes à la salle ? Pulpe et jointures coupées à force de serrer des croûtes en falaise ? La pratique de l’escalade n’est pas tendre avec notre épiderme ! La Fabrique verticale a testé les produits régénérants KletterRetter. Petit tour d’horizon.
En matière de soins des mains, les crèmes hydratantes et autres baumes cicatrisants sont nombreux. Depuis les soins classiques vendus en pharmacie jusqu’aux produits très markettés, plus spécifiquement à destination des grimpeurs.
Et en 40 ans d’escalade (eh oui !!!!!), nous avons eu l’occasion d’en tester beaucoup, pour traiter tout ce qui est petite bobologie classique du grimpeur 😉 Par exemple : Climb On, Climb Skin ou tout simplement des pommades vendues en pharmacie, type Biafine, Ialuset, Vitracitral, Neutrogena ou Avibon, avant l’arrêt de sa commercialisation. Pour n’en citer que quelques unes…
La marque KletterRetter
Nous avons découvert KletterRetter récemment et un peu par hasard, en cherchant sur internet une alternative vegan et naturelle aux crèmes hydratantes que nous utilisons habituellement. En fait, KletterRetter est une marque allemande qui conçoit ce type de produits depuis 2010. Nous étions un peu passés à côté, bien qu’on la trouve en France…
Son fondateur, Dave, un grimpeur insatisfait par les crèmes qu’il trouvait dans le commerce, s’est hasardé à concocter diverses lotions dans sa cuisine, façon Géotrouvetout. Tout bêtement avec de la cire émulsionnée et des huiles essentielles. Après d’innombrables tests et beaucoup de recherches sur les soins de la peau, il a fini par mettre au point une formule efficace. La crème pour les mains KletterRetter est donc le fruit de moult tatonnements 😉
La protection animale
En Allemand dans le texte, KletterRetter signifie le “Sauveteur des grimpeurs”. Bref, une marque créée par un grimpeur et pour les grimpeurs. Un argument massue, souvent mis en avant par les fabricants… En l’occurrence, cette mention a moins attiré notre attention que l’approche respectueuse de l’environnement et de la condition animale mise en avant. Car en théorie, aucun des produits KletterRetter n’est testé sur des animaux (lapins, souris, cochons d’Inde etc), comme c’est parfois encore malheureusement le cas.
En fait, il faut savoir que la Commission Européenne a permis de grandes avancées en matière de protection animale dans le secteur de l’industrie cosmétique. Dans les faits, depuis 2013, selon la législation, aucun produit de beauté ou assimilé vendu sur le territoire européen n’a été testé sur des animaux, que ce soit en Europe ou ailleurs. Ni dans sa version finale, ni pour ce qui concerne l’un des ingrédients entrant dans sa composition.
Excepté si les ingrédients sont soumis à la loi REACH. Dans ce cas, le test des ingrédients sur les animaux reste obligatoire. Et ce pour des raisons de sécurité sanitaire lors de la mise sur le marché… Une faille juridique un peu étrange, qui permet à certains industriels peu scrupuleux de contourner la loi. Et qui explique que les associations de protection animale continuent à se mobiliser, en réaction.
Conditionnement
Pour en revenir à nos moutons, nous avons testé deux types de produits KletterRetter :
- D’une part, la crème hydratante pour les mains, conditionnée en tubes (de 75 ou 30 ml) ou en échantillons individuels assez pratiques à glisser dans le sac ou la trousse de toilette, en cas de besoin.
- D’autre part, le baume réparateur, vendu en petit pot en verre de 30 ml, bien compact.
Au passage, on a trouvé plutôt sympa le tube de 30 ml, qui est pourvu d’un petit mousqueton permettant de le clipser sur le sac. Ou alors sur le harnais pour ne pas le perdre en cours de séance. Encore qu’il soit plutôt rare d’appliquer de la crème hydratante pendant la journée d’escalade, sauf à avoir les mains vraiment très sèches 😉
Enfin, aux dires du fabricant, les tubes sont respectueux de l’environnement. En effet ils sont tous fabriqués avec 50 % moins de plastique que les tubes cosmétiques standard. Donc le process de fabrication contribue à réduire l’empreinte carbone. Là encore un bon point, si on se place dans une logique écologique.
Composition de la crème hydratante KletterRetter
La crème hydratante KletterRetter comporte 4 ingrédients actifs principaux : de la vitamine A, du panthénol, de l’huile de calendula et de l’ectoïne. Le panthénol est un précurseur de la vitamine B (pro-vitamine B5). Il est impliqué dans les processus métaboliques de régénération de la peau. En effet, il contribue à renforcer le film hydrolipidique, en luttant contre la déshydratation.
Les crèmes contenant du panthénol aident la peau à retrouver douceur et élasticité. Par ailleurs, la pro-vitamine B5 accélère et améliore la cicatrisation en stimulant la prolifération des fibroblastes. Ainsi elle favorise un renouvellement cellulaire rapide. De plus elle possède des propriétés anti-inflammatoires qui lui confèrent son effet apaisant.
L’huile de Calendula, quant à elle, est parmi les plus efficaces pour calmer les irritations. Elle résulte de la macération des fleurs de Calendula Officinalis (le souci) dans de l’huile neutre. Enfin, l’ectoïne, également présente dans la crème KletterRetter, a des vertus hydratantes, équilibrantes, stabilisantes et apaisantes sur la peau. Il s’agit, là encore, d’un produit naturel.
Plus précisément, on a affaire à un acide aminé produit par des microorganismes marins, capables de survivre dans des conditions très difficiles : eaux très chaudes ou très froides, très salées comme celles de la Mer Morte, grandes profondeurs océaniques avec pression élevée… Pour s’adapter à leur milieu, ces microorganismes produisent plus ou moins d’ectoïne en fonction de la nature de leur environnement pour se protéger de la déshydratation.
Composition du baume réparateur KletterRetter
Le baume réparateur KletterRetter contient lui 5 principes actifs : de la cire d’abeille qui aide à lisser la peau, du beurre de karité qui hydrate avec des propriétés anti-âge et protectrices, de l’huile de jojoba qui apaise la peau sèche avec des propriétés anti-inflammatoires. Plus de l’huile d’amande qui stimule la formation de nouvelles cellules cutanées. Et comme dans la crème hydratante, du calendula.
Au passage, notez que la présence de cire d’abeille dans la composition exclut d’office le caractère “vegan” du baume pourtant revendiqué par le fabricant, si on veut pinailler. Mais dans les faits, c’est vrai qu’il y a souvent confusion entre label vegan et label cruelty free. C’est-à-dire sans tests sur les animaux.
Les produits KletterRetter à l’usage
D’absorption rapide, la crème pour les mains KletterRetter nourrit et hydrate bien la peau. Elle est de texture assez ferme et gélifiée. Elle n’est ni grasse ni collante. Par conséquent, on pourrait presque l’appliquer à tout moment de la séance. Quoiqu’à La Fabrique verticale, on préfère toujours mettre de la crème le soir d’une journée d’escalade. Par ailleurs, elle est respectueuse de la peau car elle est sans parabène ni silicone. Côté odeur, elle est assez neutre. Après, on aime ou on aime pas 😉 Nous, on aime bien.
De son côté, le baume réparateur KletterRetter est agréable à l’usage. Il vient en complément de la crème, en cas de fentes, ampoules ou petites coupures. De prime abord, on voit qu’il est gras et épais. Donc il nourrit et traite profondément les blessures cutanées. Par contre, il vaut mieux l’appliquer le soir, pour une meilleure absorption et une bonne régénération de la peau. Évidemment, pas de miracle. Il ne refermera pas un steak ou une fente, d’un jour d’escalade sur l’autre. Mais il aidera bien à la cicatrisation.
Conservation
La crème hydratante reste stable. Idem pour le baume réparateur KletterRetter, qui une fois le pot ouvert, conserve bien ses propriétés. Bien sûr, nous ne le testons depuis suffisamment longtemps pour vérifier que sa stabilité dans le temps long. Mais nous avons constaté que sa texture dense résiste plutôt bien aux variations de température. Ce qui est pas mal quand on voyage. Évitez tout de même de laisser le pot ou les tubes en plein soleil (juste une question de bon sens) 😉
Les plus
- Hydrate bien
- Conditionnements pratiques
Les moins
- L’absence de label, type One voice, PETA ou Choose Cruelty Free
- Le prix par rapport à une crème qu’on trouve en pharmacie
Bonjour,
merci beaucoup pour votre publication intéressante et très bien écrite.
Pourriez vous noter, ou du moins faire une comparaison par rapport à d’autres crèmes ?
Cdlt,
Thomas