Test chaussures d’approche : la Sparrow ws de Zamberlan au banc d’essai
La marque italienne Zamberlan est peu connue en France. Pourtant elle peut se prévaloir de 80 années d’existence, au cours desquelles elle a développé un véritable savoir-faire artisanal. Partant de ce constat, et en bon geek de matos, La Fabrique verticale a eu envie de tester un de ses modèles en situation. Et c’est sur les Sparrow ws, une chaussure d’approche pour femmes, qu’elle a fait main basse. Verdict ?
Au premier regard, les Sparrow ws de Zamberlan sont esthétiques et bien finies. En daim, assez sobres, mais jolies, ce qui est un bon point pour une chaussure femmes. Grises et rose fuschia, pour le modèle choisi. À noter qu’elles existent aussi en bleu lagon. Bref, on aurait presque eu envie de laisser les Sparrow ws dans leur boîte pour les garder propres. Sans les profaner. Mais l’appel de l’outdoor a vite repris le dessus. Et elles se sont alors révélées fort adaptées.
Zamberlan, les conditions du test
Le test a été mené en cette fin de printemps, par une météo insulaire souvent capricieuse. La Corse, c’est plus ce que c’était 😉 Au cours de cette période d’utilisation, où elles ont été portées pour la falaise ou les grandes voies, les critères examinés ont été les suivants :
- confort
- maintien du pied
- adhérence sur rocher sec et mouillé
- respirabilité
- tenue sur sol plus ou moins gras
- protection du pied
- imperméabilité
- poids
Usage préférentiel
Les Sparrow ws appartiennent à la famille des chaussures d’approche. C’est-à-dire des modèles que les grimpeurs portent en terrains variés, souvent rocheux, pour rejoindre une grande voie ou la base d’un secteur de falaise. En mode “grosse bartasse” ou “simple crapahutage” 😉 Tout comme d’ailleurs les TX2 de La Sportiva, que nous avions eu l’occasion de vous présenter à La Fabrique verticale, dans notre série de vidéos Flashtest.
Il s’agit donc d’un modèle plutôt destiné à des marches de courte durée, “dré dans le pentu”. Pour autant, bien que ce ne soit pas à proprement parler des chaussures de randonnée, elles ne sacrifient rien au confort. En particulier grâce à leur languette généreusement matelassée et au haut de tige conçue dans le même matériau d’aspect tricoté, une doublure en maille polyester pour améliorer la respirabilité.
Le système de laçage, quant à lui, garantit également un bon maintien du pied. Et un serrage précis sur l’avant. Bref, on pourrait facilement les détourner de leur mission première, c’est-à-dire les marches d’approche, ainsi que l’escalade dans des terrains variés et faciles (franchir des petits socles, par exemple, à l’attaque d’une voie ; ou encore faire des longueurs faciles de jonction, quand on commence à avoir trop mal aux pieds dans les chaussons).
Zamberlan, les points forts
La Sparrow de Zamberlan s’est avéré bien robuste à l’usage. Je ne les ai pas ménagées sur les sentiers de la Corse. Et le terrain rocailleux de l’Île de Beauté est toujours un bon test, du fait de la dominante très minérale de l’environnement et du maquis bas qui encombre parfois les approches. C’est dans ces cas-là qu’on apprécie les renforts de gomme, sur l’avant du pied et au talon, pour une meilleure protection.
Autre point fort, le traitement Hydrobloc, dont l’intérêt aurait pu passer complètement inaperçu ici en temps normal, mais qui, à cause de ce printemps de merde maussade, a su trouver grâce à mes yeux ! Les doublures Gore-Tex assurent une bonne imperméabilité et une respirabilité maximale. La semelle Vibram®, elle aussi, a fait ses preuves sur rocher mouillé et/ou terrain gras. Bon grip sur le rocher, grâce à son Climbing system situé sur l’avant. Mais aussi dans la terre, grâce au crantage de la semelle. Le compromis est bien pensé.
Enfin, du fait de ses intercalaires à double densité, on a une chaussure qui procure un excellent amorti et une réelle sensation d’absorption des chocs, par exemple quand on saute de bloc en bloc, dans un pierrier. Alors certes, la solidité du modèle et le bon amorti qu’offre sa semelle se fait un peu au détriment de l’encombrement au harnais et de la légèreté (690 g la paire en 37, contre 220 g pour des TX2 de La Sportiva). Mais on ne peut pas tout avoir non plus ! Et il faut comparer ce qui est comparable 😉
Quelques remarques à l’usage
La Sparrow ws a une forme globalement bien adaptée à la morphologie du pied féminin. J’ai juste été un peu surprise par les taillants. Car au moment de l’essayage, je me suis retrouvée à opter pour le modèle en 37, alors qu’habituellement, je me situe plutôt autour du 35/35,5 à la ville. Mais finalement, il fallait bien ça. Le volume en bout de pied, toutefois, reste assez important. Sans doute en raison de la forme globalement assez arrondie de la pointe. Ce qui ne facilite pas le choix de la pointure !
Cette conception constitue à la fois un avantage et un inconvénient. Avantage lors de la marche, car on gagne incontestablement en confort. Ça évite notamment que les orteils viennent trop butter sur l’avant de la chaussure en descente. En revanche, cet aspect se transforme en inconvénient lors des petites phases d’escalade car on se sent moins tenu. Et on n’a moins de précision, du fait du relatif flottement de cette partie du pied dans la chaussure. Bon évidemment, on pinaille ! Car une chaussure d’approche n’est pas et ne sera jamais un chausson d’escalade 😉
Zamberlan : on a aimé
- Le confort
- L’amorti
- Le comportement sur le rocher
- La solidité
Points à améliorer
- Les taillants
- La légèreté
- La pointe un peu ronde
Prix
159 euros