Test du harnais Hirundos de Petzl
Grand classique de la marque Petzl, le harnais Hirundos ressort cette année, dans une version totalement remasterisée. En attendant cette petite merveille qui sera en magasin en août, La Fabrique verticale a eu envie de tester le Hirundos dans sa version originelle. Puisque assez curieusement, nous n’avons jamais grimpé avec ce modèle jusqu’à présent. Alors quels étaient les atouts de ce modèle et quels seront les prochaines évolutions du Hirundos ? On vous dit tout !
Harnais Hirundos : pour quel usage ?
Une chose est sûre. C’est qu’avec son design sobre et épuré, le harnais Hirundos s’adresse en priorité aux grimpeurs en quête de performance, en salle ou en extérieur. En fait, dans la gamme Petzl, c’est même LE harnais le plus approprié à l’escalade sportive, que ce soit en falaise ou en compétition.
Pour autant, les concepteurs n’ont pas sacrifié le confort. C’est donc un modèle parfait pour ceux qui souhaitent faire des croix et enchaîner des longueurs ! Le fabricant promet une totale liberté de mouvement lors des phases d’escalade, tout en procurant un bon confort en suspension. Voilà pour le programme !
D’emblée, même dans son ancienne version, le Hirundos surprend par la finesse de sa ceinture et par sa légèreté. Il n’indique que 260 g sur la balance, contre à peine 240 g pour le Sitta (valeurs indicatives pour la taille XS). Au passage, notez que si nous le comparons au Sitta (voir ici le test de La Fabrique verticale), alors que ce harnais ultra minimaliste est normalement dédié à l’alpinisme, c’est que, comme beaucoup de grimpeurs, nous l’avons détourné pour la grimpe et l’utilisons très régulièrement en falaise. Nous avons donc pu bien confronter les performances des deux modèles.
Au sortir de la housse
Bien protégé dans une large housse comportant un filet pour l’aération, le harnais Hirundos originel présente bien. Évidemment, on pourra objecter que cette housse est bien moins compacte que celle du Sitta et qu’elle promet donc d’occuper bien plus de place dans le sac à dos. Pas faux ! En revanche, le rangement du harnais en fin de séance devrait être moins prise de tête 😉 Et encore une fois, le Sitta étant typé alpinisme, il est logique que le fabricant ait planché sur sa compacité dans le sac à dos.
Au sortir de la housse, le Hirundos fait tout de suite son petit effet. D’un joli rouge bien flashy, il est stylé et séduit par son design raffiné. Pas de ronce de noyer comme dans les voitures prestigieuses, mais tout de même un pontet et des points d’encordement d’un blanc immaculé, qui contrastent avec la ceinture. En termes de look, la qualité est donc déjà au rendez-vous. Et le tissu extérieur apparaît d’entrée de jeu comme bien résistant, un gage de durabilité.
À première vue, la ceinture nous paraît très étroite. Elle paraît également moins souple que sur le Sitta, qui a été conçu pour s’adapter aux différentes couches de vêtements, dans une logique alpinisme. Toutefois, au toucher, elle semble relativement confortable, grâce à un très léger matelassage (la zone grise qu’on perçoit à l’intérieur). L’enfilage est rapide et facile. Tout comme le serrage de la boucle de la ceinture, qui peut s’effectuer d’une main, sans effort. La mono-boucle, située à gauche, est en aluminium forgé, pour une bonne préhension et un coulissement fluide de la sangle. On adore.
Les réglages
Le modèle est clairement sans fioriture et axé performance. C’est pourquoi, comme sur tous les harnais de ce type, les cuisses ne sont donc pas réglables, mais élastiquées, ce qui permet de gagner en légèreté et en aisance dans les mouvements. Ainsi, les tours de cuisse s’adaptent en permanence aux déplacements du grimpeur, en particulier quand on monte les pieds haut. Évidemment, cet ajustement par élasticité conviendra mieux au morphotype fin des grimpeurs, qu’à celui des cyclistes ou des skieurs. Gros cuisseaux, s’abstenir 😉
À cet égard, ils participent au positionnement optimal du harnais, tout comme la liaison tours de cuisse-pontet, bien souple, qui offre un confort maximal lorsqu’on grimpe. De plus, à l’arrière du harnais, chaque cuisse est reliée de manière indépendante à la ceinture, ce qui est un vrai plus. Ceci se fait par un élastique assez fin qu’on pourra facilement déclipser si besoin, grâce à deux petites boucles rapides en plastique. Une fois réglée, la longueur des élastiques ne bouge plus.
En action
Lors de sa mise en service, nous étions curieux de voir comment aller se comporter le Hirundos. En particulier en ce qui concernait le confort. Bonne surprise ! Malgré la faible largeur des cuisses, il reste étonnamment confortable en suspension. On est tenu et paradoxalement, on ne le sent pas. C’est d’ailleurs aussi le cas du Sitta, qui rebute parfois les pratiquants au premier abord en raison de sa finesse. Pourtant, en fin de compte, il répartit bien la charge. Il nous avait aussi surpris sur ce point.
Pour le test, nous avons utilisé le Hirundos en moulinette, puisque Laurence revenait tout juste de sa blessure, une fracture de la clavicule qui l’a tenue 7 mois éloignée des falaises. La reprise est toujours ingrate, quand on s’arrête aussi longtemps. Du coup, on peut avoir besoin de prendre des petites pauses Banjo dans les voies 😉 Pas de soucis avec le Hirundos, qui ne cisaille pas en suspension, lors des points de repos. C’est déjà ça.
Bien évidemment, nous n’avons pas évalué le confort lors des chutes. Car pour l’instant, seule l’escalade en moulinette a été autorisée par le chirurgien, pour éviter tout risque de retomber sur l’épaule et donc sur une clavicule tout juste consolidée. Nous vous tiendrons au courant dans quelques temps, quand le feu vert sera donné pour regrimper en tête et aller saucissonner dans des voies plus dures 😉
Acessoirisation : quid des porte matériel ?
Côté rangement, le Hirundos dans sa version originalle dispose de 4 porte matériel distincts. Les deux principaux sont rigides et situés sur l’avant pour faciliter le clippage et le déclippage des dégaines. On trouve aussi deux autres porte-matériel, plus petits et plus souples, placés derrière et en diagonale. Cette configuration, plutôt maligne, permet de ramener aisément le matériel vers l’avant, si besoin.
À noter qu’on trouve également un anneau arrière porte-accessoires pour accrocher par exemple un sac à magnésie, ou encore des chaussures, un maillon rapide, une corde de hissage… Enfin, Petzl a prévu deux passants pour porte-outils Caritool, dans le cas d’une utilisation en cascade ou en alpi. Même si ce n’est pas sa fonction première.
Pontet/encordement
Le pontet se distingue bien grâce à sa couleur blanche. Tout comme la zone d’encordement. C’est donc à la fois pour des questions d’ordre esthétique que sa couleur a été choisie, mais aussi sans doute pour des questions d’ordre pratique, pour mieux la répérer. Quoiqu’il en soit, elle nous a paru bien solide.
Les deux points d’encordement, assez rigides, présentent des surpiqûres, qui devraient garantir une bonne évolution dans le temps. Ils sont renforcés, pour une résistance accrue à l’usure par frottement de la corde. On sait que c’est généralement un point de faiblesse des harnais, qui finissent par s’effilocher dans cette zone.
Les principales évolutions du Hirundos Petzl
La nouvelle version du Hirundos sera en magasin au mois d’août, mais déjà on peut voir le modèle en ligne sur le site de Petzl. Au niveau des coloris, il sera disponible en orange ou en noir. Mais les principales évolutions n’ont pas trait qu’au look du produit 😉
Pour plus d’infos, nous avons posé la question de la conception aux ingénieurs de chez Petzl. Voici les retours qu’ils nous ont faits. “La grande nouveauté pour ce harnais est que nous sommes passés d’une construction classique à une construction collée, sans biais. L’intérêt de cette nouvelle construction est que le harnais a gagné en finesse. Il est plus intégré, ce qui améliore le confort.”
Au niveau des mousses, Petzl est passé sur la technologie Fuseframe (fines mousses de haute qualité thermoformées). De plus, des patchs TPU ont fait leur apparition sur l’arrière des tours de cuisse pour protéger cette zone de l’abrasion. Cette amélioration est surtout utile dans le cadre d’un usage grande voie/montagne où il peut y avoir pas mal de frottements à ce niveau là.
Harnais Hirundos Petzl en bref
Le Hirundos de Petzl, même dans sa version originelle, nous a totalement convaincus. Tant au niveau du confort que de la légèreté. Et de la sensation de liberté qu’il procure. Autant dire que nous avons hâte de le tester la version 2.0, qui s’annonce encore plus performante.
Pour être honnêtes, jusqu’à présent, nous avons toujours été des inconditionnels du Sitta. Sorti il y a quelques années déjà, sa souplesse extrême et sa conception globale suppriment tous les points de compression. Nous avons également testé le Sama, qui nous a semblé moins radical mais adapté aussi bien à la salle qu’à la grande voie.
Au final, le nouveau Hirundos, avec sa construction sans biais, s’annonce très prometteur. Il devrait apporter un support encore plus conséquent en suspension. Bref, nous sommes curieux de voir s’il est de nature à supplanter à nos yeux le Sitta, que nous adorons. Et dont une nouvelle mouture (attention scoop ;-)) est d’ailleurs, elle aussi, dans les tuyaux !
Les atouts du Hirundos Petzl
- Ratio poids/confort bluffant
- Finitions parfaites
- Solidité