Escalade : progresser en travaillant ses points faibles

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Chacun sait combien le succès peut être gratifiant en escalade, et combien il peut être tentant de ne s’en tenir qu’à un certain style de prises (de voies, de blocs, etc.) qui nous conviennent particulièrement bien et dans lequel on est en situation de réussite. Pourtant travailler ses points faibles est la clef si l’on veut progresser en escalade.

Si vous voulez vous améliorer en tant que grimpeur, il n’y a pas de secret ! Mieux vaut vous confronter à la difficulté et arrêter d’éviter les styles que vous n’aimez pas ou qui ne vous “conviennent” pas. Bref travailler vos points faibles !

Sur son blog, l’entraîneur d’escalade américain Will Anglin parle de cet aspect et d’une expérience personnelle qu’à La Fabrique Verticale nous avons trouvée particulièrement intéressante. Nous avons donc choisi de vous en faire part. Dans ce témoignage, Will raconte notamment comment il a galéré dans un bloc où il fallait jeter, gestuelle dans laquelle il n’est pas au top !

Un témoignage excellent !

“Nous avons tous nos forces et nos faiblesses, explique Will, des styles d’escalade que nous préférons, des types de prises que l’on déteste, etc… C’est bon de pouvoir compter sur ses points forts, mais on ne doit pas laisser tomber ses points faibles, si on veut pleinement réaliser en escalade. C’est très déstabilisant de se confronter à ça. En particulier, quand il y a du monde autour, qui vous regarde…

Mais peu importe, si on veut progresser, on doit accepter, je pense, de faire face à ces lacunes, pas seulement parce que ce sont des points faibles mais aussi parce qu’elles génèrent de l’incertitude et qu’elles nous poussent à sortir de notre zone de confort. Car c’est généralement le moment où l’on commence à se trouver des excuses.

Et si on se posait des questions !

Demandez-vous pourquoi vous n’aimez pas les arquées/les plats/les pinces/les jetés/etc. Est-ce parce que vous n’arrivez pas à utiliser ce type de prises, à réaliser ce type de mouvements ? En quoi est-ce important de s’améliorer dans ce type de gestuelle ? Qu’est-ce que vous pouvez mettre en œuvre pour ça ?

C’est très facile d’ignorer ses points faibles et de se confiner dans des styles où l’on réussit. Un des aspects qui m’intéresse dans mon métier d’entraîneur, c’est de conduire les grimpeurs que j’accompagne dans leur progression à s’interroger sur leurs points faibles et à s’y confronter. Généralement ils n’aiment pas ça. Personne n’aime ça. Mais ils en ont besoin. Tout le monde en a besoin.

Personnellement, mon plus gros point faible, ce sont les jetés, les mouvements dynamiques. Depuis que je grimpe, j’ai toujours tout fait pour les éviter. Je cherche toujours des méthodes alternatives, en statique, mais parfois ça ne fonctionne plus. L’an dernier, j’ai essayé un bloc à Lincoln Lake, au Colorado : Purple is not a color, V10 (soit 7C+ en cotation européenne). C’est un jeté, j’ai essayé de le shunter, mais ça ne marchait pas.

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Persévérer, c’est la clef !

J’ai alors essayé de jeter. Mais comme je suis une bille à ça, j’ai essayé et essayé encore, pendant près d’une heure et je dois bien reconnaître que malgré toute la bonne volonté du monde, je n’ai jamais été vraiment proche de réussir le mouvement. J’ai alors décrété que je ne le ferai jamais et que de toutes façons, je n’aimais pas ce bloc ! Deux jours plus tard, il y avait tout un groupe au pied du bloc, qui tentait le jeté en question.

J’ai passé mon chemin. J’ai regardé de loin et j’ai décidé que je ne l’essaierai pas. Parce que, de toutes façons, “ce bloc ne me plaisait pas”. Puis j’ai réalisé que la raison pour laquelle il ne me plaisait pas. C’était surtout parce que j’allais être en difficulté. J’allais “raser”. J’allais échouer. Et en plus devant plein de monde. Je me suis alors botté le cul et je l’ai essayé, plus d’une trentaine de fois, là encore sans succès.

J’ai été tout proche de le faire, mais je n’y suis pas arrivé. Quelques heures plus tard, j’ai réessayé, déterminé plus que jamais à attraper cette satanée prise et à tenter le mouvement jusqu’à ce que je réussisse. Et j’ai fini par le faire. Ce n’est pas le bloc le plus dur que j’ai enchaîné. Mais c’est sans conteste celui qui a le plus de sens à mes yeux !” Et vous, avez-vous vécu ce genre de situations ? Faites-nous part de vos expériences !

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Pas de réponses

  1. 31 mai 2018

    […] votre point faible est la chose la plus payante que vous puissiez faire en escalade. Et tout cas sur le long terme. […]

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