3 bonnes raisons de grimper entre filles

3 bonnes raisons de grimper entre filles
Grimper en couple, c’est sympa mais ce n’est pas toujours possible et puis on n’est pas obligé de faire toutes ses séances ensemble ! Retrouver vos copines pour grimper, c’est ce vous suggère cette semaine La Fabrique Verticale afin d’explorer de nouveaux territoires d’entraînement. Et pour celles qui ne seraient pas totalement convaincues, voici 3 bonnes raisons de laisser tomber les mecs !

Pas d’excuses

Grimper entre filles de même niveau est souvent une bonne manière de gagner en autonomie et de progresser en escalade. D’ordinaire vous vous reposez sur “l’homme fort du fort”. En falaise, vous comptez sur lui pour vous installer une moulinette ou vous monter les dégaines ; en grande voie, vous avez pris l’habitude de lui laisser prendre la tête, trouver l’itinéraire et gérer les manips.

En son absence, il faudra vous bouger les fesses ! Ce sera un bon moyen de vous aguerrir et de renforcer votre confiance. Au début, il vous faudra peut-être viser moins haut, choisir des voies un peu moins difficiles, un peu moins engagées, mais à terme ce gain d’autonomie, cette capacité à gérer seule votre séance et à dépasser vos inhibitions, vous mettra sur les rails de performances plus satisfaisantes.

À la recherche des bonnes méthodes

En règle générale, les filles ont moins de force que les garçons et souvent, elles sont plus petites qu’eux. Il en résulte que les méthodes qu’elles utilisent pour réaliser un passage diffèrent quelque peu de celles de leurs homologues masculins. En conséquence, les solutions que les garçons indiquent aux filles (de bonne foi, pour les aider, lorsque celles-ci sont bloquées) peuvent être en fait totalement inadaptées à leur morphologie et à leurs capacités physiques.

Il est très difficile de se projeter et cela demande beaucoup d’expérience en escalade pour imaginer des solutions adaptées à une morphologie différente de la sienne. Entre filles de même niveau et grosso modo de même taille, on court-circuite le problème. Face à un bloc ou une séquence difficile, on cherche des solutions de franchissement tout azimuts, sans a priori. C’est à la fois plus riche gestuellement, plus formateur techniquement et moins frustrant que d’essayer une méthode inappropriée.

grimper entre filles

Un peu d’émulation, ça ne peut pas faire de mal

Grimper entre filles de niveau sensiblement équivalent permet en outre d’introduire une petite dose d’émulation qui est très propice à la progression. Si vous grimpez toujours avec des garçons, surtout en bloc, il est probable que l’écart de niveau soit trop important. Certes, ça peut vous stimuler et vous tirer vers le haut mais c’est aussi parfois totalement décourageant.

Si vous vous sentez à des années lumière de vos partenaires de grimpe, vous aurez plus facilement tendance à lâcher l’affaire. Pourquoi alors ne pas vous entraîner entre copines, en vous fixant des objectifs communs et en vous donnant les moyens de les atteindre, à votre rythme ? Des girly sessions !

Pour aller plus loin

A905

Vous aimerez aussi...

10 réponses

  1. Zien dit :

    Je grimpe avec des filles, souvent plus « fortes » que moi. Des garçons aussi. Peu importe. Je donne parfois des conseils aux « filles » mais j’en reçoit autant d’elles. Un garçon n’est pas qu’une une masse de muscles qui utilisera uniquement sa force pour grimper. De même que toutes les filles ne sont pas des félins qui grimpent avec grâce et souplesse. Bref, cet article, qui voudrait sans doute lutter contre machisme latent et je ne le nie pas, existant dans bien des domaines de notre vie, véhicule une nouvelle fois des clichés du passé sur le rôle respectif des hommes et des femmes. C’est une forme de sexisme pour le moins inattendu en 2015.

  2. lili dit :

    ben, pourquoi pas, mais je ne me sens pas concernée par « les garçons vous mettent les dégaines, vous avez pris l’habitude que l’on vous monte la corde et grimper en moulinette », la corde, s’il faut je la monte à la perche comme les garçons et je ne lâche pas facilement parce qu’ils sont trop forts, au contraire, je peux être aussi forte mais pas forcément dans les mêmes profils, et parfois, ils sont bien embêtés de devoir lever leur pieds jusqu’aux oreilles pour passer, bref on rigole ! Bienvenue en 2015 😉

  3. chromosome dit :

    En 2015,
    les filles n’ont besoin de personne (en Harley Davidson) pour monter les cordes, faire des blocs morphos et engager en extérieur

    MAIS

    dans les faits encore en 2015 quand on passe au pied des falaises c’est un gars qui est en tête dans les longueurs clefs.
    En salle c’est pareil, même les filles qui sont dans le 7 même dans le 8 ont pratiquement toujours comme partenaire le seul gars de la salle à avoir un niveau au moins équivalent.

    Soyons honnête c’est vraiment ce qui se constate. Après on peut parler des proportions mais la prochaine fois que vous allez en salle regardez les cordées mixtes et vous constaterez que dans 80% des cas le mec grimpe plus fort.

    Avant de me faire flageller et me faire traiter de macho je repête que ce n’est pas une histoire de capacité
    Comme je l’ai dit une fille dans le 7 ou 8 grimpe plus fort que 90% des mecs de la salle, mais pourtant pratiquement à chaque fois elle fera cordée avec un mutant.

    Donc je pense que cet article est plutôt légitime (je n’ai pas d’action chez eux) car il se base sur un constat et non pas sur les capacités intrinsèques de chacun (homme ou femme).

  4. Zien dit :

    Ce n’est pas du tout le problème. Au delà des clichés qui sont véhiculés dans cet article, je ne vois absolument pas l’intérêt d’un tel type d’entraînement. L’heure est d’avantage à la diversité des approches. Surtout dans un contexte amateur où 95 % des gens ne dépasseront pas le 5.11+ /7a.

  5. Marie dit :

    Moi les mecs avec qui je grimpe, qu’ils soient des amis ou de la famille, ils sont tous moins forts que moi et c’est moi qu’ils envoient faire les longueurs casse pieds ou expo…le phénomène de se reposer sur plus fort que soi et de pas trop progresser il existe certe, mais c’est pas l’exclusivité des filles… comme Zien, un peu marre des clichés comme ça, encourager les filles à l’audace c’est louable, mais pour moi ça va pas se faire en perpétuant les stéréotypes lourdingues, déso… :/

  6. Labici dit :

    Salut, je suis tout à fait d’accord avec les propos de Laurence. Je suis très indépendante (j’ai traversé l’Amérique du Sud à vélo seule par exemple) et ai commencé à grimper avant de rencontrer mon compagnon de vie et de cordée. Pour autant, grimper ensemble n’a jamais été facile : si l’on se cale sur mon rythme et mes envies, il est frustré et si l’on se cale sur les siennes, je craque au bout d’un moment. Je fais partie de 2 clubs d’escalade et remarque que la plupart des filles que j’y côtoie ont ce problème-là aussi. Nos mecs ont tendance à nous pousser et nous – parce que nous avons notre caractère et indépendance – on freine parce qu’on préfère aller à notre rythme. Vous l’avez peut-être aussi observé : en grande voie, si on a peur ou que c’est trop dur alors on se défoule sur notre compagnon (« je t’avais dit que ce serait trop dur, trop long….. »). Par contre, dans la même situation avec un(e) ami(e), on se maîtrisera plus facilement et on passera le passage en serrant les dents (voire avec beaucoup de fierté).
    Dans mon cas, grimper avec des copines m’a permis de me remotiver à grimper et de progresser car j’ai en effet gagné en autonomie. Mais il a fallu parfois que je me force car c’est plus facile de se laisser guider par le plus fort du couple sans se poser trop de question… Je ne crois pas qu’il s’agisse là de clichés mais plutôt qu’on a tous besoin de se sentir bon dans ce qu’on fait et que si ce n’est pas avec notre compagnon (parce qu’il est plus fort et plus endurant que nous) qu’on se sent fort, alors mieux vaut aller grimper avec des copines ou d’autres copains de notre niveau. Finalement ce n’est pas toujours une question de sexe mais bien de niveau et surtout de sortir du schéma de couple pour grimper avec d’autres. Et tout ça pour finalement mieux grimper en couple ensuite 😉

  7. Marie dit :

    Il est incroyablement sexiste cet article. Les filles se reposent sur les garçons pour se faire installer une moulinette ? Sérieusement ?!

    Vous écrivez comme si les filles étaient à des années-lumière du niveau des garçons sur les blocs… c’est n’importe quoi.

    Vous devriez avoir honte de perpétuer ce genre de clichés au 21ème siècle.

    • Olivier dit :

      Bonjour Marie. Merci de nous faire part de votre avis, de façon aussi virulente. Permettez-nous cependant de vous répondre :
      Cet article n’a que vocation à inciter les filles qui habituellement se reposent sur leur copain pour monter la corde à tenter de le faire elles-mêmes. Avons-nous dit que toutes les filles sont dans ce cas de figure ?
      Quant à la différence de niveau… Oui, il arrive parfois que les filles soient moins fortes que les garçons, en bloc comme en voie. L’inverse est vrai aussi. Le sexisme a-t-il à voir la dedans ?
      Bonne grimpe à vous 🙂

  8. Lucy dit :

    J’ai toujours grimpé avec des garçons – je grimpe seulement depuis quelques mois ; jusqu’au mois dernier, où s’est greffée dans le groupe une autre fille, tout aussi petite que moi, qui passe du 6b+ alors que je stagnais à travailler le 6a.

    Et oui, comme le dit l’article, en la voyant faire, j’ai progressé. Tout simplement parce que, par exemple, quand une prise me semble à peine trop loin en SAE, mes amis ont toujours le même conseil : « vas-y, n’aies pas peur, fais un jeté! » ; et ce, même quand mon instinct me dit qu’il y a une autre solution. Et en voyant grimper cette autre fille, et en discutant avec elle, j’ai appris quelques astuces ; et même si je galère encore sur certaines voies, ce matin j’ai passé une 6a à vue, en empruntant un chemin que mon partenaire n’avait pas envisagé – je l’entendais me crier de passer par l’autre côté.

    Bien sûr que j’apprends aussi en grimpant avec mes amis hommes, mais ils font 25 cm et ont autant de kilos de muscles de plus que moi. Alors une séance entre filles de temps en temps, soit une séance avec des grimpeurs du même gabarit que moi, c’est pas du luxe non plus.

    Et pour Marie et tous les indignés qui prennent cet article pour sexiste : il évoque un fait défendable par des réalités physiques. Accepter qu’en faisant 1m60 et 47 kilos je ne peux pas grimper comme mes potes 1m80 et 90 kilos, ça ne fait pas de moi une femme soumise. Juste quelqu’un qui utilise des techniques différentes pour s’adapter à une situation différente.

    Et oui, il existe des filles qui comptent sur les garçons pour installer une moulinette. J’en fais partie, et c’est tout simplement parce que mes amis hommes ont un niveau en tête sensiblement équivalent à mon niveau en moul. Ce qui ne serait effectivement peut-être pas le cas si j’allais grimper avec d’autres personnes.

    Donc, merci pour cet article, oui, il est utile, non, il n’est pas sexiste ^^

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.