5 questions à se poser avant un essai
Progresser, repousser ses limites, voilà qui est stimulant. Et pour ça, rien de mieux que de tenter des voies ou des blocs au-dessus de son niveau max. Mais une fois la phase des repérages passée, dédiée au calage des méthodes, vient celle de l’essai ou plutôt des essais, où l’enchaînement peut intervenir à tout moment. Tout comme des échecs répétés, qui génèrent de la frustration. Alors, quelles sont les questions à se poser pour faire la croix vite et bien ? Voici l’avis de La Fabrique Verticale !
Mon projet est-il clair et précis ?
Tout d’abord, avant de partir dans un essai dans une voie ou un bloc à votre limite, la première chose à faire est de se remémorer précisément toutes les séquences de mouvements. C’est-à-dire l’emplacement des prises en bloc, tous les déplacements de mains ou de pieds, tous les placements de corps, tous les mousquetonnages s’il s’agit d’une voie… Et avoir une idée bien précise du rythme qu’on veut donner à son escalade : sections où il faut accélérer, points de repos éventuels. En résumé, tout ceci nécessite d’avoir fait au préalable de bonnes montées de repérages, pour tout caler au millimètre.
Suis-je vraiment opérationnel pour mon essai ?
Comme écrivait Nietzsche, “le diable est dans les détails”. Et en effet, bien souvent, une performance se joue à d’infimes petites choses. Donc mettez toutes les chances de votre côté et vérifiez, par exemple, qu’il n’y a pas de nœuds sur la corde qui pourraient empêcher votre assureur de vous donner convenablement le mou lors d’un mousquetonnage, que vos chaussons sont bien nettoyés, que vous n’oubliez pas votre sac à magnésie ou qu’il est bien ouvert…
Suis-je dans le bon état d’esprit ?
De plus, ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, faire des essais dans des blocs ou des blocs limite peut générer une certaine forme de pression. Car on fait tous les mouvements, puis des sections entières, les essais s’enchaînent et on sent qu’on est tout proche, sans pourtant parvenir à faire la croix. Et là commence parfois un dur chemin mental… C’est pourquoi il faut revenir à l’essentiel : apprécier le processus en lui-même, penser au challenge ! Ensuite, faire ses essais a muerte, avec plaisir et motivation ! Car l’escalade après-travail est une formidable occasion d’acquérir de nouvelles habiletés et de progresser.
Essai : suis-je prêt à forcer comme un phacochère ?
Enfin, il n’y a pas de secret, pour enchaîner un bloc ou une voie dure, il va vous falloir accepter de vous mettre dans le rouge. Tout donner dans l’essai. Car vous n’imaginez quand même pas que vous partez faire une petite marche digestive ? ça ne se passe pas comme ça. Ou alors, si c’est le cas, vous pouvez faire des choses beaucoup plus difficiles ! Bref, avant de partir dans le bloc ou la voie, switchez en mode phacochère et en avant pour la charge ! Rien ne vous arrête sur votre passage.
Quid de la sécu ?
Last but not least, la sécurité… En fait, quand on a l’esprit focalisé sur un projet, on a vite fait de commettre quelques bévues, qui peuvent avoir de graves conséquences. Donc on insistera jamais assez sur les vérifications à faire systématiquement avant de grimper (et c’est valable aussi pour le à-vue 😉 ).
En voie : Est-ce que j’ai bien fait mon nœud ? Mon assureur est-il prêt ? A-t-il bien installé l’appareil d’assurage sur le pontet et vissé le mousqueton de sécurité ? Est-il concentré pour me parer sur les premiers mètres et m’assurer sur la suite ? A-t-il fait un nœud au bout de la corde ?
Même chose en bloc, surtout si c’est un bloc haut en extérieur : les crashpads sont-ils bien positionnés ? Pas d’interstices dangereux entre eux dans la zone de réception ? Les pareurs sont-ils en place et prêts à intervenir si vous chutez en haut ?
Attention aux dégaines et mousquetons en place dans les voies dures. Leur solidité est souvent mise à mal par des séjours de plusieurs années en extérieur. Vérifiez-en l’état lors des montées de repérage et n’hésitez pas à les changer si besoin !