Adam Ondra : le meilleur grimpeur du monde ?

Adam Ondra-escalade
Il n’a rien gagné lors du dernier championnat du Monde. C’était pourtant une compétition pour laquelle il s’était spécialement entraîné, allant même jusqu’à participer à la vitesse, une discipline qu’il déteste. Il n’empêche qu’Adam Ondra est considéré par la majorité comme le meilleur grimpeur du monde. Et de fait, il reste le seul à avoir coché Silence, dans la grotte de Flatanger en Norvège, annoncé à 9c !
Quelles raisons font d’Adam Ondra un si fort grimpeur ? Qu’a-t-il de différent de nous ?
Des journalistes (un peu Geeks) du magazine tchèque grand public iROZHLAS se sont entretenus avec lui ainsi qu’avec son manager, Pavel Blažek. Assistés par des chercheurs en mécanique ou physiologie, ils ont aussi testé Adam sur différents facteurs. Tout ceci a été mené à Brno (sa ville natale), dans la salle HUDY.

Un cœur standard

Les journalistes ont ainsi demandé à Adam d’enfiler un smart tee-shirt, afin de récupérer un certain nombre de données comme la fréquence cardiaque ou la ventilation pulmonaire lors de la réalisation d’une voie. Cette première batterie de mesures n’a pas apporté grand-chose, d’une part car la fréquence cardiaque ne représente pas un indicateur majeur de la performance en escalade (en soi rien de nouveau là-dedans), d’autre part car la voie proposée à Adam, un 8b, se trouvait quand même être largement plus facile que son niveau maximal…

Adam, pas le plus puissant

Autre sujet de curiosité de la part des journalistes, la force !

Sur ce point, Adam avoue lui-même qu’il n’est guère meilleur que les autres cadors actuels, voire plus « faible » que d’autres grimpeurs, comme Alex Megos par exemple.

Comme tout un chacun, Adam a un côté plus fort que l’autre : S’il est capable de faire 13 tractions du bras gauche, il n’en fait que 11 du droit ! Fait surprenant, la différence est beaucoup plus marquée pour les épaules : en effet, les chercheurs qui ont accompagné les journalistes dans leur enquête ont relevé une différence de 26 % entre l’épaule gauche (la plus forte) et la droite. Sur ce point, la question est de savoir si c’est une adaptation temporaire ou de longue date.

Ondra en Motion Picture 3D

Pour ceux qui l’ont déjà regardé grimper attentivement, ce ne sera pas un scoop : Adam dispose d’une mobilité du bassin peu commune qui lui permet non seulement d’aller chercher des prises de pied très décalées, mais surtout de se déplacer en gardant son centre de gravité plus près du mur que les autres grimpeurs, ce qui lui permet souvent de soulager la traction sur les doigts.

Position du centre de gravité par rapport au mur : Adam Ondra vs. Štěpán Stráník

Adam présente aussi une particularité morphologique : son cou est très long ! Étant donné le poids de la tête (en moyenne 7 kg chez un adulte), l’ensemble tête-cou constitue un levier important qu’Adam utilise – sans nul doute intuitivement – pour ajuster son équilibre ou optimiser  la saisie de prise lors d’un jeté : Vous noterez par exemple sa manière de basculer la tête complètement en arrière lors de ce type de mouvements !

adam-ondra-grimpe-escalade

Enfin, au regard de sa taille, Adam possède des épaules relativement étroites ce qui, sur un plan mécanique, réduit les leviers exercés vers les doigts et donc les efforts réalisés par ces derniers.

Un grimpeur stylé

Définitivement, Adam Ondra se démarque des autres par son style d’escalade. Il le dit d’ailleurs lui-même : il grimpe quasiment depuis qu’il est né et dans les voies beaucoup de ses décisions sont des automatismes, des réponses à des intuitions. On pourrait évoquer là une certaine forme de mémoire musculaire qui lui permet du coup de choisir plus vite que les autres une méthode.

Adam Ondra a la capacité d’optimiser la trajectoire de son centre de gravité grâce à une grande mobilité du bassin et à son « système » tête-cou.

Il grimpe vite et sait aussi trouver les moyens de récupérer. En quelque sorte, l’escalade d’Adam, c’est du ON/OFF en alternatif !

Mais il n’y a pas que cela car Adam sait bien s’entourer pour améliorer son escalade. Il y a d’abord Klaus Isele, son physiothérapeute qui a en particulier joué un rôle important lors du travail de « Silence », pour réaliser le crux du coincement de pied. Et puis citons aussi Jiří Čumpelík, physiothérapeute lui aussi, mais venant de la danse et du yoga qui l’a aidé à améliorer la dissociation dans le travail des jambes.

Vient enfin la motivation : Certains le disent, Adam est celui qui aime le plus grimper ! Une explication un peu courte évidemment, mais qui rajoutée à toutes les autres raisons…

Source

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