Contrôle et maintenance des murs d’escalade : êtes-vous à jour ?
Les Structures Artificielles d’Escalade répondent à des exigences en termes de sécurité. Comme tous les équipements sportifs, elles doivent être contrôlées régulièrement pour prévenir les risques liés à leur utilisation. La législation européenne préconise le contrôle annuel des SAE. La Fabrique verticale fait le point sur la réglementation, en compagnie de Pierrick Hyvon, responsable du service maintenance chez EP Climbing.
Merci aussi à Bernard Gravier, guide de haute montagne formé dans les travaux en hauteur, que nous avons pu rencontrer lors de la maintenance du mur d’escalade de la halle des sports de l’Université de Corse.
Tout d’abord, il faut savoir que le contrôle et la maintenance des murs d’escalade sont strictement encadrés. Premièrement, il existe une norme pour les murs à corde (NF EN 12572-1). Deuxièmement, une autre pour les murs de bloc (NF EN 12572-2). Dans les deux cas, la préconisation est une maintenance annuelle. Celle-ci est réalisée par un organisme agréé.
En cas d’accident, la jurisprudence concernant le respect des normes fait référence. Selon la convention passée, elle engage la responsabilité du gestionnaire de la structure ou la collectivité propriétaire des installations (municipalité, lycée, collège, école, club etc). Donc il est indispensable de faire procéder régulièrement à ce contrôle et cette maintenance de votre mur d’escalade.
EP Climbing, un des principaux acteurs du marché
Sur le marché, plusieurs organismes peuvent réaliser ces contrôles, parmi lesquels on trouve les classiques bureaux de vérification de travaux (Socotec, Apave, etc) ou encore des fabricants de murs, qui allient les compétences techniques requises à une grande connaissance de l’escalade. Le fabricant français EP Climbing (aussi connu sous son nom originel Entre-Prises) est très impliqué dans ce secteur.
Fondée en 1985, EP Climbing s’est hissée au rang de leader dans l’univers de l’escalade grâce à son engagement total envers la communauté des grimpeurs et à la réussite de chaque projet entrepris. Par exemple, depuis ses débuts, la société a bâti plus de 10 000 murs d’escalade. Cette expertise reconnue au fil des ans lui a logiquement valu de devenir le fabricant officiel du mur des Jeux Olympiques de Tokyo et de celui de Paris 2024, avec son fameux Titan.
Outre cette implication dans la fabrication des structures d’escalade, EP Climbing pousse la logique jusqu’au bout. Car EP procède aussi à des contrôle de maintenance et des audits de mise en conformité des murs d’escalade. Ainsi, chaque année, environ 500 maintenances sont réalisées sur des structures verticales, que ce soit des SAE ou des structures de loisir de type Clip’nClimb.
Contrôle et maintenance : que dit précisément la loi ?
Pour le contrôle des murs d’escalade, il est fait référence aux normes NF EN 12-572-1 et NF EN 12572-2 sur les “structures artificielles d’escalade”. NB : on pourra en lire le détail ici. Celles-ci préconisent trois types de contrôle :
1. Le contrôle visuel de routine
Il permet d’identifier les défauts et sources de danger évidents sur le mur d’escalade. Il peut être effectué depuis le sol. Pour les SAE exposées aux actes de vandalisme ou à une utilisation intensive, il peut être nécessaire d’effectuer un contrôle quotidien. Prises desserrées, propreté, usure excessive et dégâts apparents font par exemple partie du contrôle. Bref, c’est le B-A-BA du contrôle.
2. Le contrôle opérationnel
C’est un contrôle plus détaillé visant à vérifier le fonctionnement et la stabilité de l’équipement, ainsi que l’usure des composants. Il doit être fait tous les 1 à 3 mois. Ou conformément aux instructions du fabricant. Le contrôle fait l’objet d’un rapport. Pour les murs à corde, une attention particulière est portée aux points d’assurage et aux mécanismes des éléments articulés.
3. Le contrôle principal
Annuel ou conformément au manuel de maintenance du fabricant, le contrôle principal est réalisé pour établir le niveau de sécurité global de la SAE, de ses fondations, de son ossature et de ses surfaces. La résistance des composants est par exemple testée. Ou encore la résistance aux chocs des panneaux ou les points d’assurage. Là encore, un rapport est fourni. On le voit donc : c’est très encadré.
Pourquoi faire appel à un organisme agréé ?
Comme le précise les normes en vigueur , “le contrôle principal peut nécessiter de démonter certaines parties et de remplacer des éléments critiques pour la sécurité. Il convient donc que le contrôle des équipements soit réalisé par des personnes compétentes, en stricte conformité avec les instructions du fabricant.”
Contrôle et maintenance : comment ça se passe ?
Concrètement, lors d’un contrôle et d’une maintenance annuelle, l’organisme agréé va inspecter l’ensemble de la structure et des systèmes d’assurage présents sur place. Il s’agit des sols et murs porteurs, de l’ossature primaire et secondaire, de la surface grimpable, des éléments d’assurage, et des surfaces de réception (tapis). Ce contrôle fait l’objet d’un rapport qui est remis au client à la fin du chantier. Si nécessaire, ce rapport est accompagné d’un devis pour des travaux de remise en conformité.
Comme l’explique Pierrick Hyvon, en charge des services de contrôle et de maintenance des SAE chez EP Climbing, “toutes nos équipes techniques sont bien sûr formées au process particulier de la maintenance des SAE (accès sur corde, particularité de certains systèmes constructifs…). Et leur expérience sur le terrain en font des spécialistes de la plupart des systèmes constructifs existants”. Ainsi, dans la pratique, les équipes EP Climbing peuvent intervenir sur tout type de structure, quelque soit le fabriquant du mur au départ.
Ainsi, sur le mur de l’Université de Corse initialement construit par un autre fabricant, EP Climbing vient réaliser chaque année un contrôle de maintenance. Bernard Gravier, guide de haute-montagne formé aux travaux en hauteur, vient procéder aux vérifications pour le compte d’Entre-Prises. Nous l’avons rencontré.
Les services proposés par EP
En définitive, “L’atout principal d’EP Climbing est d’apporter l’ensemble de son savoir-faire dans la fabrication des SAE. Si des actions de maintenance ou de remise en conformité sont nécessaires pour le bon fonctionnement de la SAE, le client peut bénéficier de toutes nos ressources pour la réalisation (bureau d’étude, design, R&D, équipes de montage…).”
Donc, cela permet au client d’avoir un seul interlocuteur pour le contrôle, l’entretien et la mise à jour de sa SAE. Car beaucoup d’opérations de maintenance peuvent être effectuées en même temps que le contrôle. Ceci permet également au client d’économiser des frais d’intervention. À noter que 30% des clients maintenance font aussi appel à un service de vérification des EPI. Cette vérification est également obligatoire dans le cadre de la gestion d’une SAE.
La maintenance inclut-elle l’ouverture de voies ?
En théorie non. Mais outre l’audit des structures et la maintenance, l’ouverture de voies ou de blocs est un service qui se développe de plus en plus en France. Celle-ci est généralement externalisée. C’est un nouveau métier. Car les gestionnaires de murs (mairie, école, etc) n’ont pas toujours en interne les compétences. Ni les personnes ressources nécessaires. Un ouvreur professionnel va alors pouvoir proposer de renouveler les voies.
C’est aussi un constat que fait Pierrick Hyvon. “Oui l’ouverture de voies est au menu de notre carte de services. Nous en proposons sur des marchés variés : école/collèges/lycées, clubs, compétitions locales/nationales ou internationales”. Un ouvreur professionnel va alors pouvoir proposer de renouveler les voies.
Retrouvez ici tous les services de contrôle et de maintenance proposés par EP
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Pour le contrôle des murs d’escalade, il est fait référence aux normes NF EN 12-572-1 et NF EN 12572-2 sur les “structures artificielles d’escalade”. »
bonjour, attention, je pense qu’il y a une petite maladresse dans l’écriture, avez vous connaissance d’une loi qui fait référence à l’ EN 12572-1 ou 2? moi non. Je rappelle ici que seul 1% des normes sont d’application reglementaires (c’est a dire demandé par la loi) (source affnor), les autres ne le sont pas, les deux normes cités ne sont pas classé par l’affnor comme reglementaire. Il y en a deux a respecter pour les SAE, mais elles ne sont pas citées ici. C’est un détail vraiment important. Bonne journée