De la rupture de poulies à la performance, stratégies et travail d’équipe

On peut dire que les lésions de poulies sont l’apanage des grimpeurs, même si elles sont parfois décrites dans d’autres sports. Typiquement, elles touchent les poulies A2 et A4 des fléchisseurs des doigts. La lésion d’une poulie ne signifie pas forcément une rupture complète, puisqu’une poulie peut être distendue ou partiellement déchirée. Mais ce type de blessure Elles nécessite dans tous les cas un traitement adéquat qui peut aller jusqu’à l’opération. La mécanique et la compréhension des blessures de la main et des doigts sont en constante évolution et font l’objet d’un bon nombre de publications scientifiques décrivant le patho-mécanisme à l’origine de la blessure ou encore leurs traitements chirurgicaux ou conservateurs.
Cet article a pour ambition de vous relater une histoire singulière, celle de Salomé Romain. Elle peut faire écho à celle que nous avions évoquée il y a quelques années.
Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, Salomé est grimpeuse de haut niveau. Elle a suivi une carrière de compétitrice en équipe de France de difficulté pendant 13 ans. Et depuis peu, elle poursuit ses projets sportifs sur des objectifs de haute-performance en extérieur (bloc et difficulté). Elle est âgée de 28 ans et travaille dans la rééducation en tant qu’ergothérapeute. A l’occasion d’un entraînement en salle, durant l’automne, elle s’est rompu totalement 2 poulies A2/A4 et partiellement A3, sur le Vème doigt de la main gauche. Le 10 février dernier, soit 75 jours – seulement – après cet accident, Salomé remettait ses chaussons d’escalade. C’est l’histoire de la prise en charge médicale, très rapide, et la description de la stratégie mise en place par toute une équipe qui ont permis une récupération si rapide qui vous est proposée ici.

À la demande express des auteurs, Aurélie Dutertre, Alexandra Perret, kinésithérapeutes, Florent Weppe, Justin Ruyer, chirurgiens et Salomé Romain, le texte qui suit est la transcription exacte de leur rédaction collégiale.
L’opération. Le point de vue des chirurgiens
Le traitement chirurgical des ruptures de poulies digitales est exceptionnel dans la population générale (uniquement en cas d’effet « corde à l’arc » important avec déficit d’enroulement). L’indication opératoire est principalement discutée pour des grimpeurs de bon à haut niveau, bien que le seuil pour poser cette indication varie selon les équipes (niveau 6C pour certains, tandis que la plupart s’accordent à partir du niveau 8). En effet, l’objectif n’est pas de retrouver une mobilité digitale complète – généralement obtenue par le port d’une bague rigide et du repos – mais de maximiser la capacité de mise en charge sur des prises bi voire uni-digitales. Le patient doit donc bien comprendre la balance bénéfice/risque.
Le diagnostic peut être rapidement confirmé par une échographie réalisée idéalement par un radiologue spécialisé avec une sonde digitale haute fréquence.
Prendre la décision d’une intervention chirurgicale n’est jamais aisé. Le chirurgien doit appliquer des algorithmes décisionnels basés sur des statistiques (avec un niveau de preuve plus ou moins important) à un individu et selon le contexte. Les enjeux importants chez les sportifs de haut niveau augmentent la pression décisionnelle qui est diminuée par une réflexion collégiale.
Le cas de Salomé est singulier en ce que le doigt touché est l’auriculaire, rarement atteint contrairement au majeur et à l’annulaire (Artiaco et Al. 2022). L’implication de l’auriculaire en escalade a été longtemps débattue étant donné sa position dans la cascade de fermeture digitale, avec un mouvement de pronation-rotation vers le tubercule du scaphoïde (base du pouce) lors de l’usage quotidien en verrouillage (« grip »). En escalade, il peut être utile pour les grosses prises (grip global) ou en support dans les prises arquées, à condition que le fléchisseur superficiel soit présent (absence possible dans 20 % des cas). Sa courte longueur relative le rend moins utile dans les prises tendues. Il faut aussi considérer la difficulté de rééducation de l’auriculaire, aisément exclu au quotidien et possédant moins de proprioception que les trois premiers doigts.
Ainsi chez Salomé, devant le peu de littérature sur les ruptures de poulie des auriculaires nous nous sommes initialement orientés vers un traitement non chirurgical d’autant que la technique que nous réalisons habituellement est plutôt lourde. Il s’agit de la technique de Lister (greffe d’une partie du rétinaculum des extenseurs) que nous a enseignée le Professeur François Moutet du CHU de Grenoble (Bouyer et Al.). Les patients sont malheureusement diagnostiqués et vus tardivement et les sutures directes des poulies sont rarement possibles. Leurs résultats étaient donc peu connus. La sensibilisation grandissante des grimpeurs et des acteurs de soins permet désormais d’accélérer la prise en charge (moins de 15 jours), si bien que les sutures directes sont maintenant envisageables (popularisées par le Professeur André Gay à Marseille) et donneraient de bons résultats (Lionel Philip, mémoire de DIU d’appareillage, 2019).
Nous en avons ainsi discuté l’indication chirurgicale en staff collégial ainsi qu’avec le Professeur Moutet avec qui nous avons gardé contact. Nous avons finalement revu notre position et rappelé Salomé pour s’accorder sur la chirurgie. Nous étions rassurés d’observer que Salomé avait parfaitement compris les enjeux et surtout toute l’importance de la rééducation post opératoire qui est bien plus importante que la chirurgie.
Nous avons ainsi décidé d’une suture directe si les conditions locales étaient satisfaisantes, avec possibilité de recourir à une greffe si nécessaire.

Sous anesthésie loco-régionale et garrot à la racine du bras pour limiter les saignements, l’incision est réalisée sur la face palmaire du doigt, suivant un tracé en lignes brisées (« Z ») dit de Brunner, pour éviter des cicatrices rétractiles. L’incision permet de mettre en évidence les poulies concernées, de la base de la poulie A2 à la fin de la poulie A4, tout en protégeant les pédicules (artère et nerf) de part et d’autre des tendons fléchisseurs.
Nous avons confirmé la rupture totale des poulies A2 et A4 chez Salomé, ainsi qu’une distension partielle de la poulie A3. La ligne de rupture prenait un aspect oblique ou en « chicane », avec la poulie A2 rompue du côté latéral (côté du pouce) et la poulie A4 du côté médial (côté talon de la main), probablement en raison de l’enroulement oblique de l’auriculaire (précédemment expliqué).
Sans intervention sur la poulie A3, les berges des poulies A2 et A4 ont été réinsérées par des points en « X » au fil résorbable en polydioxanone, suturés sur le périoste. La tension de la suture a été ajustée pour permettre une bonne cicatrisation sans entraver la mobilité des fléchisseurs.
Avant la fermeture cutanée, le garrot a été dégonflé pour coaguler les éventuels saignements. La fermeture de l’incision cutanée a été réalisée avec des points séparés non résorbables en polyamide, favorisant la rééducation immédiate en limitant risque de rupture des sutures.
Enfin, un pansement léger a été appliqué pour faciliter la rééducation immédiate. La réparation est protégée par la mise en place d’une attelle en flexion (« Duran ») pour détendre les tendons fléchisseurs.

Début de la rééducation
Après les chirurgiens, c’est aux kinésithérapeutes de prendre le relais. Alexandra Perret, kinésithérapeute spécialiste de la main et du membre supérieur, nous détaille le protocole établi sur l’aspect trophique et mécanique post-chirurgical :
Durant cette partie de la rééducation, comme le rappelle L. Philip kinésithérapeute, l’objectif premier est d’orienter la cicatrisation du tissu lésé. Cette cicatrisation passe par 3 étapes délicates qui ne doivent pas être perturbées au risque d’avoir un tissu final non fonctionnel.
Nous avons donc tous, Salomé, le Dr Weppe, A. Dutertre et moi-même, adapté nos prises en charge aux signes et symptômes observés et/ou relatés par Salomé en respectant ces 3 phases.
Salomé s’est présentée à J+2 de son intervention, et nous l’avons suivi durant 9 semaines post-opératoire, jusqu’à sa remise en charge en phase 3, établie par A. Dutertre.
ise en place immédiate d’une orthèse dite de DURAN associée à une bague sur A2 et une bague sur A4. Port préconisé sur 6 semaines.

L’orthèse de DURAN, protège les sutures en positionnant le poignet et les doigts en position de moindre contrainte pour les tendons fléchisseurs. Elle immobilise à 20° de flexion de poignet, 60° de flexion des métacarpo phalangiennes (MP), les interphalangiennes proximales (IPP) sont tendues. Réalisée en thermoplastique sur mesure, elle est portée H24 pendant les 6 semaines post-opératoire mais peut être enlevée pendant la rééducation. Elle permet néanmoins de mobiliser en flexion les différents segments des doigts suivant les exercices demandés.
Pour ce faire, le choix du pansement protégeant la cicatrice s’est porté sur un pansement le plus petit possible pour favoriser le travail de mobilité.
Le 04/12/24 – Début des séances à J+2
Phase 1 :
Nous sommes dans la phase inflammatoire qui dure environ 3 semaines, pendant laquelle il faut gérer l’œdème et l’inflammation, tous 2 générateurs de fibrose due à un tissu cicatriciel primaire très vascularisé, pauvre en collagène de qualité, donc peu souple et résistant.
Les techniques sont manuelles :
- Drainage de l’œdème
- Mobilisations passives en flexion (participent au drainage)
- Mobilisations passives et actives en extension de l’IPP sous couvert de la flexion de la MP (pour éviter une tension par le tendon fléchisseur sur A2). Le retour en extension est actif, cela est important : d’une part pour entretenir les extenseurs et d’autre part pour éviter tout flexum (enraidissement en légère flexion) de l’IPP. On vieille donc bien à la recherche de la rectitude de cette articulation en fin d’extension.
Ces 3 mêmes exercices sont refaits à domicile toutes les 2H à 3H environ (en fonction du ressenti, car il ne faut pas insister si c’est raide. Salomé a réussi à les réaliser 3x jour et cela a été suffisant.

En séances, nous complétons par 2 séries de 10 contractions du fléchisseurs superficiel (flexion active de l’IPP) puis du fléchisseur profond (flexion active de l’IPP) en réalisant un appui palmaire sur A2 et A4, cela permet de dissocier le coulissement des 2 tendons dans la gaine digitale. Au bout de 2 à 3 jours, après avoir constaté que les exercices sont acquis ils s’ajoutent au travail à réaliser à domicile sous couvert des bagues et de l’orthèse Duran.
Seul le travail de flexion/extension du poignet en utilisant l’effet ténodèse en souplesse, sous couvert des bagues, n’est réalisé qu’en séance. Nous terminons par 10 minutes de cryothérapie compressive (type Game ready), pour lutter contre l’œdème, l’inflammation et la douleur.

A chaque séance, nous contrôlons :
- L’appareillage : tolérance et appui de l’attelle DURAN et des bagues
- La douleur
- L’œdème
- La souplesse
- La dissociation des fléchisseurs, gage de non adhérence
Pendant cette période, Salomé vient en séances de kinésithérapie 3 fois par semaine jusqu’à ablation des points. (Nous nous appuyons sur son ressenti car elle connaît très bien les phénomènes cicatriciels et les risques inflammatoires du fait de son métier d’ergothérapeute. Pour d’autres patients la fréquence peut être plus élevée).
A partir du 20/12/24 :
Phase 2 :
C’est une phase de prolifération cellulaire qui dure 3 semaines également (jusqu’à J45). Période de fabrication de collagène de type 1 par les fibroblastes, avec diminution de la néovascularisation (sauf si on l’entretient). Les fibres s’orientent en fonction des contraintes.
Nous libérons Salomé de l’attelle de DURAN (poursuite du port nocturne et lors des situations à risque). Mais pour autant elle continue de porter des bagues (pour placage des néopoulies pendant le travail des fléchisseurs).
Introduction du travail actif sous couvert des bagues.
Concernant la cicatrice : ablation des fils à J18.
Objectif de cette période : Gestion de la cicatrice et de l’œdème, et orientation des fibres de collagènes de type I.
Pour la cicatrice et l’œdème :
- Mise en place d’un manchon compressif en lycra (qu’elle gardera jusqu’à disparition de l’œdème).
- Mise en place d’un doigtier compressif en silicone port nocturne (toute la période très oedématiée).
Dès disparition des croûtes, début du travail cicatriciel qui consiste justement à arrêter les phénomènes cicatriciels dus à la présence de néovascularisation (attention aux facteurs favorisant : la chaleur, le sport, l’âge. Il faut veiller à juguler l’effet de ces 3 phénomènes par la mise en place d’un pansement siliconé type Mepiform, idéal pour favoriser le travail des kératinocytes (cellules de la couche superficielle cutanée) et juguler la néo-vascularisation).
Le traitement cicatriciel consiste à un étirement statique de 10 secondes au moins 8 fois par jour réalisé par Salomé elle-même (en évitant toutes les techniques inappropriées de palpé-roulé et autre).
Pour l’orientation des fibres de collagène avec début de mise en contrainte :
- Poursuite des exercices de mobilisations passives des différents segments et des activo-passives utilisées depuis le début.
- Réalisation par Salomé de l’effet ténodèse de plus en plus fréquemment,
- Augmentation des mobilisations actives analytiques, tenues de plus en plus longtemps (contraction de plusieurs secondes) sous couvert des bagues.
- Exercices en placé-tenu : le doigt est placé dans différentes positions et le patient doit maintenir cette position pendant plusieurs secondes en dosant la force qu’il emploie. Il s’agit donc de contractions statiques.
- Réalisation d’ environ 30 contractions dans différentes positions.
A chaque séance, nous contrôlons :
- L’enraidissement,
- La couleur et la qualité de la cicatrice (souplesse, adhérence),
- Les appuis des bagues,
- La réaction œdémateuse.
Le 30/12/24 :
Phase 3 : (de J+45 à J+90)
Phase de remodelage qui commence à J+45 et qui peut durer jusqu’à 1 an. Le tissu cicatriciel s’adapte aux contraintes mécaniques et développe les propriétés physiologiques qui lui sont nécessaires.
Période de sevrage des bagues lors des séances et des exercices à domicile sur une semaine environ. Après avoir échauffé les tissus par des techniques passives, les mobilisations actives s’intensifient en nombre et en fréquence.
L’enroulement complet du doigt est acquis en passif et est sub-total en actif.
Objectifs de cette période : Développer les qualités physiologiques de la cicatrice cutanée et de la poulie.
En séance : Début de renforcement musculaire analytique du doigt contre résistance :
- Résistance manuelle et statique, sur les différents segments du doigt (de plus en plus longtemps)
- Résistance manuelle dynamique (le doigt bouge)
- Résistance manuelle dynamique en excentrique (le doigt résiste un peu à l’ouverture en extension)
- Sur plateau canadien, montage avec élastiques permettant des exercices dynamiques dosés.
À chaque séance, nous contrôlons :
- L’enraidissement,
- La couleur et la qualité de la cicatrice (souplesse, adhérence),
- Les adhérences cutanées laissées par les appuis des bagues,
- La réaction œdémateuse.
C’est à la suite de cette période qu’A. Dutertre commence avec Salomé le protocole de remise en charge sur poutre. Cette étape, très sollicitante pour le doigt, doit être un moment de vigilance sur les plans trophiques (c’est pourquoi, nous accompagnons encore un peu Salomé). La cicatrisation poursuit son évolution (en surface en cutané et en profondeur au niveau des néopoulies), et elle peut rapidement basculer dans l’hypertrophie avec ses aspects inflammatoires et douloureux, facteurs de raideurs, de retard de récupération, et d’installation de compensations délétères. On jugulera donc toutes réactions inflammatoires par la poursuite des étirements cutanés, la glace, l’argile et le « lever de pied » si nécessaire. Les pauses pendant cette période en terme de remise en charge ne sont pas à percevoir comme un allongement de la période de « convalescence » mais bien comme un moyen d’en sortir le plus rapidement possible.
Il est temps également de rééquilibrer les muscles intrinsèques, « les gaineurs des doigts ». A l’image de rênes de cheval, certains ayant « pris le dessus » par des contractions de « protections », ou par la sidération des autres, ils peuvent engendrer une légère rotation du doigt avec plus ou moins d’abduction de celui-ci. Les répercussions se font ressentir sur la force bien sûr mais également sur la mécanique globale du doigt engendrant parfois des frottements des fléchisseurs à l’entrée de la poulie A1 pouvant provoquer un léger blocage que l’on appelle doigt à ressaut.
La remise en charge
A la suite de 8 semaines d’une prise en charge rééducative et avec l’accord du chirurgien, nous avons pu débuter le protocole de remise en charge progressive. Il a été développé spécifiquement pour l’athlète par Aurélie Dutertre. Cette procédure précise semble donc difficile à systématiser dans une approche clinique en cabinet. L’objectif ici est donc de développer une procédure simplifiée permettant un accès aisé à ce protocole. Le second objectif est de constituer une base de données à laquelle les praticiens pourront se référer afin d’évaluer le moment le plus propice à la reprise de l’escalade.
Participante :
- 1 grimpeuse expérimentée (25 ans de haut-niveau)
- Niveau 8b bloc / 8c+ voie
- La grimpeuse a une pratique régulière ( > ou égal à 4x/semaine) depuis au moins 15 ans.
Matériel :
L’évaluation de la force doigt permettant la mise en place du protocole nécessite l’utilisation d’un ergomètre qui apporte des valeurs précises (en Newtons). Pour ce faire, on utilise la SmartBoard (développée par Laurent Vigouroux et Clément Lechaptois).
Procédure de passation du test de force en flexion :
Après l’échauffement, la grimpeuse est placée en station debout devant la SmartBoard. L’utilisation d’un step peut être nécessaire afin que le participant se trouve à la bonne hauteur pour réaliser le test bras tendu, épaule armée.
Le test s’effectue sur 3 types de préhensions différentes. Pour commencer, on teste la préhension semi-arquée 4 doigts (II, III, IV, V) . On lui demande de placer la partie palmaire des phalanges distales (P3) des 4 doigts sur la partie préhensible d’une prise de 18mm de profondeur. Dans un second temps, on teste la préhension semi-arquée 3 doigts (III, IV, V). On lui demande de placer la partie palmaire des phalanges distales (P3) de ces 3 doigts sur une prise de 18mm. Pour finir, on teste la préhension tendue à 3 doigts (II, III, IV ). L’exercice est effectué sur la prise de 14mm.

Il est donc demandé à la patiente d’exercer la force verticale maximale possible, donc en tirant le plus fort possible, pendant 5 secondes environ. Nous relevons les valeurs maximales exercées au cours du geste. Le praticien et la patiente restent attentifs à la douleur ressentie lors de la suspension. Un test similaire est effectué sur la main saine afin d’avoir des valeurs comparatives. Si la grimpeuse est capable de se soulever entièrement avec sa main saine, elle doit être suffisamment lestée pour exercer une force supérieure à son poids du corps. Un seul test a été réalisé sur la main opérée pour éviter de sur-solliciter un tissu en cours de cicatrisation. Le test sur l’autre main avait été testé précédemment avant blessure et nous a servi de référence.

Méthodologie :
A la suite du test, le protocole est établi selon le tableau suivant :
Le protocole d’entraînement consiste globalement en 4 séances par semaine, à raison d’une séance 1 jour sur deux. Il s’étend sur 6 semaines. Il s’effectue sur une poutre en bois personnelle de la patiente, avec l’utilisation d’un capteur de force Tindeq . Les suspensions sont effectuées sur les mêmes types de préhensions que celles utilisées pour le test (18mm et 14mm). La position durant l’exercice reste elle-aussi identique, c’est-à-dire bras tendu avec l’épaule armée.
● Lors des 3 premières semaines (semaine 9, 10, 11 post’op sur tableau) :
– Les efforts durent 15 secondes avec un repos de 15 secondes entre chaque main. Les repos entre les préhensions sont de 3 min. Les repos entre les séries sont de 5 min.
– Une série représente 2 répétitions par préhension. Il y a 3 préhensions différentes.
– Le travail est effectué de manière évolutif. Les premières séances sont réalisées à 60% de sa force max, puis passent à 70% de sa force max, jusqu’à atteindre 80% de sa force max.
– Le nombre de répétitions est augmenté entre le passage de 60% à 70%, avec une séance le matin et une séance le soir.
– La douleur ne doit jamais être supérieure à 3/10.

● Lors des 3 semaines suivantes (semaines 11, 12, 13 post’op sur tableau) :
– Les efforts durent 10 secondes avec un repos de 10 secondes entre chaque main. Les repos entre les préhensions sont de 3 min. Les repos entre les séries sont de 5 min.
– Une série représente entre 4 à 6 répétitions par préhension selon si la séance est combinée à une séance de grimpe. Il y a toujours 3 préhensions différentes.
– Le travail est effectué de manière évolutive mais en regard des nouvelles valeurs du test de force max effectué à la suite de la première phase de 3 semaines de travail. Les premières séances sont réalisées à 60% de sa force max, puis passent à 70% de sa force max, jusqu’à atteindre 80% de sa force max.
– La douleur ne doit jamais être supérieure à 3/10.
Durant son protocole de remise en charge, la grimpeuse sera attentive aux symptômes suivants :
● Douleurs qui augmentent au fur et à mesure de la séance.
● Douleurs qui persistent dans le temps et qui ne disparaissent pas immédiatement au repos.
● Symptômes évocateurs d’une réaction inflammatoire (rougeur, chaleur, gonflement, perte d’amplitude, enraidissement …)
L’accumulation de symptômes doit alerter d’une surcharge plus ou moins importante en intensité et ou en volume. Les solutions peuvent aller de la mise en place d’un repos partiel/complet ou de diminuer l’intensité/volume de la séance. Les kinésithérapeutes ont un rôle crucial dans l’accompagnement des athlètes.
Pour Salomé, un feed-back régulier sur ses séances a été mis en place, combiné à une poursuite du travail trophique en séance de kiné et en autonomie.
Le travail de remise en charge lors du deuxième cycle a été combiné à une reprise de l’escalade semaine 11 post-chirurgie. En conséquence, la charge sur poutre était inférieure au premier cycle si on compare les charges relatives sur les deux cycles ( temps sous tension x répétitions x charge).
Dans le cas de Salomé , pour estimer la charge en escalade , Aurélie Dutertre a établi un lien entre son niveau de grimpe avant la blessure ( 8b bloc/ 8c+ voie) et le ratio force de doigts / poids. Cette correspondance vient appuyer l’expérience de la grimpeuse tant sur son niveau d’escalade que sur son feeling. En effet, elle maîtrise parfaitement les aspects gestuels, la technicité, le gainage, la lecture du bloc et la compréhension des préhensions proposées.
L’intensité qu’elle est censée employer pour un niveau de grimpe fonctionne comme indicateur complémentaire pour la reprise progressive de l’escalade ( choix des couleurs de bloc).
Salomé avait un niveau de force > 500N avant sa blessure, son ratio était alors de 2 ( en utilisant les deux mains) . Ce qui impliquait que dans son niveau max (dans des blocs de styles à doigts) elle était capable d’employer des force de doigts se rapprochant de 500N et donc était capable de porter son poids.
Lors du deuxième test de force, Salomé était capable de tirer 366 N ( semi-arquée quatre doigts) et 340 N ( semi arquée trois doigt). Avec ces valeurs, la thérapeute a estimé que Mlle Salomé Romain était capable de reprendre l’escalade dans un niveau de faible intensité , lui donnant alors le feu vert pour grimper dans du 6b/6c. Salomé restant à l’écoute la moindre douleur ou réaction inflammatoire de son doigt !

Salomé, le vécu :
La blessure
On a souvent tendance à vouloir interpréter ses blessures, identifier les sonnettes d’alarme et comprendre la raison de l’événement. Cette fois-ci, cette case du tableau restera sans réponse. C’est arrivé, aussi violent que soudain, sans avertissement. C’était pourtant une séance super fun, après le boulot, dans un lieu d’entraînement que j’affectionne particulièrement sur Grenoble. Un gros panneau qui penche à 50%. Le bloc, très physique, était composé d’un mouvement assez particulier. J’avais le corps pratiquement à l’horizontale, une inversée (en main droite) qui me permettait de croiser très loin vers la droite dans une semi-arquée (main gauche), pour enfin décroiser en no-foot (à droite) dans une petite prise. La prise main gauche était petite mais non traumatisante, ce qui l’était plutôt était la rotation de mon petit doigt (main gauche) que cette préhension engendrait. Niveau sensation, mon état de forme du moment était dingue, la température agréable, pas de fatigue particulière ou de journée éreintante au travail comme ça peut souvent arriver. On était en milieu de séance, donc tous les types de préhensions étaient déjà passés entre mes mains. Et pourtant 2 cracs bien distincts ont sonné dans mon oreille. S’en est suivi rapidement engourdissement du doigt, perte totale de force, déficit d’enroulement et oedème. Pour moi, il n’y avait aucun doute sur la blessure. J’ai rangé les chaussons et je me suis tournée vers le plan d’action. Au lieu de perdre du temps à comprendre le pourquoi du comment ou de pleurer sur mon sort, je me suis concentrée sur la manière dont j’allais pouvoir grimper à nouveau le plus rapidement possible et vers quels alliés me tourner sur le plan médical.
Les choix, la stratégie et le travail d’équipe
Très rapidement, les rendez-vous médicaux se sont enchaînés. Il est indéniable que mon statut sportif fait de moi une privilégiée dans la rapidité de ce parcours de soin et la qualité des prises en charge, et j’en suis extrêmement reconnaissante. J’ai bien conscience que c’est une grande chance auquel la majorité des grimpeurs n’ont pas accès.
Dès le lendemain de la rupture, j’avais déjà un RDV d’échographie programmé avec Dr Barthelemy, radiologue émérite dans le bassin grenoblois, notamment pour son travail pointilleux sur les imageries de poulies lésées. Le diagnostic était sans grande surprise et confirmait bien des lésions importantes, jusqu’à 4.5mm mesuré entre mon tendon et mon os sur A2. Une inquiétude demeurait sur une possible incarcération des poulies. Grâce à mon travail au poste d’ergothérapeute, j’ai pu immédiatement réaliser des bagues de poulies avec mes collègues.
Le lendemain de l’examen, j’ai pu échanger par téléphone avec le Dr Gay, chirurgien de la main à Marseille, qui était favorable à un traitement chirurgical par suture directe. Pas très partante pour la chirurgie, j’ai souhaité prendre un 2ème avis. J’ai rencontré le Dr Weppe, chirurgien de la main à la Clinique de la Sauvegarde à Lyon, qui m’a proposé de tenter le traitement conservateur (c’est-à-dire par port de bagues et d’orthèse DURAN), ça tombait bien car c’était plutôt ce que j’avais envie d’entendre, persuadée que c’était la seule stratégie pour une reprise rapide. Finalement, il m’a rappelé le lendemain pour rediscuter du choix chirurgical. Avec du recul, je crois que ça a été ce moment-là le plus difficile dans cette histoire. Je m’étais mentalement préparée pour l’option sans intervention et en quelques secondes il a bousculé tous les plans que j’avais construit dans ma tête. Mais le fait qu’il soit revenu sur sa décision a clairement été l’élément décisif. Et puis, au bout du compte, ce n’est pas 2 grands chirurgiens qui partageaient le même avis mais toute une équipe de spécialistes comme le professeur Moutet, Dr Ruyer, et leurs confrères. J’ai tendance à penser que “les chirurgiens ont le bistouris facile”. Il y avait là une belle occasion d’opérer un cas peu fréquent et pourtant sa première intention s’était portée sur le traitement conservateur donc quand j’y songe, soit c’était une technique très maligne pour me persuader de passer au bloc, soit c’était une décision très réfléchie et je pouvais foncer les yeux fermés pour cette option. J’ai fait confiance et c’était clairement le bon choix ! Choix confirmé par les photos explicatives du Dr Weppe, prises durant l’intervention, et qui m’ont permis de visualiser l’ampleur des dégâts dans mon doigt. Je suis à présent persuadée que sans geste chirurgical, je n’aurais jamais récupéré mes pleines capacités, et ce, dans un temps record ! C’est une vraie chance d’avoir pu bénéficier d’un travail chirurgical aussi remarquable de leurs parts !
La rééducation post opératoire :
J’ai choisi de travailler avec Alexandra Perret, kiné spécialiste du membre supérieur, pour ma rééducation. Elle était pour moi un vrai atout de par son expérience, et par son intérêt à rester à jour des évolutions dans la prise en charge des poulies chez le grimpeur. En tant qu’ergothérapeute, j’avais déjà de bons acquis pour travailler sur ma rééducation mais accompagner un patient et s’auto-gérer c’est très différent. Elle m’a apporté les limites que j’aurais sans doute eu du mal à me mettre, de la prudence, de la confiance, de la patience et un sacré paquet de connaissances. En plus des séances au cabinet, j’ai effectué une auto-rééducation très intensive à la maison, à raison de 3 séances par jour. C’était assez dense sur une journée, mon attention était constamment portée sur mon doigt. A tout cela s’ajoutait le maintien en forme via de nombreuses séances d’abdos, cardio et étirements. Finalement j’étais crevée à la fin de mes journées et je suis reconnaissante d’avoir pu bénéficier d’un arrêt maladie pour cette période.

Aujourd’hui, je peux dire que globalement c’était une rééducation facile à vivre. La récupération de mon doigt évoluait favorablement de jour en jour, sans jamais d’apparition de douleurs. Malgré tout, la gestion de la trophicité de mon doigt (oedème et cicatrice) ont été les aspects les plus difficiles à gérer pour moi. Je me rends compte du rôle crucial d’Alexandra à ce sujet et de l’importance de l’assiduité des auto-soins (argile, glace, huiles essentielles, travail de la cicatrice, port quotidien du manchon compressif, pansement siliconé la nuit).
L’hygiène de vie et la prise de quelques compléments (vitamines, collagène) ont aussi fait partie des soins quotidiens.

La remise en charge :
Aurélie Dutertre est pour moi la meilleure référence pour proposer un protocole de remise en charge adapté à chaque individu pour ce type de pathologie. Elle fait un travail poussé et réfléchit à ce sujet depuis plusieurs années, c’était une évidence de me tourner vers elle pour cette dernière phase de rééducation primordiale pour ma reprise de la grimpe. Nous avons travaillé de manière collaborative, à l’écoute de mes sensations et de mon expérience.

L’assiduité des séances me semble être une des clés de la réussite de ce protocole mais cela a nécessité une certaine organisation afin de pouvoir concilier la reprise de mon job et les séances de suspensions. Il m’est même arrivé de devoir faire des séances sur mon lieu de travail à l’hôpital, sur ma pause du midi, pendant une certaine période. Du matériel adapté personnel m’a été nécessaire pour être précise et rigoureuse dans les exercices (poutre et tindeq).

J’ai bien gardé en tête que cette remise en charge a débuté avec environ 1 mois d’avance sur l’échéancier classique préconisé par les chirurgiens, avec leurs accords évidemment. Ce qui m’a permis de rester très vigilante et à l’écoute de la moindre douleur ou signe inflammatoire anormal.
La reprise de l’escalade :
J’avais noté en gros, en rouge et souligné cette date dans mon agenda. J’attendais cette reprise avec impatience parce que premièrement ça me manquait terriblement, mais aussi parce que j’avais envie de “mettre à l’épreuve” ce doigt qu’on avait tellement chouchouté, travaillé et préparé aux contraintes que ce sport implique.
Il y a quelques moments clés dans une saison, dans une carrière, qui te rappelle à quel point tu kiffes ce sport; et cette reprise en fait partie. En plus du plaisir et de l’excitation que je ressentais en grimpant, je me suis sentie émue parce que je me sentais bien dans mon corps, sans douleur, gêne ou appréhension et je me suis dit que c’était une belle récompense de tout mon investissement et mon sérieux dans cette aventure. Le peu de réussite, à la hauteur de l’implication qui y est employée, est, ce que j’ai toujours trouvé le plus difficile dans mon expérience du haut-niveau. Alors, il faut savourer ces petites victoires et ce 10 Février s’en était une !
Tout s’est ensuite enchaîné assez rapidement, à chaque séance, je gagnais quasiment une couleur dans les salles de blocs ou une cotation de diff, le plus dur c’était de rester raisonnable. J’ai commencé à grimper dans des blocs/voies durs plutôt sur des préhensions ouvertes (pinces, plats) puis au fur et à mesure j’ai intégré des préhensions de plus en plus petites, à cela j’ai combiné une notion de passage de tenues des prises plutôt en statiques, à des saisies en dynamiques. J’ai attendu une dizaine de séances avant de retourner m’amuser dans des panneaux qui penchent fort (environ 50°) et ma première sortie dehors est prévue mi-mars.
Tous les entraînements étaient suivis de petits soins de type froid, argile, étirement de la cicatrice et manchon compressif, ce qui me permettait d’avoir un petit oedème très raisonnable qui se résorbait pendant de la nuit.

Et aujourd’hui ?
A ce jour, je considère que toute la phase de cicatrisation, rééducation et remise en charge est terminée. Je me dirige doucement vers une reprise de planification d’entraînement tout en restant très à l’écoute de mon doigt et des différents conseils de l’équipe qui m’a accompagnée tout au long du processus.
L’enjeu maintenant est de récupérer pleinement mon niveau, et même de l’augmenter, en vue de gros objectifs en juillet et août prochain, à Rockland et à la Réunion.
Mon petit doigt me dit que ça va être de la folie !
Conclusion
Obtenir une récupération de qualité est un tabouret à 3 pieds où chacun doit bien faire son job : le chirurgien, le patient, le kiné . Si l’un ne fait pas son job, le tabouret se casse la figure ! Dans le cas de Salomé nous avons beaucoup échangé et un vrai travail d’équipe à été réalisé, nous pensons que cela à été crucial pour la reprise de l’escalade à 12 semaines post-op , ce qui correspond à un mois d’avance par rapport aux délais théoriques.
Il est important de noter que la prise en charge est individu-dépendant. Le protocole ne sera pas le même selon le type de lésion, le choix chirurgical, le niveau du grimpeur, son investissement, son entourage…et sa motivation !
Les lésions de poulie observées sur le Vème doigt sont communément décrites dans les prises en arquées ou en inversées, mais la notion de traumatisme par rotation du rayon (E. Delmares, 2011) peut être également évoquée.
Du fait de la configuration de la prise et de l’inclinaison mécanique du poignet, le grimpeur va être obligé de charger plus sur le petit doigt que d’habitude.
Malheureusement le petit doigt est souvent oublié dans l’entraînement de force des doigts longs de la main (F.Moutet, 2008)
De façon générale, au cours des entraînements ou en exos préventifs les muscles intrinsèques ne sont pratiquement jamais renforcés ,ou alors de manière trop statique, oubliant leur rôle proprioceptif notamment sur les trois derniers doigts. Le renforcement des extenseurs des doigts longs et du poignet est également négligé.
En position arquée, la répartition des charges sur les doigts est aléatoire suivant les prises. En général, on arque plus souvent avec le deuxième, troisième et quatrième doigt. En conséquence, si on sollicite le petit doigt, il peut vite se retrouver en surcharge, car il est peu entraîné.
Un petit doigt qui n’a pas été entraîné implique que ses poulies ont une capacité d’adaptation tissulaire moins importante que sur les autres poulies des autres doigts longs.
Perspectives
Doit-on entraîner les doigts dans l’axe de manière à répartir les charges de façon homogène sur le deuxième, le troisième et le quatrième doigt ? Leur entraînement doit-il se résumer au renforcement du « grip » ou également en terme de stabilisation, proprioception et donc de stabilisations dynamiques dans les 3 plans de l’espace ?
Devons-nous être attentifs à la répartition de la charge sur tous les doigts et notamment notre petit doigt ?
Ainsi, lorsque le grimpeur opte pour une prise avec une inclinaison ulnaire, les structures fibreuses des poulies seront dans la capacité d’amortir la force développée par les fléchisseurs lors de prise en arquées ou en inversées et avant cela, le réglage permis par les intrinsèques aura optimisé l’orientation du doigt
Bibliographie
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Remerciements
Merci à Aurélie Dutertre, Salomé Romain, Alexandra Perret, Florent Weppe et Justin Ruyer, de nous voir fait confiance pour la publication de cet article.
Merci à Flore Beaudelin pour les schémas anatomiques
Merci à Arthur Ternant pour les photos
Article à retrouver dans le n° de mai 2025 de la revue Kinésithérapie Scientifique.