Grimpe en tête : 6 trucs pour démarrer tranquille
Dans certaines voies, il arrive parfois que le premier point d’ancrage soit positionné un peu haut, en tout cas trop à notre goût : si la voie démarre très dur, si le sol est en pente ou très irrégulier, si la parade s’avère compliquée, cela augmente les risques de se blesser en cas de chute avant d’avoir mousquetonné la première dégaine. Afin de limiter ces problèmes potentiels, les perches sont utilisées – depuis assez longtemps – par les grimpeurs, afin de réaliser un préclippage, depuis le sol.
Cette pratique nous est arrivée depuis les Etats-Unis, où, dans les sites sportifs, il est très courant pour les équipeurs de placer le premier point très haut. Les Américains sont pragmatiques : en généralisant très tôt ce mode d’équipement, ils ont systématisé l’usage du prémousquetonnage et ont résolu le problème des chutes au sol avant le premier point ! Il existe une très grande variété de perches plus où moins artisanales : cela va de la prince crocodile fixée au bout d’un manche télescopique à des systèmes plus perfectionnés, développés par plusieurs fabricants. Mais on peut aussi se débrouiller avec le minimum, soit une simple branche de bois mort qui soit suffisamment longue : c’est ce que nous vous proposons de découvrir.
La première dégaine n’est pas en place
C’est la situation lorsque personne n’a grimpé avant vous dans la voie que vous voulez essayer, ou que les grimpeurs précédents n’ont pas laissé leurs dégaines en place. Deux possibilités s’offrent à vous.
La fourche
Il est assez classique de fixer la dégaine au bout d’une perche, le doigt maintenu ouvert grâce à un bout de strappal. Néanmoins, il est possible d’éviter cet artifice si vous trouvez au pied de la falaise une perche fine se terminant par une courte fourche. Moyennant un petit réglage (les deux bouts de la fourche ne doivent pas avoir la même longueur), vous parviendrez à positionner le mousqueton sur cette fourche, le doigt maintenu ouvert grâce à un léger effort en torsion. Cette méthode, qui nous avait été confiée par Steve, un vieux grimpeur écolo de Red River Gorge requiert un peu d’habileté, mais est terriblement efficace !
La branchette
Il vous faut trouver alentour une perche assez fine, et puis une courte branchette. Après avoir découpé celle-ci, puis placée de telle sorte qu’elle maintienne le doigt du mousqueton haut de la dégaine ouvert, enfilez l’extrémité de la perche dans la partie haute de la sangle de la dégaine.
Vous maintiendrez le mousqueton en place en gardant la corde en tension. Il suffit de porter le système devant le point d’ancrage puis de l’appliquer, ce qui a pour effet de chasser la branchette : le tour est joué !
La première dégaine est en place
La configuration est un peu plus simple : il suffit d’y rentrer la corde. 4 solutions s’offrent à vous, plus ou moins spectaculaires 🙂
La boucle simple
Dans cette méthode simplissime, on remet à contribution notre perche fourchue : faites une boucle à la corde, posez-là dans la fourche, puis présentez l’ensemble devant le mousqueton.
Vous mousquetonnerez en tirant délicatement les deux cordes ensemble et en maintenant le « dos » du mousqueton contre le bout de bois.
Les oreilles
Après avoir réservé suffisamment de mou, fixez votre corde au bout de la perche grâce à un simple nœud.
Attention, il faut bien le serrer afin que la corde ne glisse pas. Réduisez a minima les boucles de corde, puis présentez-en une devant le mousqueton de la dégaine. Il suffit de tirer sur un des deux bouts de corde (que vous aurez repéré au préalable), pour que la corde soit en place.
Les tours morts
Faites une petite boucle sur votre corde et positionnez-là parallèlement à la perche, au bout. Puis, à l’aide de 2 ou 3 tours morts bien serrés, gardez-là en place.
Placez le tout devant la dégaine, puis tirez sur le bout de la corde pour mousquetonner. En ramenant ensuite le bâton vers le bas, l’ensemble de la corde se dénoue. Il ne reste plus qu’à grimper !
Pour ces trois dernières techniques, il est nécessaire lors de la confection de la boucle qui enserrera le mousqueton, de bien repérer le positionnement du bout de la corde, afin que le mousquetonnage se fasse sans vriller la dégaine, et puis le brin de corde sur lequel vous tirerez pour serrer votre « collet ».
Le lasso
On vous l’a gardée pour la fin : c’est la méthode la plus spectaculaire pour impressionner le chaland. Pas la peine de la décrire, une petite vidéo suffira !
À vous !
SInon, ça fait un moment maintenant que j’utilise celui ci. Ça permet quand même de gagner du temps par rapport au système D…
http://supercliprescue.com/
Cheers.
Champion du monde du lasso dans degaine oli 😊
1) passer son chemin si on ne le sent pas 😉
2) équipement correct pour éviter la chute au sol au premier point (responsabilité des ouvreurs)
3) PIRE ENCORE; la chute au sol avant le 2eme point (!) => responsabilité des ouvreurs aussi
C’est bien dans l’ère du temps ce type de remarque : la question de la responsabilité et de la volonté de trouver un « coupable » : l’extérieur ça n’est pas une salle !
C’est à chaque grimpeur de prendre ses responsabilités, s’il choisit de grimper une voie en particulier (d’utiliser une canne a pêche s’il juge la voie trop expo) et de ne pas s’en remettre aux ouvreurs sans réfléchir (il y a la gymnastique pour cela sinon).
Sinon, on peut passer la corde dans la dégaine au sol et emlener le tout au premier point avec sa perche…à condition de positionner la dégaine dans le bon sens ;-P
Bonjour,
La « perche à mousquetonner » existe depuis plus de cinquante ans. Elle a été crée par les grimpeurs italiens pour pour mousquetonner dans des voies d’artif dans les Dolomites. Pour compenser l’espacement des pitons!