Grimpeuses : composez avec vos cycles

grimpeuses : composez avec vos cycles
Fatigue, douleurs abdominales, maux de tête, fluctuations hormonales… la période des règles semble a priori peu propice à la performance. Faut-il pour autant renoncer à grimper ou à s’entraîner pendant les cycles ? La Fabrique verticale vous donne quelques éléments de réponse, sachant que tout est bien sûr affaire de ressenti !

Les cycles menstruels ne sont pas sans influence sur les performances sportives. Mais avec des réponses très variables d’une femme à une autre. En théorie et selon la plupart des études scientifiques relatives à ce sujet, il n’y a pas de modification de la force musculaire au cours des différentes phases du cycle. Ni d’incidence sur le métabolisme énergétique. Mais en pratique, les choses ne sont pas toujours aussi simples…

Influence des cycles sur la performance

Le cycle féminin dure 28 jours. Il comporte deux phases, qui sont séparées par l’ovulation : la phase folliculaire (caractérisée par la sécrétion d’oestrogènes) et la phase lutéale (caractérisée par la sécrétion de progestérone, en plus des oestrogènes). Selon Carole Maitre, gynécologue à l’INSEP, “aucune phase ne domine sur l’autre pendant le cycle menstruel du point de vue de la performance”.

On observe toutefois une légère augmentation de la température corporelle et une ventilation plus importante durant la deuxième phase du cycle. Ceci peut affecter sensiblement les performances. Mais l’impact est surtout observé dans des sports où l’effort est prolongé. Dans le cadre d’exercices très intenses, les résultats restent stables. Seules des règles abondantes peuvent engendrer des pertes en fer. Et donc accroître la fatigue.

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Le syndrome prémenstruel

D’un point de vue strictement physiologique, les cycles ont théoriquement peu d’incidence sur les performances sportives. Toutefois il ne faut pas sous-estimer l’influence de la phase prémenstruelle. Selon une étude de l’INSEP, 65 % des sportives souffriraient de dysménorrhées. Et 83 % de syndrome prémenstruel (SPM), avec des douleurs plus ou moins fortes à la clef.

Fatigue, maux de tête, prise de poids, tension mammaire, sensation de ballonnement intestinal, troubles du sommeil, irritabilité, plus grande sensibilité au stress… Autant de symptômes auxquels s’ajoutent parfois des contractions du dos ou des muscles de la région pelvienne, sous l’effet des prostaglandines.

La gestion de tous ces petits maux n’est donc pas toujours aisée d’un point de vue psychologique. Surtout le jour J quand il s’agit de produire une performance de haut-niveau. Et plusieurs études scientifiques ont montré en outre l’effet néfaste de la période prémenstruelle en termes de blessures articulaires, musculaires et osseuses.

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Contrôle des cycles

Pour mieux contrôler le cycle et le flux menstruel, ainsi que tous les phénomènes douloureux secondaires, on peut se tourner vers la contraception orale. Celle-ci permet de planifier les règles en fonction des objectifs. Elle protège en outre la densité osseuse. Car elle limite les risques qu’engendre une aménorrhée, souvent observée chez les grimpeuses qui font des régimes trop draconiens.

Concernant la prise de poids qui est souvent une crainte des sportives, Carole Maitre, gynécologue à l’INSEP, préconise “d’éviter de donner aux sportives des pilules triphasiques qui ont un retentissement plus important sur la composition corporelle en majorant le risque de rétention d’eau. Il convient plutôt de donner une pilule œstro-progestative monophasique. Ou bien des progestatifs de troisième génération sans effet androgénique.”

 Pour compléter

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1 réponse

  1. Delphine dit :

    Merci pour cet article. En ce qui me concerne, certes il y a les désagréments « physiologiques » cités dans cet article (et qui peuvent malheureusement être assez violents chez certaines femmes), mais en ce qui me concerne, ce que je remarque surtout, c’est un mental qui flanche à cette période : je me suis toujours demandé si c’était à cause du changement hormonal ou d’une fatigue que je sous-estime peut-être ?

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