La Fabrique Verticale a testé pour vous le Furia de Scarpa !

La Fabrique Verticale a testé le furia de Scarpa
Nouveauté 2015 parmi les modèles de Scarpa, le Furia est presque resté inaperçu, en raison sans doute de la sortie concomitante du Booster-S, évolution d’un des succès de la marque, le Boostic.
Et c’est sans doute très dommage, car le programme du Furia, bien défini, a de quoi susciter l’intérêt, voire la convoitise : Chausson asymétrique et ultraléger, le Furia, conçu par l’inaltérable Hans Mariacher, a pour objectif de procurer au grimpeur souplesse et ultrasensibilité, sans négliger la puissance de l’appui.C’est bien, il faut le dire, alléchés par ce menu que nous avons entamé le test du Furia, dont voici aujourd’hui le verdict !

Conception

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’y a pas débauche de matière pour vous permettre d’être au plus près du rocher : La tige du Furia est en microfibre non doublée, l’ouverture pour le chaussant, large, étant pourvue d’un filet perforé. Le blocage du pied est quant à lui assuré par deux velcros, classiquement opposés chez Scarpa.

Test du furia scarpa par La Fabrique Verticale

Au niveau fonctionnel, les chaussons sont asymétriques et cambrés, désignant ainsi les dévers comme cible préférentielle. Il n’y a pas d’intercalaire entre la tige et la semelle (Vibram XS Grip 2), ce qui confère au Furia son extrême souplesse. Et c’est grâce à une bande de tension reliant le gros orteil et le talon (Power Connection Band, en partie visible sous la plante du pied), que le chausson transmet aux prises les efforts musculaires exercés par les jambes.

test furia scarpa tension

Autre originalité de ce modèle, c’est la présence, sur la face interne du talon, d’un petit bourrelet de gomme, dont la fonction revendiquée par Hans Mariacher est de faciliter les crochetages talons derrière une arête ou un relief situé latéralement par rapport au grimpeur.

test du scarpa furia La Fabrique Verticale

Premières impressions

Les chaussons à dominante noire ne se sont pas légion sur le marché. L’esthétique du chausson est toutefois (impression forcément subjective) bien réussie et sobre.

Mais au déballage, c’est sans doute la légèreté du Furia qui l’emporte sur tout autre perception : 410 g la paire en pointure 39,5.

L’entrée dans le chausson est facilitée par la découpe de la tige, en zig-zag et la présence du filet, extensible. Il faut cependant noter tout de suite que, à l’instar des chaussons de la marque, le Furia présente un chaussant plutôt étroit. Ayant le pied assez large, il m’aura fallu plusieurs séances pour que le chausson « se fasse » et que diminue la surpression ressentie au tout début sur les 3ème et 4ème orteils.

test furia scarpa La Fabrique Verticale

Le talon est assez englobant et remonte suffisamment (mais pas trop) sur l’arrière du pied. Il se trouve malheureusement que mon pied n’y est pas adapté ; par conséquent j’ai déploré la présence d’une bulle qui a réduit l’effet « gant » du chausson. Par ailleurs et à première vue la tension du talon est bien perceptible, quoique pas énorme.

Le Furia à l’usage

J’ai essayé le Furia durant 3 mois, passant du pan au bloc et à la falaise, dans des niveaux de difficulté variant du 4 au 8 et des inclinaisons très variées.

Si je devais n’en retenir qu’une chose (deux !), c’est sa souplesse et son hypersensibilité. Ne grimpant usuellement qu’avec des ballerines, j’ai pu apprécier en connaissance de cause ces caractéristiques qui sont sans nul doute les points forts du Furia.

escalade sur pan avec furia

Le Furia est un chausson cambré. Il est donc, on l’a dit plus particulièrement destiné aux dévers. J’ai cependant aussi pu les apprécier dans des profils verticaux, voire positifs. La bande de tension permet effectivement d’exploiter de toutes petites prises. Il faut cependant une bonne puissance de pied. Je ne conseillerais donc pas ce modèle à des grimpeurs lourds, ayant besoin d’un support substantiel au niveau des pieds.

Sensibilité, souplesse mais aussi soutien du pied et puissance sont la quadrature du cercle pour des chaussons. Le tout en un n’existe pas.

Un autre argument en faveur du Furia est la finesse de sa pointe qui permet d’exploiter des petits trous avec le pouce, mais aussi (et en dévers c’est redoutable !) de griffer efficacement des réglettes « en creux ».

Lors des contrepointes, j’ai pu ressentir quelques difficultés, liées à la présence du velcro le plus bas qui empêche un fort engagement du pied.

test furia scarpa avant chausson

Le talon, globalement, est sensible et c’est cohérent avec les caractéristiques générales du Furia. Il permet de se sortir de la plupart des situations de crochetage. Il manque cependant un peu de puissance lorsqu’il s’agit de tirer très fort dessus, comme c’est parfois le cas en bloc. La structure, très légère du Furia y est sans doute pour un peu. Je n’ai, en outre, pas été du tout convaincu par l’ergot de talon. Si l’on peut – sur un plan théorique – accéder à son utilité, en pratique lorsqu’il s’agit d’exercer de la traction sur un talon placé derrière une prise ou une arête, la mise en rotation externe du pied entraîne que, de fait, l’ergot ne vient plus en contact avec le rocher.

Bilan

Le Furia est un chausson de pointe. Très plaisant à utiliser sur tous les profils, il est d’une extrême efficacité en pointe et sa souplesse ravira les grimpeurs légers. Sa structure lui confère une grande légèreté. C’est très agréable mais peut avoir des conséquences sur la robustesse : il ne faut sans doute pas le prendre trop tendu (pour indication, la pointure que j’ai testée et qui me convenait, était un cran au-dessus de ce que je prends en La Sportiva).

Il me paraît très indiqué dans le cadre d’une pratique de falaise où sa précision et polyvalence feront des dégâts !

À améliorer :

  • puissance du talon

Ce que j’ai aimé :

  • souplesse
  • finesse de la pointe
  • précision
  • polyvalence

Prix constaté :

entre 125 et 142 €

Où Acheter ?

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2 réponses

  1. GIBERT dit :

    Je peux dire que c’est LE chausson qui m’a converti a la souplesse. La où ceux a « moitié » souple me faisait trop penser a mes pieds, celui ci procure de vrai sensation nouvelle où l’instinct reprend ses droits et qu’est ce que ca fait du bien de pouvoir jouer des orteils. Comme vous dîtes, il sont malheureusement un peu passé inaperçu et c’est bien dommage. Je conseille 100 fois !

  2. Philippe dit :

    Une révélation! Familier (et fan de 5.10), je suis bluffé par le Furia: adhérence exceptionnelle, précision excellente malgré la grande souplesse… on n’est pas loin de la quadrature du cercle!
    Je ne vais pas brûler mes 5.10, mais les Furia risquent bien d’être mes chaussons fétiches…

  1. 26 avril 2018

    […] est bien sûr toujours établie à l’aide du système Bi-tension. Celui-ci est visible sur les Furia par exemple. Sur les VSR, on le devine lors d’un examen détaillé de la […]

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