Lucie Astier : témoignage d’une grimpeuse touchée par le COVID-19
Malade du COVID-19 et aujourd’hui presque tirée d’affaires, Lucie Astier nous raconte sa convalescence en confinement. Grimpeuse et danseuse verticale dans la compagnie Retouramont, on peut la classer parmi la catégorie “jeune patiente”. De celle qu’on n’imaginait vraiment pas voir tomber malade au début de l’épidémie. Témoignage et ressentis face à une maladie qui ne ressemble à aucune autre.
Alors que le monde entier fait face à l’épidémie du coronavirus COVID-19 qui tue chaque jour un peu plus, sur un total de 59929 personnes infectées en France, 15548 sont aujourd’hui guéries. Lucie Astier, grimpeuse et danseuse verticale dans la compagnie Retouramont, fait partie de celles-ci.
Comment penses-tu avoir attrapé le COVID-19 ?
Lucie Astier : Honnêtement, je n’en ai pas la moindre idée. En fait, les jours précédents les 1ers symptômes (c’était avant le confinement), j’ai vu beaucoup de monde. Je menais ma vie normalement. Je suis allée grimper plusieurs fois en salle, je faisais la bise à tout le monde, je suis allée boire des verres… Difficile de savoir où et comment j’ai pu attraper le coronavirus.
Quels ont été les symptômes?
Lucie Astier : Les tous premiers symptômes ont été de la fièvre, une toux sèche, le nez bouché, la sensation d’avoir la tête prise dans un étau et surtout une très grande fatigue. Je faisais des nuits de 13/14 heures et au moins une sieste de 2/3 heures dans la journée. Puis des problèmes digestifs, une perte d’appétit, des nausées, des diarrhées. Enfin, le plus déroutant aura été la perte du goût et de l’odorat sur une bonne partie des aliments.
Combien de temps cela a t-il duré et quel est ton état de santé actuel ?
Lucie Astier : Aujourd’hui, nous sommes le 9 avril, c’est mon 27e jour de confinement. Après un peu plus de 3 semaines, j’ai encore des quintes de toux, une digestion compliquée et le goût n’est pas encore revenu. Pour le reste, je vais beaucoup mieux.
Comment vis-tu le confinement ?
Lucie Astier : Comme j’ai été malade, le confinement a pas mal été rythmé par le sommeil au début. Quand je ne dormais pas, j’étais très/trop connectée à mon téléphone, je lisais tous les articles sur lesquels je tombais sur le sujet, je me renseignais sur le nombre de décès dans chaque pays, je regardais le journal télé tous les soirs… Alors que je ne regarde pas la télé en temps normal ! Depuis que je vais mieux, j’ai réussi à poser un cadre, à établir comme un programme quotidien, me lever, pratiquer du yoga, lire, cuisiner, faire une séance de sport adaptée en fonction de mon état.
Lucie Astier, que dirais-tu à ceux qui ne respectent pas le confinement ?
Lucie Astier : Pour le non respect du confinement par certain.e.s, je n’ai de leçon de morale à donner à personne. Je faisais partie de celles/ceux qui prenaient un peu ça à la légère au début. Je me dis juste qu’on est chacun.e un maillon de la chaîne qui peut permettre de ralentir la propagation du virus. Contribuer à cela en restant confinée me paraît essentiel.
Quels conseils aurais-tu à donner après cette mauvaise expérience ?
Lucie Astier : Peut-être simplement faire un petit parallèle avec ce que l’on connaît déjà en escalade. Rester humble face à quelque chose qu’on ne connaît pas bien et dont on n’a pas la maîtrise, rester patient.e, faire preuve de solidarité, d’entraide plus que tout. Veillons les un.es sur les autres. Par respect pour tous ceux et toutes celles qui sont en 1ere ligne en ce moment. »
Rappelons qu’à ce jour, il n’existe ni vaccin ni de traitement spécifique pour lutter contre le coronavirus (COVID-19). Par conséquent, les traitements administrés aux personnes infectées sont symptomatiques. C’est-à-dire qu’ils n’agissent que sur les symptômes. Mais pas sur la maladie en elle-même.
Ainsi, les individus encourant le plus de risques sanitaires liés au coronavirus sont des personnes vulnérables : les personnes âgées, malades ou immunodéprimées. Donc il est primordial de continuer à respecter le confinement pour limiter la propagation du virus. Car il permet d’alléger d’autant le travail des soignants en limitant l’engorgement des services de réanimation.