Osteoporose et escalade : grimpeuses, attention aux régimes !
Poids et escalade ne font pas bon ménage. On a coutume de dire que pour être performant, il vaut mieux être léger ! Les grimpeurs à haut-niveau traquent donc les calories et les lipides. Une habitude qui, sur le long terme, n’est pas sans danger. Surtout pour les femmes, qui s’exposent à l’ osteoporose. Explications.
Vous êtes une femme, vous grimpez régulièrement, 3 à 4 fois par semaine. Vous êtes mince et athlétique. Et en apparente bonne santé. Cependant, sans prise d’un contraceptif hormonal, vous présentez une absence de règles (aménorrhée) ou des règles peu abondantes, espacées ou irrégulières (cycles de plus de 35 jours). Ces dysfonctionnements sont peut-être liés à votre pratique de l’escalade et à votre alimentation. Attention, l’ osteoporose vous guette peut-être !
Ces troubles sont fréquents chez la sportive. Parfois même quand les règles semblent normales. Les sports où l’on contrôle son poids sont particulièrement touchés par ce phénomène : course à pied, triathlon, danse, sports à catégories de poids comme le judo… Et bien sûr l’escalade, où on observe parfois des troubles du comportement alimentaire.
Attention au taux de masse grasse
Pourquoi la fonction ovarienne est-elle touchée ? Parce que la production d’œstrogènes, hormones indispensables au cycle hormonal et à l’ovulation, est directement corrélée à la dépense énergétique et au taux de masse grasse. En clair, lorsque les apports énergétiques sont insuffisants, le tissu adipeux s’amoindrit. En conséquence, le corps produit moins de leptine.
Or si le taux de cette hormone est trop bas, le cerveau met au repos tout ce qui n’est pas vital à la survie, comme par exemple, chez la femme, l’ovulation et la production d’œstrogènes. Plus grave, la baisse de la production d’œstrogènes et de la sécrétion de leptine inhibe la formation osseuse. Ainsi, ce phénomène peut conduire à une ostéoporose, du même type que celle qu’on peut observer chez les femmes ménopausées.
Un risque de perte osseuse irréversible
L’absence d’ovulation est réversible. Et tout rentre alors dans l’ordre quand la masse grasse ré-augmente et que les œstrogènes reviennent en quantité suffisante. En revanche, une perte osseuse consécutive à deux années d’absence de cycle est difficile à compenser. Bref, à vouloir vous la jouer light, vous risquez de voir votre squelette bel et bien fragilisé !
En somme, la prévention passe avant tout par l’alimentation. Par conséquent, ne soyez pas trop intransigeant(e)s sur les matières grasses. Et équilibrez vos apports énergétiques : 50 % de glucides, 25% de protéines, 25% de lipides. Votre squelette en dépend. Et finalement, ce n’est peut-être pas si mal ces petites rondeurs !
Osteoporose : quels signes doivent alerter ?
– Des cycles absents ou supérieurs à 35 jours
– Un taux de masse grasse inférieur à 18 %
– Des modifications de la durée des cycles après une augmentation de la pratique
– Des problèmes de fertilité