Pourquoi porter des gants à l’assurage ?
Vous êtes vous déjà brûlé les mains en enrayant une chute ? Avec l’apparition des cordes fines qui, surtout neuves, peuvent glisser dans les dispositifs d’assurage, la bobologie de l’escalade s’enrichit de nouvelles blessures. La Fabrique verticale vous explique pourquoi porter des gants n’est pas forcément un réflexe de chochotte.
“Les gants, c’est pour les chochottes” ? Certains grimpeurs ont parfois des réticences à utiliser des gants à l’assurage, car ils pensent que ça ne sert à rien, que c’est pour les autres. Ils peuvent aussi avoir la perception d’avoir moins de sensations sur la corde et donc moins de contrôle. Cette perception est de l’ordre de l’irrationnel et bien souvent liée au port de gants trop grands, mal ajustés, pas adaptés à la pratique.
Porter des gants (ou des mitaines) à l’assurage est désormais reconnu comme un gage de sécurité
D’une part, parce qu’en cas de mauvais réflexe voire de défaillance du dispositif d’assurage (La Fabrique verticale en a fait la douloureuse expérience il y a quelques années…), vous évitez de vous brûler gravement les mains. D’autre part, parce que dynamiser avec des cordes fines, génère des situations limite, dans lesquelles le port de gants est loin d’être superflu, surtout s’il y a de grosses différences de poids entre les membres de la cordée…
3 autres bonnes raisons de porter des gants à l’assurage :
Éviter de se salir les mains
Beaucoup de cordes présentes sur le marché ont des traitements qui laissent les mains noires (et parfois légèrement pégueuses) à l’assurage. Et quand ce n’est pas lié au traitement, c’est tout simplement la poussière emmagasinée dans les fibres qui vous salit les mains. La friction sur le rocher n’est alors pas la meilleure quand vient votre tour de grimper…
Éviter les mauvaises surprises
Quand on tire la corde, il arrive parfois qu’elle tombe dans les taillis. Il se peut alors que des épines de ronce se fichent de manière aléatoire le long de la gaine et surprennent ensuite l’assureur, qui peut lâcher la corde de manière réflexe en se piquant les mains. Les gants limitent ce genre de situation. Ils n’exonèrent bien sûr pas d’inspecter attentivement sa corde quand elle est tombée dans les buissons…
Avoir chaud aux mains
Autre aspect intéressant, mais valable uniquement l’hiver, le port de gants à l’assurage vous permet de garder les doigts chauds entre les voies et donc d’améliorer vos sensations quand c’est à nouveau votre tour de grimper.
Attention ! Tous les gants ne sont adaptés. Éviter la laine et les synthétiques qui sont dangereux à porter, la corde glisse facilement. Comme vu sur la photo, ce sont les gants en cuir qui sont préconisés.
Un autre intérêt c’est de pouvoir mieux maîtriser la chute du grimpeur en tête, en l’arrêtant là oú la falaise ne présente pas de danger ( les vires ou les bombés par exemple), cela permet aussi de freiner progressivement le grimpeur lors de sa chute lorsqu’il grimpe en tête. Dans ce cas, le vol est un peu plus long, un peu plus impressionnant, les gants présentent alors une protection pour les mains de l’assureur, mais aussi pour les chevilles, les pieds… plus largement l’intégrité physique du grimpeur. Valable avec un assureur non autobloquant.
Bonjour… effectivement la photo illustre bien ce que peuvent apporter les gants si quelque-chose se passe mal…
Mais pourriez-vous préciser ce qui s’est mal passé ? Vous évoquez une défaillance du système d’assurage: quel type de système (tube ? système mécanique ?) Les retours d’expérience peuvent être utiles pour éviter d’autres accidents !
ou corde super-fine hyper glissante ?