Santé mentale : comment l’escalade œuvre à apaiser les tensions

L’escalade ne consiste pas seulement à atteindre le haut d’un bloc ou d’une voie. Elle peut aussi aider à trouver son équilibre physique et mental dans un monde qui semble parfois s’accélérer de manière incontrôlable. C’est ce que montrent plusieurs études scientifiques sur la santé mentale.
Dans un monde où le chaos semble souvent être la nouvelle norme et où le stress semble être un compagnon indésirable dans notre quotidien, il n’est pas étonnant que les problèmes de santé mentale soient en hausse. Désignée grande cause nationale en 2025, ce fléau intéresse aussi les pouvoirs publics.
Ainsi, en octobre 2024, Ipsos a dévoilé une large étude menée à travers 31 pays dont la France sur la perception de cet enjeu au sein de la population. Au niveau mondial, la santé mentale est devenue le principal problème de santé pour 45% des personnes interrogées. Elle est même passée devant le cancer (38%).
Cela reflète notre époque tumultueuse, où les crises semblent se succéder comme des dominos. Mais au milieu de ce tourbillon, il y a une lueur d’espoir, non pas dans la dernière détox numérique ou dans une application de pleine conscience. Il s’agit plutôt dans quelque chose d’aussi simple et intemporel que l’exercice physique. Alors, pourquoi pas l’escalade ?

Santé mentale : faire du sport pour décompresser
Admettez qu’après une longue journée passée à lutter contre les deadlines et à parcourir le labyrinthe sans fin des e-mails, la dernière chose à laquelle on pense, c’est d’aller à la salle de sport. Tout ce dont on a envie, c’est d’un coin douillet. Parfois d’un verre de vin ou d’un bon livre pour s’éloigner de la réalité. Pourtant, l’escalade serait une solution plus pertinente à ces tensions qui s’accumulent. Car comme toute activité physique, elle permet de décompresser.
Mais l’escalade n’est pas seulement une activité physique. C’est plutôt comme résoudre un casse-tête palpitant, une prise après l’autre. Ou faire une partie d’échec contre la gravité, en réfléchissant aux méthodes tout en gérant votre fatigue. Evidemment, au passage, vous testez votre force, votre équilibre et votre agilité. Mais l’escalade, c’est aussi une activité mentale. Et aussi une activité sociale.

Sur le front de la recherche
Parlons un peu de science. Une étude a été réalisée auprès de 40 personnes d’âge moyen souffrant de dépression. Ce panel a été divisé en deux groupes : l’un a participé à une séance d’escalade. L’autre a opté pour une séance de relaxation. Cette étude a examiné si une seule séance d’escalade pouvait avoir un impact sur notre santé mentale. Or les résultats ont montré une différence significative dans leurs symptômes dépressifs et leurs mécanismes d’adaptation.
Ainsi, même si vous ne pouvez pas vous engager à grimper aussi régulièrement que vous pourriez le souhaiter, sachez qu’une seule séance, même de temps à autre, peut faire des merveilles ! Et voici une autre bonne nouvelle concernant l’anxiété : une autre étude a porté sur 19 individus sédentaires qui ont participé à un programme d’escalade de 8 semaines.
Le résultat a été que non seulement leur niveau d’anxiété a diminué, mais ils sont également sortis de la salle d’escalade avec une nouvelle assurance, grâce à un regain de confiance en soi par rapport au groupe témoin. Alors pourquoi ne pas prendre votre équipement, laisser les soucis derrière vous et aller grimper à la salle ou dehors ?
Biblio
- Rock climbing and acute emotion regulation in patients with major depressive disorder in the context of a psychological inpatient treatment: a controlled pilot trial, Maria Kleinstäuber et al., Psychol Res Behav Manag. 2017 Aug 16:10:277-281. doi: 10.2147/PRBM.S143830. eCollection 2017. Lien ici.
- The Effects of Eight Weeks Sport Rock Climbing Training on Anxiety : à lire ici