Grimper en couple, oui, c’est possible (2ème partie)

Escalade en couple progression Anna Stöhr
Suite et fin de notre dossier sur l’escalade en couple, avec d’autres conseils d’organisation et le témoignage d’Anna Stöhr, bloqueuse autrichienne bardée de titres (deux fois Championne du Monde, deux fois Championne d’Europe et 4 fois victorieuse de la Coupe du Monde de bloc).

Oser les doubles séances

Une bonne manière de s’entraîner et de grimper ensemble, quand les niveaux sont très hétérogènes au sein du couple, c’est d’envisager des doubles séances. Le plus chevronné grimpe deux fois dans la journée, une fois pour lui, une fois en couple. Non content d’augmenter son volume de pratique, il pourra aussi se consacrer à l’autre pour le faire progresser ! Et au passage, il pourra tirer partie de la situation pour réviser ses gammes techniques et varier les styles. L’occasion de vérifier que les voies de niveau modéré présentent parfois des séquences complexes gestuellement…

Fractionner ensemble

Les séances de fractionné, avec leurs phases de travail et leurs phases de repos, sont propices à l’entraînement en couple. On peut s’échauffer ensemble et s’alterner ensuite, sur la poutre ou sur le mur, chacun réalisant un contrat adapté à son niveau, pendant que l’autre récupère. C’est super pour la motivation, car on peut s’encourager réciproquement au cours d’efforts parfois durs pour le mental et chacun progresse à son rythme, soutenu par l’autre. Un regard échangé, une présence rassurante : unis dans le bourrinage, pour le meilleur et pour le pire !

Savoir se séparer pour mieux se retrouver

Grimper en couple, ce n’est pas forcément faire toutes ses séances ensemble. Selon les projets, les disponibilités et les envies de chacun, on peut très bien aller grimper chacun de son côté, avec d’autres partenaires. Ce n’est pas de l’infidélité ! Ce n’est pas délaisser l’autre. Cela crée une respiration dans la cordée (et dans le couple !) qui peut être très profitable à la progression. En allant grimper chacun de son côté, avec des partenaires de son niveau, le moins performant du couple gagnera en confiance et en autonomie et le plus performant retrouvera la dimension compétitive qui est logiquement absente d’habitude.

S’entraîner à deux : le point de vue d’Anna Stöhr, bloqueuse de talent et partenaire dans la vie de Kilian Fischhuber, cinq fois vainqueur de la Coupe du Monde de bloc

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Kilian et toi, vous formez un couple. Est-ce que vous entraînez toujours ensemble ? Quels bénéfices en retires-tu ?
Oui, la plupart du temps, Kilian et moi, nous nous entraînons ensemble. Nous suivons globalement le même programme, même si parfois nos objectifs diffèrent. L’avantage pour moi, c’est que Kilian est un très bon ouvreur et qu’il connaît bien le style de blocs que l’on rencontre en Coupe du Monde. Il connaît également bien mes points faibles, il peut donc m’inventer des passages qui me stimulent et me font progresser.

En pratique, comment s’organise une séance ?
Généralement, nous ne faisons pas toute la séance ensemble sur les mêmes blocs. Pour s’entraîner et être performant, Kilian a besoin d’essayer des passages plus durs que ceux que je tente. Donc arrivés à un certain point dans la séance, chacun se consacre à ses propres objectifs, même si nous restons ensemble et si nous partageons le même espace. C’est une force, car quand l’un ne se sent pas trop en forme, l’autre peut le soutenir, le motiver.

En compétition, quand vous grimpez simultanément en finale, est-ce difficile pour la concentration ?
Ça dépend. Normalement, je parviens assez bien à me focaliser sur ce que j’ai à faire mais il m’arrive d’être tentée de regarder Kilian grimper et alors, là, je suis nettement moins concentrée sur mon escalade !

Ça vous a plu ? Retrouvez ici la première partie de ce dossier : Grimper en couple, oui, c’est possible (1ère partie)

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3 réponses

  1. fred l ancien auvergnat dit :

    Bon c etait l introduction
    Etmaintenant que pensez de l escalade en familleen 3 episodes…

    Pas toujourd de concilier tout ca,
    Continuer a se faire plaisir sans se faire mal avec lespotes en famille
    En fait jecrois que tous les sujets sont liees, plaisir, blessure, perf,…..
    Fred le retour

  2. Mathieu dit :

    Je commande un billet « mettre sa nana à l’escalade » 😉

  3. Jerome dit :

    @Fred : Grimper en famille, c’est encore autre chose.
    Chez nous, ça se passe plutôt pas trop mal, avec notre petite fille de 3 ans 1/2 :
    – l’été, on choisit un lieu de vacances proches de spots « escalade et baignade »… et on essaye d’équilibrer la journée entre les 2 activités
    – une séance « familiale » par semaine en SAE, où le but est plutôt de prendre du plaisir, se maintenir et familiariser notre fille à l’escalade
    – une sortie de temps en temps à Bleau pour se décrasser (les enfants adorent)

  1. 6 novembre 2014

    […] Ça vous a plu, retrouvez la suite ici : Grimper en couple, ou, c’est possible (2ème partie) […]

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