Escalade en extérieur : grimper avec le syndrome de Raynaud
Par temps froid, vous arrive-t-il d’avoir des soucis aux extrémités ? Vos doigts et orteils deviennent-ils soudainement blancs et insensibles, comme s’ils étaient “morts” ? Vous souffrez peut-être du syndrome ou de la maladie de Raynaud, un trouble de la circulation sans gravité, qui peut toutefois s’avérer gênant en escalade. Explications.
Syndrome ou maladie de Raynaud, c’est quoi ?
Il s’agit d’une maladie qui affecte les vaisseaux sanguins. Le phénomène est déclenché par une exposition au froid ou par un stress émotionnel. Parfois par la prise de certains médicaments (bétabloquants). Il touche plus volontiers les femmes (3 femmes pour 2 hommes) et les personnes de faible corpulence. Il se déclare chez des sujets jeunes, âgés de 15 à 30 ans, avec dans un tiers des cas une origine héréditaire.
Dans sa forme primaire qui est la plus commune, la maladie de Raynaud reste assez bénine. Dans sa forme secondaire qui est plus rare (appelée alors syndrome de Raynaud), ça peut être le signe de pathologies plus graves.Par exemple une polyarthrite rhumatoïde, un lupus ou une sclérodermie. En tous cas, sa présence ne favorise pas la pratique de l’escalade en extérieur l’hiver 😉
Manifestations
On observe une décoloration brutale des doigts, avec une sensation désagréable, voire douloureuse, accompagnée ou suivie de fourmillements, de pulsations et d’engourdissement avec ou sans perte de sensibilité. Concrètement les doigts deviennent tout blancs ! Il s’agit d’un bref vasospasme (rétrécissement des vaisseaux sanguins). Le phénomène concerne les doigts dans 40% des cas. Mais aussi les orteils, et plus rarement le nez, les lèvres, le mamelon ou le lobe de l’oreille. La partie lésée devient d’abord blanche, puis bleue/violette et enfin rouge, signe de revascularisation.
Trucs et astuces pour grimper avec la maladie de Raynaud
1. Évitez la caféine et le tabac, qui ont un effet très délétère sur la circulation
2. Couvrez-vous chaudement. En bloc, port des gants obligatoires entre les essais et chaufferettes dans les poches. Et en falaise, gants de soie sous des gants en cuir pas trop ajustés pour l’assurage et chaufferettes dans le sac à magnésie pour les phases de grimpe.
3. En cas de crise, appliquez immédiatement de la chaleur. Prévoyez par exemple un thermos d’eau chaude et une polaire fine, qui pourront faire office de bouillotte. Et au besoin revenez à la voiture vous mettre au chaud si la marche d’approche n’est pas trop longue.
4. Enfin, remuez vos doigts ou vos orteils, frictionnez-les, faites des moulinets de bras (ou des balancements de jambes) pour réactiver la circulation dans la partie affectée. Puis placez les mains sous les aisselles ou dans le cou pour les réchauffer.
Les traitements
Les traitements médicamenteux sont quelque peu controversés. Mais il semblerait que la Nifédipine, un inhibiteur calcique, représente actuellement le meilleur choix. Car elle permet d’obtenir une diminution des crises de 50 à 90 %. Parlez-en à votre médecin ! Il saura de toutes façons trouver la solution la plus adaptée à votre situation ! Du côté des traitements alternatifs, on évoque parfois la supplémentation à base d’huile de poisson, en raison de sa forte teneur en acides gras polyinsaturés. Et aussi les cures de magnésium (1g/j) ou de calcium (2g/j). Ou encore les tisanes de Gingko Biloba. Certes, il n’existe aucune preuve scientifique de l’efficacité de ces traitements. Mais ils ont au moins l’avantage d’être dénués de toxicité 😉
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Pas de réponses
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