Passer de la salle à la falaise : une transition en douceur
Les beaux jours reviennent. Après de longs mois de pratique indoor, vous vous apprêtez à aller jouer sur le rocher. Bonne nouvelle ! Attention toutefois, la falaise est un environnement plus complexe et nettement moins sécurisant que la salle, quelques précautions sont donc de mise, afin d’en profiter pleinement. La Fabrique Verticale vous donne quelques conseils de base pour une transition en douceur.
Bien que les murs soient de plus en plus beaux et de plus en plus hauts, grimper en extérieur reste une activité à part entière, qui demande des qualités particulières, qu’on ne développe pas toujours indoor. Si, à l’issue d’un hiver en salle, vous sautez le pas pour la première fois et décidez d’aller grimper dehors, en falaise, vous risquez d’être surpris. La transition n’est pas toujours aussi harmonieuse qu’on le souhaiterait !
Un conseil donc, et il est valable aussi pour les grimpeurs confirmés qui n’ont pas mis les pieds dehors depuis un moment : restez modeste et n’hésitez pas à redescendre d’un cran dans les cotations, pour les premières voies que vous ferez dehors. Vous avez l’habitude d’enchaîner des 6a en salle ? Prévoyez de tenter des voies en 5 dehors, le temps de prendre des sensations et de vous habituer au rocher.
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Voici aussi quelques exercices, à faire en amont de vos premières sorties, afin de faciliter la transition de la salle à la falaise :
Conseils pour la technique en falaise
Dehors, les prises de pieds sont généralement beaucoup plus petites que celles qu’on trouve en salle. De plus, elles sont souvent plus difficiles à discriminer qu’à l’intérieur. On oublie les prises bleues ou les prises rouges. Car tout le rocher est potentiellement utilisable. Alors ça change la donne !
Au mur, habituez-vous à utiliser des petites prises de pied. Par exemple en faisant des traversées sur un pan (ou au bas des voies) et en ne vous autorisant que les pieds les plus petits (pieds micros ou à visser). Les prises de mains restent libres. Apprenez à changer de pied sur de très petites prises (soit en sautant, soit en soulevant doucement le pied). Aussi, vous pouvez jouer à faire des transferts d’appuis, aussi bien sur des grattons, que sur des adhérences.
Lire aussi quelques conseils pour améliorer la pose des pieds.
Pour la tactique
En fait, la lecture sur le rocher est beaucoup plus complexe que sur le mur. Car on ne voit pas bien toutes les prises du bas. Et ce qu’on croyait être un bac s’avère parfois n’être qu’un plat difficile à utiliser. Il va donc vous falloir apprendre à vous réorganiser, et ce dans le feu de l’action. Une bonne manière de s’y préparer sur le mur est de jouer, à deux, à s’interdire des prises.
Concrètement, l’un grimpe dans une voie connue, sur le mur, et l’autre lui interdit des prises, de main ou de pied, au fur et mesure de sa progression. Il peut aussi lui dicter deux ou trois autres prises, appartenant éventuellement à une voie d’à-côté. Le grimpeur est alors obligé de se réorganiser, en fonction d’une situation nouvelle. Cela améliore ses capacités d’adaptation. Car ce sont elles qui seront par la suite mises à rude épreuve en falaise.
Lire aussi quelques astuces pour améliorer le feeling sur le rocher.
Une autre façon de procéder est bien sûr d’essayer le plus de voies nouvelles possible, par exemple en changeant de salle pour faire du à vue.
Pour le mental en falaise
En falaise, vous allez être confrontés à des voies moins aseptisées qu’à la salle. Ne vous attendez pas à trouver des points tous les mètres, comme en SAE. Dehors, la norme, c’est plutôt un espacement de 2 ou 3 mètres entre chaque point. Voire plus selon les endroits. La peur de tomber, que vous rencontriez peut-être déjà à l’intérieur, va donc être majorée. D’autant plus si l’environnement est un peu austère (face nord) ou la météo incertaine.
Il faudra faire avec ces nouvelles données. Si vous grimpez en tête, n’hésitez pas à partir avec le premier point prémousquetonné. Même si certains vous diront que c’est un “biscuit”. Choisissez dans un premier temps des voies indiquées comme bien équipées dans le topo. Par la suite, quand vous aurez pris confiance, vous pourrez vous mettre un peu plus au taquet.
Et pour vous préparer en amont à la salle, une bonne manière de procéder est de prendre volontairement des petits vols, pour vous habituer à chuter (et à enrayer des chutes pour votre assureur). Voir également ici quelques combines pour apprivoiser la peur de la chute.
Pour gérer sa sécurité
Enfin, last but not least, vous devrez être parfaitement au point sur la sécurité. En falaise, il n’y aura pas de dégaines en place. Sauf dans les voies dures, et encore, celles-ci demandent à être examinées de près car elles ne sont pas toujours en très bon état. D’une manière générale, regardez bien les points que vous mousquetonnez et leur état, ainsi que celui des relais.
Il vous faudra placer les dégaines à la montée (et les récupérer à la descente) et il vous faudra aussi probablement faire la manœuvre de maillon. Au relais, il n’y aura en effet pas forcément de mousqueton en place, comme à la salle, pour redescendre.
Un conseil, révisez donc vos manœuvres de corde classiques (savoir faire un relais et une manœuvre de but, savoir assurer en tête). Et bien sûr aussi les mousquetonnages (passer la corde dans le bons sens). L’idée n’est pas de se mettre en danger en allant dehors. Si vous vous sentez hésitant, faites le point avec la personne qui encadre à votre salle et redemandez-lui de vous expliquer tout ça en détail (technique et matériel nécessaire).
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[…] printemps arrive et avec lui l’envie de s’essayer à la grimpe dehors. Pour ceux qui ont déjà grimpé en extérieur, l’envie de retourner sur le rocher se fait sans […]