Performances en baisse : que faire pour garder la motivation ?
C’est peu dire que l’année 2020 a été singulière. Et 2021 n’est guère mieux. Or, dans ce contexte perturbé, il se peut que votre entraînement ait été bien mis à mal et que vous constatiez des performances en baisse. Pas simple dès lors de conserver la motivation, quand les progrès ne sont plus au rendez-vous. La Fabrique verticale vous donne quelques astuces pour maintenir le cap !
Performances en baisse ? Pas toujours simple de demeurer un grimpeur actif et épanoui, quand on constate que les résultats ne sont pas à la hauteur de ses espérances. Mais en faisant preuve (d’un peu) d’imagination et de (beaucoup) d’humilité, le plaisir peut (et doit) retrouver une place centrale dans la pratique de l’escalade.
Performances en baisse : Savoir aborder les sujets importants
Mauvaises sensations à l’entraînement et/ou difficultés à atteindre vos objectifs ? Il faut savoir relativiser, sachant que nous vivons une situation complexe, faite de stop and go, peu propice à la régularité de l’entrainement. Surtout avec la fermeture des salles. À notre avis, il est important de tenir compte de plusieurs facteurs avant de s’alarmer :
- 1. L’état de fatigue générale
- 2. La difficulté à maintenir le nombre de séances habituelles.
- 3. Le total de journées d’escalade proprement dites
- 4. La situation familiale et professionnelle.
- 5. Le contexte global, c’est-à-dire la situation sanitaire et économique dans lequel nous nous trouvons…
De plus, d’autres facteurs sont susceptibles de jouer un rôle dans la stagnation voire la baisse de vos performances. A vous de dresser la liste aussi exhaustive que possible des sujets qui fâchent. Et de le faire en toute franchise, sans complaisance ni sentiment de culpabilité.
Parfois, la régression (ou le sentiment de régresser) est simplement la conséquence d’une lassitude psychologique liée à une situation personnelle chamboulée ou agitée. Et dans le contexte actuel, les raisons ne manquent pas. Et puis les grimpeurs ne sont pas des robots !
Performances en baisse : dresser un bilan objectif
1. Fatigue générale.
Difficile de progresser ou même de conserver son niveau en escalade si l’état de fatigue s’impose d’emblée comme un frein à un entraînement de qualité. Une fatigue installée et prolongée peut avoir de nombreuses causes. Voir ici notre article sur le surentrainement.
En tout état de cause, il est souhaitable de consulter un généraliste ou un médecin du sport si le sentiment de manquer d’énergie perdure. Déjà pour vérifier que l’on ne couve pas un épisode infectieux. Dans cette perspective, un bilan sanguin peut également s’avérer judicieux.
2. Difficulté à maintenir le nombre de séances habituelles
Posez-vous cette question toute simple : est-ce difficile de maintenir le nombre de séances habituelles 1. en raison du contexte ou 2. en raison du manque de plaisir que vous prenez à grimper ? Si c’est la réponse 2, c’est peut-être le signe d’une lassitude face à des efforts répétés, à la poutre par exemple. Ou des séances de prépa physique sempiternellement construites sur le même schéma. L’absence de perspectives claires et d’objectifs n’aide pas non plus…
C’est pourquoi un grimpeur se doit de rester imaginatif dans la déclinaison de son entraînement. En dépit du contexte. Et une baisse du nombre de sessions de grimpe n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. Surtout lorsqu’elle s’accompagne de séances différentes, qui renouvellent votre motivation et améliorent votre foncier (ski de rando, running, vélo…). Et si besoin, on peut même envisager des plages de vrai repos.
3. Total de journées passées sur le rocher (ou en compétition si c’était votre objectif)
Peu de compétitions au compteur ? Pas beaucoup de sessions en exté ? C’est pas simple, dans le contexte… Et il n’est pas étonnant de perdre en motivation lorsque les occasions de se confronter à la spécificité de la pratique se font rares. Évidemment, il vous faudra garder cela en tête lorsque vous ferez le bilan.
Cependant, à l’inverse, une surabondance de séances peuvent également être délétères en termes de motivation. Surtout si elles n’ont pas toujours été couronnées de succès. Et qu’au final, vous avez fait peu de croix dans les phases de déconfinement.
En tout état de cause, il faut savoir prendre le temps de récupérer physiquement et mentalement avant de dresser un diagnostic négatif. Et envisager d’autres pistes de préparation.
4. Situation familiale et professionnelle, parfois le point de départ de performances en baisse
Difficile, pour ne pas dire impossible, de rester concentré sur son entraînement lorsque les ennuis ou les contrariétés s’accumulent à la maison ou au boulot, en plus de tout le reste. Car tout excès de stress est néfaste à la performance. En fait, il faut savoir faire preuve de patience et surtout donner leur vraie place à chaque chose. À vrai dire, vous n’êtes pas un pro. Donc il est logique que votre vie de famille ou votre carrière professionnelle soient plus importantes que vos performances de grimpeur.
Le plaisir au cœur de la pratique : savoir remettre l’église au centre du village
Finalement, pourquoi un grimpeur, aussi assidu et consciencieux soit-il, échapperait-il à une inévitable baisse de ses performances ? À cet égard, heureux celles et ceux qui ont pu vivre leur passion de l’escalade sans être gênés pas des blessures à répétition. Parfois, il faut savoir reconnaître qu’un plateau de performance a été atteint. Pour mieux le dépasser. Ou juste l’accepter en tant que tel.
Bien sûr, c’est à chacune et chacun de savoir accepter l’idée d’un relatif déclin. Et de trouver la meilleure parade pour le gérer. En conservant toujours à l’esprit que le plaisir pris à grimper est finalement autrement plus important que les croix que l’on peut faire. De plus les pistes de progrès en escalade sont multiples (techniques, mentales…) même si physiquement, il y a un petit tassement, qu’il soit irrémédiable ou temporaire.