WoodRock : une poutre Nomade en test !

poutre escalade bandeau woodrock nomade

Le marché des poutres d’escalade est très dense et la création d’outils d’entraînement en bois est pour le moins tendance. Difficile de faire sa place dans ce contexte, où, comme partout, les grosses machines industrielles prennent beaucoup de place. À la Fabrique Verticale, nous passons pas mal de temps à fouiner sur le web. Et un de nos grands plaisirs est de dénicher et de partager des nouveaux objets ou des innovations astucieuses, a fortiori lorsqu’elles émanent de passionnés !

Escalade et menuiserie : 2 passions complémentaires

L’entreprise Woodrock, basée à Samoëns en Haute-Savoie et créée par Jonathan, c’est en quelque sorte la synthèse de 2 passions, l’escalade et la menuiserie. Car si Jo n’a pas commencé l’escalade au berceau, il n’a pas tardé, grâce à ses études en STAPS, à comprendre l’intérêt de la poutre pour progresser.

La poutre Origin a été sa première création. Puis nous avons eu le grand plaisir de pouvoir tester la dernière-née : la Nomade qui, comme son nom le suggère, pourra vous suivre – presque – partout.

Un banc d’essai exigeant pour une Nomade

Tester c’est aussi un peu comparer. Avec la Il Domani, inévitablement, créée par Patxi Usobiaga et qui est le modèle à succès de ces dernières années. Mais surtout avec la nôtre, dessinée et produite à la maison et qui, forcément, est la meilleure du Monde !! 🙂

Car si nous utilisons beaucoup la poutre pour notre entraînement, nous aimons aussi apporter une poutre à la falaise, pour peaufiner notre échauffement ou pour nous réactiver entre deux essais. Et quand nous avons réfléchi à la conception de notre propre outil, plusieurs critères avaient orienté nos choix : simplicité, polyvalence ou fonctionnalité et compacité. C’est donc au filtre de ces paramètres que nous avons testé la Nomade de Woodrock.

les réglettes de la woodrock nomade poutre

Nomade : le concept

La Nomade est comme pas mal d’agrès en bois construite en frêne. C’est un bois à l’aspect plaisant, moins tendre que le pin, moins lourd que le chêne et très stable.

bi doigt woodrock nomade

Elle est déclinée en 2 versions :

  • La Nomade-Machine est proposée aux grimpeurs évoluant entre le 5ème et 7ème degré.
  • La Nomade-Mutant est recommandée quant à elle pour les grimpeurs évoluant au-delà du 8ème degré.

Lorsque s’est posée la question du choix du modèle que nous testerions, nous avons choisi la version Nomade-Machine, car, à première vue, ses mensurations correspondaient mieux à l’utilisation que nous comptions en faire (échauffement et réactivation en falaise).

Les deux poutres ont des mensurations et une conception semblable.

Pour ce qui est de la forme, imaginez un Toblerone de 42 cm de long, 6 cm de profondeur et 9 de hauteur, et plutôt léger (750 grammes pour le modèle testé).

Quant aux préhensions, on a le choix entre un bac (en saisissant la poutre par-dessus), un plat (le « dos » de la poutre), des réglettes et des bi-doigts, dont les dimensions diffèrent d’un modèle à l’autre.

  • Version Machine : réglettes de 16, 23 et 32 mm ; bi-doigts de 32 mm
  • Version Mutant : réglettes de 13, 18 et 25 mm ; bi-doigts de 18 mm

Jusque-ici, rien que de très classique me direz-vous. Mais c’est là où le concept devient très intéressant : de chaque côté de la poutre, Jo a inscrit un système de rainures qui guident la cordelette de suspension et orientent par la même occasion la poutre sur trois angles.

position bonne prise woodrock nomade
Position 1 : version facile

Selon la position, on bénéficie donc de prises (les réglettes et bi-doigts) plus ou moins crochetantes ou bien un plat (dont le point d’équilibre est positionné différemment sur la Mutant, ce qui le rend plus difficile à tenir).

woodrock nomade position normale
Position 2 : ça devient moins facile

En voyage avec la Nomade

Forcément, dès la réception de la poutre, nous n’avons pu nous empêcher de faire les premiers essais à la maison !

L’objet est livré dans un carton bien ajusté (le facteur a d’ailleurs failli le garder, fantasmant sur le Toblerone inside). Et l’unboxing – comme disent les youtubeurs – constitue une première expérience agréable : la Nomade est très jolie et parfaitement finie. Et le contact du frêne est d’emblée plaisant.

Une petite fiche explicative est fournie. Elle est claire et permet immédiatement de comprendre le système de réglage.

woodrock nomade position plat
Position 3 : le plat !

Mais bref, en avant pour la falaise et le test de la Nomade dans son véritable biotope.

Premier constat. Elle rentre aisément dans le sac sans prendre beaucoup de place. On peut tout à fait imaginer la glisser aussi dans une valise pour ceux qui voyagent loin.

Une fois à la falaise, le point d’accrochage est vite trouvé. C’est souvent le premier point d’une voie quand les falaises déversent, ou bien une branche basse.

Et l’on peut tout de suite commencer à jouer.

Position crochetante, position intermédiaire, plat. Notre première impression à tous est unanime : Pour s’échauffer en falaise, la version Machine est la bonne. Il y a suffisamment de profondeur pour les bonnes réglettes et si on le souhaite il est très facile de rendre les suspensions plus difficiles en n’engageant pas complètement les doigts.

La répartition des profondeurs permet une bonne progressivité dans la difficulté et les bi-doigts ont une bonne mensuration.

woodrock nomade grimpeuse traction poutre
Tu la tiens bien !

La version Machine serait donc notre choix en tant que poutre d’échauffement. Pour autant, à nos yeux la version Mutant reste très intéressante, soit pour l’échauffement… des mutants, soit en tant que poutre de voyage, pour faire des séances d’entraînement à part entière.

Un des aspects qui nous a le plus plu est bien la versatilité de la Nomade : le changement d’orientation se réalise en 2 secondes et l’on obtient grâce au système de rainures la plus grand variété (à notre connaissance) de préhensions que l’on puisse trouver sur un engin de ce format.

Retour à la maison

Si je fais référence aux critères évoqués plus haut dans l’article, la Nomade est bien une réussite. C’est un concept qui est abouti et qui lui octroie bien plus de possibilités que la poutre de Patxi, citée en exemple, et dont la simplicité a sans doute fait le succès.

Pour ma part, je placerais la Nomade un peu au-dessus, étant donné les possibilités de réglage qu’elle offre. Possible donc qu’elle fasse concurrence dans mon sac à ma poutre DIY…

Les plus :

  • Compacité
  • Réglage des angles
  • Finition

Les moins :

  • J’aurais aimé avoir eu l’idée
woodrock nomade à la falaise
Le repos du Guerrier

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4 réponses

  1. Martin dit :

    Original et bien pensé !!!!

  2. Antoine Lucas dit :

    Bonjour,

    merci pour cet avis et ce test. Deux choses, vous parlez beaucoup d’échauffement, mais qu’en est-il pour l’entrainement ? Par rapport à d’autres modèles, je pense par exemple à celui de voyage proposé chez Problem Solver (moins cher, mais surement pas fait à la main non plus) ?

    Merci

    • Olivier dit :

      Bonjour Antoine
      merci pour ton commentaire.
      Alors dans les poutre de voyage comme pour les modèles fixes, il est impossible de trouver la panacée ! Je ne me permettrai pas de porter un jugement sur la problem solver, puisque nous ne l’avons pas essayée. Sauf que j’en ai entendu aussi du bien, comme c’est le cas pour la woodrock.
      Pour ce qui concerne la woodrock, j’aime bien la modularité de l’effort grâce à l’inclinaison. Et il y a des plats ! Mais voilà, pas plus. Désolé de ne pouvoir apporter de l’eau à ton moulin.

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