Methode : comment aborder un bloc ou un exercice à votre limite ?
Vous avez déjà ressenti de la frustration face à un bloc (ou une voie) dans lequel vous n’arriviez pas à décoller ? Vous n’avez rien contre sortir de votre zone de confort mais c’est tout simplement trop difficile ? Ces quelques conseils devraient vous aider à aborder un bloc difficilement réalisable ou un exercice à votre limite. Avec un peu de methode !
C’est un fait. Lorsqu’un bloc ou une voie représente une difficulté majeure à sa réalisation, nous éprouvons un sentiment de déception ou de frustration, parfois impossible à réprimer. Car il nous met en situation d’échec et nous place face à nos points faibles. De même, en prépa physique, les exercices réalisés en routine par d’autres grimpeurs peuvent vous sembler impossibles. Ou trop limite. Heureusement, avec un peu de methode, tout type d’exercice peut s’adapter, se modifier.
En effet, un exercice peut toujours se simplifier. Ou se corser 😉 Car il existe toujours des variantes ou des phases d’apprentissage d’un mouvement par lesquelles il faut passer avant de pouvoir réaliser un exercice correctement.
Si un passage ou un exercice est difficile à réaliser, cela peut être ressenti comme quelque chose de négatif. Or, ce sentiment entraine des réactions qui se manifestent la plupart du temps par :
- Un entêtement à vouloir le réaliser à tout prix, ce qui peut se traduire par une blessure ou du sur-entrainement
- Un abandon alors qu’il peut être très bénéfique à nos objectifs
Methode : comment aborder un bloc, une voie ou un exercice de prépa physique difficilement réalisable ?
En bloc
- Une poussette dans le dos ou sous les fesses, effectuée par un pareur, peut permettre de s’alléger dans le mouvement et ainsi mieux ressentir le placement
- En salle, s’il vous manque un mouvement au milieu du bloc et que vous tombez toujours au même niveau, vous pouvez prendre une prise appartenant à un autre bloc pour shunter le crux et aller voir la suite
- De même, en extérieur, dans un bloc haut, n’hésitez à utiliser une corde en moulinette pour repérer plus facilement la sortie du bloc, sans prendre sans cesse des chutes dans les crashpads, susceptibles de générer une blessure (entorse de la cheville notamment lors d’une mauvaise réception)
Simple methode ou “biscuit”, comme on dit dans le jargon des grimpeurs ? Bien évidement, ces solutions ne sont bien sûr pas la panacée. Car pour avoir une chance de faire le bloc, il faudra de toutes façons par la suite repérer clairement où se situe le problème (physique, gestuel, mental…). Puis bosser à fond cet aspect, en essayant d’autres blocs du même style dans des niveaux plus abordables. Et en envisageant des séances dédiées à cette lacune physique ou mentale.
En voie
En voie, plusieurs problèmes vont se poser. Soit vous tombez à un crux bien marqué (par manque de force ou de technique, erreur de lecture…). Soit vous arrivez au bout de vos réserves (mauvaise gestion du rythme de la voie et des repos, déficit de relachement, manque de continuité ou de résistance…). Néanmoins quelques combines peuvent vous permettre de jouer un peu dans cette voie qui vous semble trop limite pour le moment.
- Grimper en moulinette, corde tendue (pour s’alléger dans la section dure)
- En salle, prendre des prises dans la voie d’à côté (un pied voire une main) pour pouvoir continuer dans la séquence et aller plus loin dans l’effort, ressentir l’intensité globale de la voie dans sa continuité
- Grimper les sections dans le désordre : le crux est en haut de la voie ? Vous y arrivez toujours cuit et ne pouvez le résoudre ? Lors de quelques montées, accédez d’abord à la section finale en tirant aux dégaines, puis essayez de résoudre le crux en étant alors « frais ».
Methode : faire des exercices physiques à votre limite
Comme pour le bloc ou la voie, les exercices de prépa physique peuvent sembler parfois un peu inaccessibles. Ou en tout cas trop limite. Que ce soit en gainage, par exemple, avec l’exercice de la planche, réalisée à la barre ou aux anneaux, et qui reste difficile pour beaucoup de grimpeurs (voir ici une vidéo présentant 5 exercices aux anneaux pour muter en gainage)
Si on prend l’exemple de la pompe (ou push up), elle peut sembler très facile à un grimpeur confirmé mais carrément limite à un(e) débutant(e). La pompe en amplitude complète consiste tout simplement à repousser son poids de corps du sol à la force des bras. Elle est réalisable si le gainage des abdominaux et du dos sont suffisants. Et si la structure musculaire des bras et du tronc est suffisamment développée (triceps et pectoraux notamment).
Lorsque cet exercice est difficile à réaliser, il existe plusieurs étapes d’apprentissage qui vont faciliter la réalisation du mouvement. Par exemple, la pompe à genoux :
Placez-vous de la même façon que pour une pompe complète. Mais en posant vos genoux au sol. Ainsi votre poids de corps est allégé et vos bras auront moins d’efforts à faire pour repousser votre buste.
La pompe sur support
- Montez sur vos pointes de pieds et placez-vous en appui les bras tendus sur un support face à vous. Le corps est alors en appui, en oblique, contre un mur ou une table.
- Pliez vos bras afin de rapprocher votre buste du support puis tendez-les de nouveau afin de revenir en position initiale. En gardant le corps bien rectiligne.
Cet exercice est intéressant pour tout débutant. Car on peut régler la hauteur du support pour un apprentissage progressif. Methode : commencez en plaçant vos mains assez haut contre le mur. Puis rabaissez-les au fur et à mesure de votre progression jusqu’à vous rapprocher de la pompe au sol. L’étape sur une table est souvent assez efficace pour sentir le mouvement.
Voir aussi notre article dédié aux pompes et ceux dédiés à l’apprentissage de la traction (à deux bras ou à un bras)