No Edge : La Sportiva renouvelle toute sa gamme

La Sportiva, fabricant historique de chaussons d’escalade, a décidé d’upgrader toute sa gamme No Edge. Depuis le Futura jusqu’au Mantra, en passant par le Genius… Mais en y ajoutant aussi un tout nouveau modèle, le Mandala ! Cette fameuse gamme de chaussons sans carre est donc désormais facilement identifiable, grâce à la couleur blanche de l’empeigne. Belle !

Le fabricant italien La Sportiva a présenté sa nouvelle collection SS 2024, avec de nouveaux ajouts très séduisants. Nous vous avions déjà parlé du nouveau chausson de bloc designé par Adam Ondra himself, qui ne sera disponible qu’à partir de septembre. Mais en attendant, voici qu’arrive sur le marché toute une gamme très esthétique et très cohérente, rassemblant tous les No Edge.

Vous l’avez compris, il s’agit en fait d’une reprise de modèles bien connus des grimpeurs, le Futura, le Mantra et le Genius. Le dénominateur commun, c’est la semelle, très particulière, sans carre, qui procure des sensations incroyables pour une escalade carrément intuitive. La gamme No Edge gagne donc en cohérence. Puisque tous ces modèles sont maintenant blancs et pourvus d’un tout nouveau matériau, une microfibre beaucoup plus durable.

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Escalade à Fontainebleau en No Edge, on the edge comme disent les Anglais, sur le fil de l’arête – Photo (c) Matteo Pavana pour La sportiva

Au-delà du rafraichissement esthétique, qui voit les fameux modèles chers aux services R&D la marque désormais réunis sous une même couleur, se cache aussi un tout nouveau modèle : le Mandala ! En fait, il s’agit du dernier né la famille No Edge. C’est un velcro légèrement plus raide que le Futura, où la polyvalence est au service de la performance verticale. Résolument axé escalade en extérieur.

Le pourquoi de la nouvelle gamme No Edge

Eblouis par cette nouvelle gamme qu’elle avait eu le plaisir de découvrir en avant première, La Fabrique verticale a voulu en savoir plus sur les coulisses de ce renouvellement. Nous avons donc tout naturellement posé la question à notre ami Pietro Dal Pra, un grimpeur de longue date, qui œuvre aussi au développement des chaussons pour le fabricant transalpin.

“Depuis la naissance des premiers chaussons No Edge, et en particulier du Speedster, nous étions certains que c’était une technologie fantastique, qui offrait à l’escalade une opportunité exceptionnelle. Celle d’avoir une escalade plus fluide, plus naturelle et plus douce, explique Pietro Dal Pra. De plus, en termes de performances, je suis convaincu que si vous prenez le temps de vous y habituer, pour l’escalade à vue, ça apporte vraiment quelque chose en plus”.

nao monchois escalade de bloc à Fontainebleau
Nao Monchois profite de l’adhérence incomparable des tout nouveaux Futura sur le grès de Bleau – Photo (c) Matteo Pavana pour La Sportiva

Pourtant, force est de constater que cette technologie a eu du mal à trouver son public. Les grimpeurs recherchent la carre sous la semelle et s’imaginent, comme sur un ski, que celle-ci vient s’incruster parfaitement dans le support. Alors que si on observe un chausson quand il est déjà fait au pied du grimpeur, quand il procure les meilleures sensations, c’est précisément le moment où la carre s’est arrondie… CQFD.

Briser les idées reçues

Il y a donc tout un travail d’éducation à faire. “C’est vrai, concède Pietro. Pour dire la vérité, en termes de ventes, ces chaussons n’ont jamais eu le succès qu’ils méritaient. Je pense que les grimpeurs ont un peu des a priori quand ils les voient. Ils ont peur du changement. C’est pourquoi nous avons décidé de créer une gamme entière de chaussons No Edge.

Parce que nous croyons en elle. Nous voulons que les grimpeurs comprennent ce concept novateur. Ainsi, créer une gamme entière (et la promouvoir de manière forte) était le seul moyen de donner du pouvoir à cette technologie. En espérant que le monde de l’escalade finira par comprendre à quel point c’est exceptionnel de grimper avec !”.

no edge La Sportiva

L’arrivée du Mandala

Pour renforcer la gamme No Edge, La Sportiva a eu envie d’y adjoindre un autre modèle à velcro. Ce dernier est donc un peu plus rigide que le Futura. Et apporte plus de soutien sur les petites prises. Pour ceux qui grimpent principalement dehors, dans des murs verticaux. Ce Mandala est également bien adapté aux grimpeurs un peu plus lourds que la moyenne. Comme l’explique Pietro Dal Pra, “Le Mandala est plus indiqué que le Futura pour l’escalade en extérieur ou les itinéraires moins surplombants”.

En réalité, en interne, il existe une échelle de rigidité dans la gamme. En partant du modèle le plus souple et en allant vers le modèle le plus raide, on trouve d’abord le Mantra puis le Futura. Ensuite le Mandala et le Genius. Ainsi la cible du Mandala est un grimpeur qui cherche une chaussure offrant plus de soutien que le Futura. Mais qui n’a pas envie de renoncer au confort d’un système de fermeture velcro.

mandala nouveau chausson d_escalade la sportiva

Les nouveautés de la gamme

Au premier coup d’œil, une chose saute aux yeux. Tous ces chaussons sont blancs. C’est un réel atout d’un point de vue esthétique. Ça donne une belle unité. Non seulement toute la gamme est facile à identifier. Mais en plus, elle est très classe, très contemporaine. Une perception que nous avons exprimé et qui a ravi Pietro ! “Oui, c’est exactement cela ! Au départ, nous voulions juste une seule couleur pour toute la gamme, pour lui donner une identité forte et reconnaissable”.

“Et pourquoi le blanc ? Tout simplement parce que le blanc est simple et très élégant !” Toutefois, notez qu’on va au delà de la simple évolution visuelle. Ce nouveau look se double aussi d’un changement radical de matière. La nouvelle microfibre utilisée sur l’ensemble de la gamme permet de gagner en durabilité. C’est ce que nous a confirmé Pietro. Ce matériau rend la chaussure beaucoup plus stable. Notamment pour un usage à long terme.

Grâce à cette nouvelle microfibre, “le chausson conservera sa structure dans le temps. Et surtout (très important), ça donnera la possibilité d’un processus de ressemelage supplémentaire. Sur les anciens modèles No Edge, la partie supérieure, après deux ressemelages, était déjà trop faible. Maintenant, avec ce matériau plus résistant, vous pouvez les ressemeler un plus grand nombre de fois. Néanmoins, le confort reste très bon”.

gamme de chaussons no edge la sportiva escalade bloc nouveautés 2024

Les constantes de la gamme No Edge

Hormis le changement cosmétique vers le blanc des modèles emblématiques Futura, Mantra et Genius, et l’arrivée de cette microfibre révolutionnaire, les grandes constantes de la gamme No Edge, qui ont fait son succès auprès des aficionados dont nous faisons partie, restent inchangés. La technologie No Edge, propre à La Sportiva et développée pour les grimpeurs à la recherche d’une expérience d’escalade fluide, intuitive et naturelle, est toujours au-rendez-vous. Un bon point !

Le Mantra est le même que le précédent. Mais avec une partie supérieure plus résistante en raison de la nouvelle microfibre utilisée. Ceci évitera une usure prématurée lors des contre-pointes. “Pour le Futura et le Genius, précise Pietro, il y a quelques changements pour améliorer les modèles précédents. Mais ce ne sont que des détails. Rien de très important dans la structure ou dans la forme. Donc rien qui mérite d’être mentionné”. À part peut-être une évolution du talon, qui à première vue nous a semblé héritée du modèle Solution Comp.

Dans son ensemble, le système No Edge, qui s’adapte à l’ergonomie du pied, garantit une parfaite adéquation de la boîte à orteils à chaque type de support. Tandis que la technologie P3™ préserve la forme et les performances du chausson même après de nombreuses séances d’entraînement. Sur la Mantra, le modèle le plus souple, spécifiquement dédié au bloc en salle, on retrouve la construction D-Tech qui enveloppe l’avant-pied pour une adhérence incomparable sur les volumes.

Retrouvez très prochainement un test complet du tout nouveau Mandala

ballerine mantra la sportiva fontainebleau
Les ballerines Mantra en action ! Photo (c) Matteo Pavana – La Sportiva

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6 réponses

  1. Youcef SEMSOUM dit :

    Mon humble avis : un chausson difficilement ressemelable…une fois usé, tu rachètes, c’est vraiment pas cool

    • Olivier dit :

      Salut Youcef.
      Oui ce sont des chaussons très techniques à ressemeler. Mais pour avoir fait l’expérience il y a quelques années sur des speedsters, cela marche très bien. D’autant plus que seuls les ressemeleurs formés et agréés par La Sportiva sont à même de ressemeler ces modèles. En l’occurrence, c’est à la cordonnerie au pieds des voies que j’avais confié mes Précieux et cela avait été top ! Olivier

    • Arnaud dit :

      Je tourne sur trois paires de genius qui en sont respectivement à 3, 2, et 0 ressemelages. Je ne ne ressens pas une différence entre les 3 paires. Donc honnêtement ça se ressemelle bien. Mais il faut que le ressemeleur soit équipé pour, effectivement.

  2. Ludo dit :

    Bonjour à vous la Fabrique Verticale!
    Cette annonce est une bonne nouvelle pour l’amateur de No-edge que je suis depuis quelques années maintenant (Futura et Genius, après avoir essayé les Boldrini aussi). Ces chaussons sont vraiment fantastiques dans 90% des situations, une fois qu’on y est habitué!

    Je me suis toujours interrogé sur l’absence de ces chaussons aux pieds des grimpeurs sponsorisés par LaSportiva qui semblent, à part Ai Mori, un peu Adam Ondra et Stefano Ghisolfi lorsqu’il faisait encore de la diff’, avoir toujours délaissé ce type de chaussons une fois passée les campagnes marketing de sorties des anciens modèles. C’est d’autant plus étonnant que la marque semble y croire (4 modèles !)…

    • Olivier dit :

      Salut Ludo
      merci pour ton commentaire.
      A notre avis La Sportiva a raison de croire en ces modèles, qui ont longtemps soufferts d’a priori non étayés.
      Concernant les choix des grimpeurs pro : il y a plusieurs paramètres à prendre en compte : tout d’abord le fait que le modèle aille aux pieds ou pas, tout simplement. Et parfois cela ne tient pas à grand chose : par exemple, j’ai longtemps essayé de grimper avec des solutions : impossible !! Et les solutions Comp me vont à merveille !!
      Pour aller sur les no-edge, (et je grimpe 95 % de mon temps avec), ils ne conviennent pas à toutes les configurations : très gros dévers, trous… Donc c’est vrai que je vais utiliser aussi d’autres modèles en fonction du contexte et aussi de mes ressentis du jour.
      Par ailleurs, il y a aussi le fait que pour maximaliser son efficacité avec un modèle, il faut beaucoup beaucoup le porter. Dit autrement, cela nécessite beaucoup de temps pour connaître parfaitement un modèle. C’est pourquoi, beaucoup de grimpeurs pro, je vais juste citer des grimpeurs LaSpo, ne changent pas de modèles depuis trèèèès longtemps : Romain Desgranges, Anak Verhoeven, jonathan Siegrist…. Stefano ou Adam grimpent dans des contextes très variés, bloc, falaise, prises, inclinaisons, font de la compète, bloc, diff, comme tu le sais…. Ils utilisent par conséquent plusieurs modèles, parfois 1 différent à chaque pied. Et donc utilisent des no-edge « autant » que des solutions comp, theory ou autre.
      Enfin, et je parle pour Adam Ondra, qui est moteur dans l’évolution des chaussons, il y a toujours la recherche de petites évolutions qui vont peut-être faire la différence. C’est vrai aussi qu’ils sont bien mis à contribution, c’est leur travail aussi, pour la promotion des produits. Et que donc en période de lancement, beaucoup de photos paraissent avec tel ou tel modèle. Et cela peut ensuite l’impression que tu as ressentie.

      • Ludo dit :

        Merci Olivier pour ta réponse fort intéressante.
        Je dois bien avouer que les modèles No-edge me vont moi aussi comme un « gant » s’y j’ose dire. Et je trouve la pose de pieds beaucoup plus intuitive qu’avec des chaussons avec carres (même si j’ai une paire de Skwama en complément).

        La question du ressemelage posée par Youcef peut en effet être une difficulté car elle est moins familière des professionnels, et parfois rejetée vivement par certains d’entre eux, mais comme tu le dis c’est possible et ça vaut le coup de le faire.

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