L’escalade, c’est le pied !

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… Ou pourquoi vous devez enlever vos chaussons entre chaque voie !

En escalade, tout commence par le pied. Lorsqu’on débute, c’est vrai, on est plutôt focalisé sur nos prises de mains et l’usage de nos pieds n’est pas évident ; on a des difficultés à prendre confiance dans les appuis que nous procurent les prises. C’est normal : du point de vue musculaire, il s’agit de réactiver des zones assez peu sollicitées dans notre vie de tous les jours ; et les sensations recueillies au niveau des orteils sont peu porteuses de sens ; pire, elles sont parfois douloureuses. Et puis notre pied s’éduque et on prend de plus en plus conscience de son importance pour notre motricité. Aujourd’hui, La Fabrique Verticale vous en dit un peu plus sur cet organe essentiel.

Sensations, sensations

Le pied, sur sa face plantaire est un véritable capteur-émetteur d’informations sensorielles. Elles contribuent en particulier à une adaptation fine de notre équilibre lorsque nous sommes debout.

Lorsque nous posons le pied sur une prise, il devient ainsi immédiatement un capteur sensoriel, avant de devenir, quelques fractions de seconde plus tard, le pilier de notre stabilité, l’organe à partir duquel peut commencer un mouvement.

La position du pied, ses mouvements, ont des répercutions sur le positionnement de tous les étages de notre corps, éléments anatomiques posés les uns sur les autres et qui constituent notre architecture.

Cette sensibilité est très forte au niveau plantaire, zone très stimulée au quotidien au cours de la marche. Mais l’escalade nous conduit à la développer aussi dans les zones où nous entrons en interaction avec les prises : les orteils surtout, mais aussi les talons ou le dessus du pied.

Une affaire de capteurs

Sur un plan physiologique, les premiers intervenants de cette sensibilité sont les récepteurs cutanés : simples terminaisons nerveuses ou cellules sensorielles, ils sont capables de transformer une stimulation (mécanique, thermique…) en un signal qui sera interprété par notre cerveau. Ainsi, disques de Merkel, corpuscules de Pacini et de Meissner enregistrent-ils des stimulations liées au toucher et à la pression.

Comme toutes les cellules de notre corps, ces terminaisons nerveuses ont besoin d’oxygène et de nutriments pour bien fonctionner, autant d’éléments apportés par le sang. Cependant, différents facteurs peuvent interférer comme le froid ou la compression prolongée.

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Paradoxe

C’est à ce niveau que cela se corse :

Pour grimper, nous utilisons – presque – tous des chaussons. Ils protègent notre peau des frottements contre le rocher, c’est une chose. Mais surtout, ils nous permettent d’appuyer très fort sur de toutes petites surfaces, tout en restant assez fins pour nous permettre de sentir les prises. Ces deux paramètres sont relativement contradictoires et sont l’objet de recherches et d’innovations constantes de la part de tous les fabricants : systèmes de mise en tension du chausson, matériaux utilisés pour la tige, intercalaires et bien sûr gommes sont autant de variables à manipuler pour aboutir à un modèle plus ou moins performant dans une situation donnée. Bref.

Quel que soit le modèle, pour apporter toute son efficacité, un chausson doit être très ajusté, pour limiter au maximum l’espace entre le pied et la prise.

La contrepartie, c’est que cet ajustement implique une certaine compression qui sur la durée d’une voie par exemple va réduire vos qualités sensibles.

Faire un bloc  prend quelques dizaines de secondes au plus ; on reste (sauf exceptions) rarement plus d’une quinzaine de minutes dans une longueur : les risques lésionnels liés à la compression du pied dans le chausson sont par conséquent limités.

Nous ne discuterons pas dans cet article sur le choix des chaussons, plus ou moins tendus : celui-ci appartient à chacun en fonction de ses envies, besoins, objectifs. Voyons plutôt comment faire en sorte de cajoler nos récepteurs sensoriels.

Comment agir ? 4 choses à essayer

Commencez par utiliser des chaussons qui sont adaptés à vos pieds. Il est indispensable pour cela de pouvoir essayer différents modèles : même au sein d’une même marque, tous les modèles ne vous conviendront pas de la même façon.

Lors des essais, repérez en priorité la présence éventuelle de points de compression localisés (sur le dessus, l’extérieur du pied au niveau du petit orteil par exemple), ou de zones de vide (sous le talon) : ce sont des indices efficaces qui doivent vous faire vous détourner du modèle essayé. Prenez également en compte les caractéristiques (extension, élasticité) des composants de la tige : ce sont elles qui font que le chausson va peu ou prou « bouger », plus ou moins rapidement.

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En début de séance, une bonne habitude consiste déjà à réveiller la sensibilité de vos pieds, en stimulant les récepteurs sensitifs (lien vers article).

Entre chaque voie, entre chaque bloc, enlevez complètement vos chaussons et laissez les pieds respirer, au large.

Enfin, n’hésitez pas à vous masser la plante et les orteils, afin de rétablir plus vite la circulation et stimuler la sensibilité de ces régions.

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