Les secrets de la progression en escalade en extérieur
À la belle saison, les grimpeurs en profitent généralement pour retourner en extérieur. Ou alors pour découvrir ce milieu, s’ils viennent de commencer à pratiquer en salle. L’occasion d’évaluer les progrès accomplis durant l’hiver et de se mesurer à la complexité du rocher. La Fabrique verticale vous livre les secrets de la progression en extérieur. Ou comment performer et bien s’entrainer pour l’escalade dehors !
Aux beaux jours, la motivation pour s’entrainer indoor baisse parfois… La dernière chose dont on a envie, c’est de s’enfermer en salle pour s’entraîner. À La Fabrique verticale, nous coachons beaucoup de grimpeurs dont les objectifs sont en extérieur. Et avec près de 40 ans d’expérience en escalade, nous pouvons vous affirmer qu’il est tout à fait possible de s’entraîner dehors. Et même de progresser ! Voici donc les secrets de la progression en escalade en extérieur.
Quelles sont les stratégies pour performer et s’entrainer en extérieur ? Il n’y a pas forcément besoin d’aller en salle. Évidemment, on ne va pas vous dire que ce n’est pas pertinent. C’est même très efficace. Car vous avez tous les outils sous la main. Et c’est moins chronophage. Mais on peut mixer les deux. Par exemple entraînement physique en salle la semaine et falaise le week-end. Explications.
Les secrets de la progression en escalade
En fait, tout dépend un peu de votre objectif de progression. Si vous souhaitez progresser en falaise, monter dans les cotations, il n’y a aucune question à se poser. Une séance en falaise sera toujours plus bénéfique en termes de spécificité qu’un entraînement sur mur. Idem pour le bloc. En revanche, si vos objectifs sont indoor, par exemple pour la compétition, la question se pose différemment.
À première vue, on serait tenté de dire qu’il est alors préférable de s’entraîner en salle. Toutefois, on constate parfois, chez les jeunes compétiteurs qu’on entraine, un manque de bases techniques par rapport à leur physique. Aller grimper dehors de temps en temps peut donc leur être bénéfique. D’une part, c’est un bon moyen de rompre la routine à l’entraînement. D’autre part, la stimulation technique et tactique est différente. On améliore ainsi les qualités de lecture et d’adaptation. Car il y a une plus grande complexité quand on évolue sur le rocher.
S’entraîner dehors : quelques pistes de progression
Aller dehors, c’est la meilleure façon de vous aérer, au sens propre bien sûr, mais aussi au figuré. Vous élargissez votre horizon, vous améliorez vos sensations et pouvez même vous affûter physiquement. Essayez de piocher dans les quelques pistes ci-dessous, chaque fois que vous avez l’occasion d’aller dehors. Pensez-y. Il y a en sûrement un ou deux aspects susceptibles de vous faire progresser ! Et ça sera peut-être plus fun que de jouer les hamsters.
Le mental
Grimper dehors va vous faire progresser mentalement. Forcément. En effet, les voies ou les blocs sont moins sécurisés qu’à la salle et vont vous pousser dans vos derniers retranchements. D’un point de vue affectif, grimper dehors demande une plus forte implication. On n’est plus dans l’univers aseptisé de la salle. Il faut parfois s’engager au-dessus du point. Ou se lancer dans un mouvement aléatoire en haut d’un bloc… En grimpant dehors, vous allez élargir votre zone de confort et ça, ça vaudra toutes les séances du monde. Acceptez ce challenge et entraînez-vous à dépasser vos limites !
Les secrets de la progression en escalade : la désescalade
Pour augmenter votre volume de pratique, n’hésitez pas à faire les voies en escalade/désescalade, quand vous êtes en falaise. En tête ou en moulinette, c’est une excellente piste de progression. Physiquement, bien sûr car il faut tenir la distance. Mais aussi techniquement, car on se retrouve souvent dans des positions bizarres à la descente, gainantes ou aléatoires. Et la méthode pour effectuer le mouvement n’est pas forcément la même qu’à la montée. Mentalement, enfin, si vous jouez à ce jeu en tête, en déclippant les points, vous allez devoir gérer vos émotions en état de fatigue. Et là encore, c’est un excellent moyen de s’entraîner.
Pratiquer d’autres sports
Il fait beau et, vaste dilemme, vous vous demandez s’il vaut mieux faire une séance à la salle ou accepter cette sortie en vélo ou en ski de rando proposée par les copains. Aller grimper sur le mur semble la réponse la plus raisonnable a priori, en termes de “rentabilité” de l’entraînement. Toutefois, au niveau plaisir et motivation, se priver d’une sortie dont on a envie n’est pas toujours terrible. Et mieux vaut une bonne sortie cardio, qui ressource et améliore la caisse générale, qu’une séance indoor faite à reculons…
Les secrets de la progression en escalade : faire du à-vue
Une journée en falaise est l’occasion d’essayer un maximum de voies à vue. Et d’engranger des méthodes, des sensations. D’améliorer votre lecture. La complexité des voies en extérieur, quel que soit leur niveau, vous apportera toujours quelque chose dans votre pratique. Variez les styles, les inclinaisons. Diversifiez au maximum ! Habituez votre esprit à s’ouvrir à de nouvelles situations et à s’adapter en permanence, même en état de fatigue. Autant de choses que vous retranscrirez dans votre escalade par la suite, même si vous êtes un compétiteur et que vos objectifs sont sur la résine !
Faire des circuits de bloc
Cette remarque vaut surtout pour les bloqueurs, mais peut concerner aussi les falaisistes. Il n’est pas inintéressant, si vous êtes à Bleau par exemple, ou dans un secteur où il y a une bonne concentration de passages, d’aller faire un circuit dans son entier. Choisissez-le alors un peu en dessous de votre niveau maximum. Ainsi, vous allez croiser plein de styles et de passages différents. Et là encore, enrichir votre bagage gestuel.
Ce sera très riche techniquement. N’hésitez pas à explorer votre anti-style, avec beaucoup de patience et d’indulgence avec vous-même. Y compris dans des dalles ou au contraire dans des jetés, si vous maîtrisez peu ce type de mouvements. Et d’un point de vue énergétique, pour peu que vous vous donniez peu de récupération entre chaque bloc, enchaîner un circuit complet peut être aussi un joli challenge !
Passer une journée de repos à la falaise
Une journée passée en falaise, même de repos, à buller au pied des voies ou à encourager les copains, n’est jamais du temps perdu. Bien sûr, a priori, il semblerait plus efficace de grimper (quitte à être là) ou alors de se reposer complètement. Mais en fait, regarder les autres grimper active les neurones miroirs. Et peut être aussi riche d’enseignements. Vous pourrez regarder les méthodes qu’ils utilisent dans une voie dure, analyser avec du recul les raisons de leurs échecs ou de leurs réussites. De quoi renforcer encore plus votre motivation ! Et la marche d’approche vous fera un gentil petit décrassage.