Witch, ma sorcière bien-aimée : une poutre d’escalade bien ensorcelante !
Une nouvelle marque a fait son apparition parmi les poutres en bois : Witch. Alors, vous laisserez-vous ensorceler par sa texture très douce et ses préhensions originales ? Conçue par le grimpeur polonais Lukas Kudla, cette poutre est désormais disponible sur le marché français. Raison pour laquelle La Fabrique verticale a eu envie de la tester ! Mais découvrons ensemble ce que nous réserve cette drôle de sorcière.
Test de la poutre Witch
Au fil du temps, les poutres en bois se sont imposées auprès des grimpeurs, pour gagner de la force dans les doigts. Il faut dire qu’elles ont de solides atouts par rapport à leurs homologues en résine. À commencer par un touché très doux, moins usant pour la peau des doigts, qui permet d’envisager des séances de suspension plus fréquentes. De plus, leurs préhensions arrondies et non traumatisantes ont aussi aidé à les populariser.
C’est un fait : de nombreuses marques proposent des modèles en bois. Car désormais, ce type de produit est devenu monnaie courante. Et vous aurez sans doute un peu l’embarras du choix si vous cherchez à acheter ce type de poutre. D’ailleurs, pour vous guider un peu dans ce maquis, nous avons déjà eu l’occasion de vous en présenter plusieurs.
Ainsi, la poutre avec barre intégrée Kraxlboard xtreme, la poutre pivotante Revolverboard d’Antworks, l’outil de mesure des performances Kraftolizer, la poutre connectée Zlagboard et la poutre inclinable Bämboard ont fait l’objet de tests poussés. Sans parler des modèles les plus connus : les fameuses Beastmaker 1000 et 2000, qui restent de grands classiques indémodables et qui existaient bien avant que nous lancions La Fabrique verticale. Mais que nous avons grand plaisir à utiliser ! Ah, se suspendre sur les pentes à 45° 😉
Au sortir du carton
Bref, quand nous avons reçu la Fingerboard easy de Witch, nous partions donc avec, non pas des a priori mais en tout cas, pas mal de références en la matière. Car chacune des poutres en bois que nous avons déjà eu l’occasion d’utiliser a ses atouts et ses points faibles. Et une chose est sûre : depuis le joujou connecté jusqu’au modèle inclinable, les fabricants ont fait assaut d’inventivité.
Première bonne surprise au sortir du carton, la Witch est super esthétique. Et surtout, elle ne ressemble à rien de connu ! Premier bon point 😉 Autre bonne impression : l’usinage est nickel. Les trous sont bien arrondis. Et les pentes super lisses. Rien à redire en termes de finitions. Le bois massif a un touché très doux. En termes d’essence, il s’agit de hêtre. À première vue, il semble presque glissant. Bref, il va falloir serrer fort !
Facilité de montage
De dimension moyenne (66 cm x 19,5 cm x 5,5 cm), la Fingerboard easy de Witch peut facilement se placer au-dessus d’une porte. Pour notre part, nous avons décidé de lui faire rejoindre notre zone de poutre. Et l’avons fixée très facilement, à côté de ses petites camarades, à l’aide de 4 vis (non fournies malheureusement).
Variétés des préhensions
Les pentes, au sommet, sont très classiques. On a deux plats (un à 27,5° et l’autre à 17,5°) qui font un peu penser à ceux de la Beastmaker 2000. Mais en plus faciles à tenir ! On a aussi des trous, plus ou moins profonds, pour 4 doigts (4 cm et 1,3 cm). Ainsi que 2 séries de bi-doigts, de profondeur variable, plutôt malins, pour travailler soit en pistolet (index-majeur), soit en bi classique (majeur-annulaire). Bref, même si la réalisation est impeccable, pas de quoi surprendre les adeptes de la Beastmaker que nous sommes…
En revanche, ce qui nous a vraiment plu, et surpris, ce sont les deux pinces larges dont dispose la Witch latéralement à sa base. Rondes et ergonomiques, elles se sont avérées très fonctionnelles. Peu de poutres (pour ne pas dire aucune) proposent ce type de préhension. Et sur la Fingerboard easy de Witch, c’est une vraie réussite.
Ainsi, on peut jouer à faire des navettes d’un bras sur l’autre, en les prenant en compression. Ou des archer pull ups, comme disent les Millenials 😉
Mais rien ne vous empêche de tout simplement vous suspendre, pour gagner en force de serrage dans le pouce. Et si c’est trop facile, soulevez l’index (ce que sont d’ailleurs amenés à faire ceux qui ont de trop gros doigts).
Préhensions, mais encore ?
Autre gros coup de cœur, les bacs en haut, de forme très originale ! Les doigts se placent tout simplement sur le sommet de la poutre, latéralement. Et le pouce vient pincer les côtés des plats. Bien vu ! Les larges lattes pentues, situées au milieu de la poutre, sont agréables à utiliser également. Et permettent des gains de force intéressants en tenue de prise, sans risquer de se blesser. Enfin, les deux trous latéraux, à 4 doigts, sont parfaits pour le tendu. Et un peu moins profonds que ceux de la Beastmaker, à laquelle ils ressemblent un peu !
Et la latte du bas, bien ergonomique est très appropriée à de la suspension à un bras, en tri, bras en blocage à 120° comme il se doit, ce que nous avons pas manqué de faire 😉 Et finalement, nos petites inquiétudes quant à la texture presque glissante du hêtre se sont heureusement envolées. Car une fois imprégné de magnésie, le bois gagne vraiment en adhérence.
Witch, pour qui ? Et pour quel usage ?
Alors, la Fingerboard easy de Witch se destine plus volontiers aux grimpeurs de niveau débutant à confirmés (5c à 7c, aux dires du fabricant). À noter que son évolution, le modèle Fingerboard hard (destiné aux grimpeurs de 8a ou plus), offre finalement à peu près les mêmes prises (plats, lattes et bi doigts de la même pente et/ou de la même profondeur). Seules les pinces sont plus fines. Et on a aussi accès à deux séries de monodoigts (5,2 et 1,7 cm).
Mais ce qui est notable sur ces deux poutres Witch, c’est le soin apporté à l’ergonomie des préhensions. Elles ont d’ailleurs été développées en collaboration avec des kinés et des ergothérapeutes. Ce qui explique que vous ne trouverez aucune prise à arquer, par exemple, le tendu ayant été privilégié. C’est d’ailleurs bien dans la tendance actuelle. Et c’est très logique quand on sait qu’on obtient des gains de force équivalents en préhension arquée, même en ne se suspendant qu’en tendu ou en semi !
Les larges lattes, situées au milieu de la Witch, sont de ce point de vue intéressantes. Elles permettent de réaliser des suspensions d’un bras, en tendu ou semi, bras tendu ou à 120°. La plus basse est très adaptée pour cela. Les deux suivantes sont idéales, quant à elles, pour travailler la force de contact. On peut par exemple faire des séries de montées-descentes depuis ces lattes vers les plats du haut. Seul petit bémol, l’angle est le même que ces derniers. Et la poutre aurait gagné en variété et en richesse de préhensions, en proposant d’autres types de pente.
La Witch en bref
La Fingerboard easy de Witch est un joli objet, fonctionnel et très bien fini. Bref, une belle idée de cadeau de Noël, à la fois utile et esthétique 😉 À ce propos, stay tuned comme disent les anglo-saxons. Car il semblerait qu’une poutre Witch fasse partie des lots prochainement à remporter dans le Calendrier de l’Avent de La Fabrique verticale !
Mais pour en revenir à nos moutons, la Fingerboard easy de Witch peut constituer une alternative intéressante à la fameuse Beastmaker 1000, souvent choisie par défaut. Certes elle est un poil plus lourde et encombrante. Et un chouia plus chère aussi ! Mais elle procure l’immense avantage de proposer des pinces. Ce que vous ne trouverez sur aucune autre poutre du marché !
On a aimé
- L’originalité des préhensions
- Les finitions
À améliorer
- L’inclinaison des plats et des lattes centrales